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L'étrange multiplication des MULTI
Type de trace : courant d'idées
date de parution : juin 2015

Je vais vous raconter une histoire bizarre qui ne cesse de m'amuser.

Au début du XXIe siècle, j'ai fait l'erreur stratégique de rester dans le pays qui m'a vu naître : la France. Par attachement et paresse sûrement. J'ai eu tort. En effet, ce pays a connu alors un temps de forte constipation, de vieillissement généralisé, comme si tout ne devait être que nostalgie tandis que les actifs sont déconnectés : la "rétro attitude". Symptôme : ce pays oligarchique à ascenseur social bloqué sacralise de vieux penseurs sclérosés qui ne veulent pas dételer, laissant le terrain libre aux râleurs réactionnaires rances. Bref, pas étonnant mais pas brillant.

Comme d'autres, j'ai dû entrer dans la résistance et la clandestinité, défendant toujours ce que j'estime être la qualité scientifique et de création ("Résistance des savoirs" avec notamment l'émission [decryptcult]). Un principe : ne jamais rien céder à la médiocrité ambiante et à la veulerie --qui salissent ; ne jamais se résoudre à l'absurde et à l'inacceptable.

Cela se fait avec des réseaux souterrains. J'ai poussé l'exercice jusqu'à l'aspect le plus minimal. En inventant, depuis mon atelier en sud-Corrèze à Hautefage, les Rencontres-Promenades "Histoires de passages..." J'y ai développé quelques principes qui me sont chers et ce fut très sympathique, sans chercher à communiquer hors du niveau local.

Mais ne vlati pas que le 7 août le magazine national Marianne fait un dossier en "une" sur le réveil des villages de France. Et qu'Argentat sur Dordogne est l'exemple de base avec 6 pages (et la repro de l'affiche de Cabu pour les Rencontres-Promenades). Le microscopique devient le signifiant car la qualité est là, la liberté, la mobilité. Chacune et chacun, partout, devient le centre du monde, le centre du "faire" possible dans les sociétés des spectateurs-acteurs. Inversion : les campagnes perdues innovantes inspirent les micro-quartiers des villes à totalement repenser.

C'est ce qu'exprime ce petit logo des multiterriennes et des multiterriens (les "MULTI"), qui défendent biodiversité et culturodiversité, le local-global et le rétrofuturo sur une planète occupée depuis l'origine de mutations et de migrations. Bref, plein de notions que je promeus depuis des années et qui émergent aujourd'hui. Un singulier-pluriel, du micro-macro montrant que nulle part est partout. Cela fait plaisir. Il a fallu que j'aille dans mon Guernesey pour que se confirment mes pressentiments... J'y suis bien.

BE MULTI !





PARTI DE RIEN, JE SUIS ARRIVE NULLE PART
Type de trace : livre papier et numérique
date de parution : juin 2015

Voilà un livre qui pourrait être maudit et que je protège et chérit.

En effet, mes proches le détestent, attristés devant ce qu'ils ressentent comme un dernier râle ou une justification qui n'a pas lieu d'être. Les autres s'en foutent ou le trouvent digne d'un personnage-baudruche infatué. Bref, il n'y en a pas beaucoup pour le défendre.

Si : moi, donc. Je crois que chacune ou chacun a besoin, à certaines étapes de vie, de tirer des bilans. Ce livre est une façon pour moi d'agir face à des événements sur lesquels je ne peux rien. Donc, ce livre, contrairement à celles et ceux qui y voient la longue plainte morbide d'un créateur, respire la volonté de faire, l'espoir de celui qui est heureux de ce qu'il a réalisé, qui pense ne pas avoir à en rougir et peut ainsi regarder avec une certaine confiance les choses à venir comme du "bonus". D'ailleurs le "pays de nulle part" est l'étymologie de l'utopie, mais j'aime les utopies réalisées, concrètes, et m'ennuie avec les utopies-songes, qui tourneraient vite au cauchemar ou à la calembredaine irréalisable.

Pas de masochisme donc, pas de flagellation, pas de déprime. Un essai de lucidité et l'affirmation d'une pensée qui se développe, se continue, s'épanouit au-delà de tous les obstacles et d'un certain déni public (on est immanquablement banalisé par celles et ceux qui vous connaissent, sous-évalué ou évalué pour d'autres choses, et inexistant ou adulé par celles et ceux qui sont à distance : jamais un rapport sain et clair). Il est toujours difficile de résister aux clairons de l'époque et tenir sa route en tâchant de garder lucidité et audace, malgré le silence ou la sale tendance à rabaisser ceux qui pourraient vous faire de l'ombre, attitude typique des coteries parisianistes très provinciales désormais au temps des échanges planétaires. Et il n'y a ainsi aucun respect à avoir pour des politiques, des hauts fonctionnaires parasites ou des journalistes qui ne vous respectent pas, qui ne cherchent même pas à savoir qui vous êtes.

Infatuation ? Allons-y dans le plaidoyer pro domo : mes intuitions ayant été fortement corroborées par les événements, je crois que je suis moins infatué que tous ces guignols des plateaux télé passant leur temps à se tromper, à proférer du vide de café du commerce en éructant des colères feintes, à mentir ou à récupérer les idées des autres sans vergogne, dans la célébration perpétuelle de leur misère intellectuelle. Des boites de sardines sans sardine : tout dans le marketing.

Oui, ce livre est personnel. Oui, c'est une forme de testament provisoire. Oui, j'y mets à nu mon parcours et mes idées sans jamais d'anecdotes croustillantes sur ma vie intime --c'est-à-dire la matière même de la quasi totalité déprimante de ce qu'il y a à lire aujourd'hui (le récit personnel et ses banalités de base : le degré zéro de la pensée). Oui, je suis heureux de l'avoir écrit et qu'il soit publié. Oui, je prend date.



Un grand artiste, un être humain d'exception : René Moreu
Type de trace : exposition et livre
date de parution : juin 2015

René Moreu est un artiste quasi inconnu. Pourtant, ce fut un illustrateur pionnier avec son ami André François (que j'ai si bien connu : il a fait notamment l'image de mon premier livre sur l'affiche politique). René a participé à l'invention de Vaillant et de Pif gadget. Il est aussi un grand créateur autour des thèmes de nature, avec des périodes différentes et des oeuvres puissantes. Cela en luttant depuis 1943 contre la cécité.

C'est un personnage modeste, délicieux et subtil. Résistant, il s'est caché toute sa vie, alors que tant braillent leur absence de talent à tue-tête... Je suis heureux d'avoir réalisé une expo et un livre de référence sur son travail. Cela risque encore de passer à l'as du dégorgement d'opérations culturelles tous azimuts... Eh oui, ce n'est pas marketé. On n'a pas mis en avant son handicap pour faire pleurer dans les chaumières...

Mais, REGARDEZ, REGARDEZ sans à priori ses peintures, et vous comprendrez l'importance de cet artiste. Bientôt, le public verra enfin cet invisible, alors que les ténèbres l'ont gagné.



Vagabondages à Wallis et Futuna et Alofi
Type de trace : exposition
date de parution : juin 2015

Au cours d'une mission dans ces îles, j'ai pris 2300 photographies sur tous leurs aspects, malgré une santé difficile où je souffrais beaucoup de la chaleur --ce qui était la première fois sous ces latitudes. Peut-être d'ailleurs un signe annonciateur de mes futurs déboires cardiaques.

Il en résulte une exposition que j'ai écrite en grande partie sur place. Cela s'est fait grâce à l'accueil d'une population ouverte et généreuse. Le Musée du Vivant  a reçu de plus une donation importante de l'artiste Rebecca Kulimoetoke (RBK).

Voilà donc une synthèse rare et précieuse. Je pense que c'est une de mes expositions les plus intéressantes, pour laquelle j'ai une tendresse particulière. Car j'y fais une vraie démonstration d'écologie culturelle appliquée à ce territoire, en combinant tous les types d'interrogations, historiques, géographiques, économiques, institutionnelles...

Montrée lors des Rendez-Vous aux jardins 2015 rue Claude Bernard, elle sera diffusée par le Musée du Vivant et la Ligue de l'Enseignement et j'ai l'intention de la présenter lors des Rencontres-Promenades 2016 à Argentat.




TU ES PLUROFUTURO ? / ARE YOU PLUROFUTURO ?
Type de trace : livre
date de parution : mai 2015

Après un infarctus, quand le ciboulot a résisté, vaut mieux s'occuper du fondamental. Voilà ce qui me semble l'être : un petit bouquin en 4 langues (anglais, français, chinois, arabe) qui résume mes idées, ma vision, ma Weltanshauung comme disent les Allemands, bref ce qui définit les raisons de mes choix et de mon comportement. Ajouté à cela, ma bio, telle qu'elle apparaît dans la partie "life / parcours" de ce site. Du perso qui peut servir aux autres à considérer leur environnement autrement. C'est 19 euros en version papier dans toutes les bonnes librairies (éditeur : www.bod.fr). En plus, il y a sur ce site une version anglaise gratuite (free readings). Après le catalogue raisonné de mes oeuvres plastiques, une étape.



PAYSANS
Type de trace : exposition
date de parution : mai 2015

Un événement. Voici la première exposition sur l’histoire longue de l’agriculture et de l’élevage depuis la Préhistoire. Elle a été permise grâce aux riches collections internationales du Musée du Vivant et à la collaboration d’une équipe d’enseignants-chercheurs pluridisciplinaires d’AgroParisTech. Il en résulte deux présentations : une réduite en grands formats et en images rue Claude Bernard à Paris et une autre qui peut être téléchargée massivement soit sur le site du Musée du Vivant, soit auprès de la Ligue de l’Enseignement.

Alors que ces questions forment l’axe central de l’Exposition Universelle de Milan ("Nourrir la planète, Energie pour la vie"), voilà une synthèse historique mondiale donnant du recul et des repères, tout en permettant de comprendre les enjeux contemporains. Elle pourra être déclinée et accompagnée par les institutions d’accueil.

L'image générique est le résultat d'un concours organisé dans la classe de Michel Bouvet à l'ESAG (merci Michel, dont j'avais préfacé la fête du graphisme en janvier 2015 !).



MON JARDIN EST UNE PLANETE !
Type de trace : exposition
date de parution : mai 2015

Voilà la première exposition réalisée en partenariat avec le Musée du Vivant à la Médiathèque d'Argentat. Elle vient en avant-première des Rencontres-Promenades "Histoires de passages...". Muriel Paucard fut décisive pour la création des Rencontres-Promenades. Sans son aide au tout début, je n'aurais pas persévéré. Sans l'aide spontanée de France Chastaingt, rien ne se serait construit. Deux personnes exceptionnelles.

Travailler avec Muriel pour cette expo fut évidemment un plaisir. Mais si Dominique (une complicité de 25 ans nous lie) n'avait pas aidé et Raoul, on n'y serait pas arrivé. L'expo n'est pas immense (une salle), complexe néanmoins.Tout cela forme une aventure culturelle, humaine aussi.

L'expo est ouverte par une maquette de potager utopique aux Etats-Unis, son coeur raconte l'histoire des jardins dans les villes avec une scénographie un peu agreste. Autour, viennent des oeuvres qui apportent des regards particuliers sur le sujet. Je pense que cette dichotomie complémentaire est la bonne solution dans ce lieu. Mon rêve réside dans le fait un jour de faire dégorger une exposition vers la rue, de créer un appel, de n'avoir pas une scénographie fermée.

Marinette Cueco, native d'Argentat et qui y a toujours sa maison de famille, viendra aux Rencontres-Promenades. Ses herbiers artistiques m'enchantent. Quel plaisir de la revoir. Je pense également très fort à Henri (qui va mal). Nous montrons ses merveilleuses pomme de terre germées. Je connais Henri depuis le Salon de la Jeune peinture du début des années 1970. Il était du côté des communistes, moi des libertaires. Nous nous sommes revus à de multiples reprises. J'apprécie beaucoup toute la famille.

Et puis j'ai ajouté le pataphysicien argentin Ricardo Mosner avec une très grande toile, René Moreu qui est là en voisin de Vayrac, le merveilleux photographe Guy Hersant et son image subtile qui fait l'affiche. Ivanne Gribé, originaire d'Argentat (elle finit ses études à l'Ecole du paysage) a monté une installation passionnante sur la mondialisation dans les jardins d'Argentat. Cela vient compléter l'ensemble de façon idoine.

Exposition modeste mais qui a beaucoup de charme. Oui, les jardins sont toujours des planètes. Au même moment, je démarrais mon potager à étages à Hautefage. Gare à la tomate cet été !





UNIK : 45 years of paintings, sculptures, videos
Type de trace : livre
date de parution : novembre 2014

Voilà un livre qui est en ligne gratuitement sur ce site et achetable en version papier. Très illustré, il s'adresse aussi à un public anglophone. Il fut le résultat d'un an de travail de toute une équipe pour  retrouver et rassembler physiquement les oeuvres, les photographier, organiser et maquetter. Le résultat est là : toutes mes oeuvres plastiques UNIK, ces objets visuels que j'ai voulu continuer à faire au temps de la multiplication industrielle des images et de leur circulation planétaire : comment et pourquoi continuer à interpréter plastiquement notre monde des images ?

Il s'agit évidemment d'un bilan important. Chacune ou chacun peut désormais juger sur pièces des productions de "Mister Local-Global" ! Avec la version quadrilingue de la nouvelle version complétée de Tu es plurofuturo ? dans le domaine des idées (qui va paraître bientôt) et mes 8 films longs-métrages ou le roman L'Homme planétaire ou Images, une histoire mondiale dans le domaine scientifico-pédagogique (ou d'ailleurs Une histoire générale de l'écologie en images et Les Images mentent ? Manipuler les images ou manipuler le public ?), je dispose désormais d'émanations diffusées de ma vision du monde. A près de 60 ans, je ne me serai pas agité pour rien. La balle est dans le camp des autres...




SPECTATEUR
Type de trace : film long-métrage
date de parution : septembre 2015

Le plus long zapping de l’histoire du cinéma


Mon 8e film long-métrage fut une longue aventure pour du "cinéma espresso". Dans mon esprit, il clôt un cycle. Résultat d'un tournage de 3 jours chez moi enfermé devant la télévision, c'est un film historique qui consacre le décès de la télévision.

Je l'avais annoncé depuis longtemps. Ce décès transparaissait dans la longue enquête du film L'info est-elle comestible ?, dont il est le complément évident : le premier était un road movie sur les vecteurs télévisuels, celui-ci est un enfermement pour décrypter la nature des contenus. 

Je souffle, je suffoque. Mon état de fatigue correspond parfaitement au sujet et il n'est pas joué... Ce film a été coréalisé avec Raphaël Girault, qui a fait un travail subtil dans un dispositif sombre et glauque, minimal, avec un  capharnaüm de livres. Minimal mais avec une vraie qualité d'image et de son. Merci à lui pour ces beaux noirs.

Belle conclusion pour les 8 essais documentaires du "cinéma espresso" (désormais les petites vidéos artistiques ou des films de fiction m'occuperont), grâce à un film-métaphore sur la mort de la télévision et son histoire : pavane pour une Infante défunte.

durée : 1h25



Cabu : 60 ans de dessins !
Type de trace : livre
date de parution : mai 2014

Je connais Cabu depuis les années 1980 et l'apprécie artistiquement et personnellement. A tel point que nous avons travaillé pendant un an ensemble sur le livre Le Monde des images, livre dont je suis très fier --et si heureux de cette année de rapports complices (ils n'ont pas cessé). L'aventure s'est continuée, après avoir exposé ses dessins au Musée d'histoire contemporaine (même pour des périodes délicates comme la guerre d'Algérie), quand j'ai pris la direction du Musée du Vivant. Cabu, défenseur de la nature depuis toujours et écologiste pionnier, s'imposait comme contributeur à ce musée. Il fut d'une formidable générosité. Et le temps vint alors de lui rendre honneur. Ce fut fait en 2014, pour ses 60 ans de dessins, avec une magnifique exposition mise en scène par Francis Guerrier (des dessins flottant dans l'espace) dans la bibliothèque historique d'AgroParisTech rue Claude Bernard. Voici aussi le livre que j'ai commis, accompagnant de façon pérenne cet anniversaire, maquetté avec l’amitié si fidèle de Serge Jouanny.

Cabu est en effet un dessinateur exceptionnel --comme l'était Jean Giraud/Moebius dans la bande dessinée--, capable d'adapter son style à tous les propos, du croquis sur le vif, du reportage à la caricature. Il s'agit d'ailleurs peut-être du plus grand portraitiste contemporain, ayant un talent unique pour saisir les visages et les expressions en pouvant passer de la description fine des caractères à la déformation la plus violente mais souvent aussi la plus vraie. Bref, c'est un artiste complet, majeur, chroniqueur en images de son temps, ayant porté très haut l'art du dessin (et amoureux des grands anciens de Dürer à Gus Bofa ou Dubout).

Il a heureusement été honoré récemment avec son exposition à la Mairie de Paris (très grand succès) ou de magnifiques albums reflétant vraiment son talent comme Cabu swing.

Voici enfin un hommage en 102 pages couleur pour 28 euros qui fête (depuis 1954) les 60 ans de dessins de l'artiste : Cabu à la ville, Cabu aux champs. Il s'agit d'une sélection de l'exceptionnelle donation de plus de 500 originaux offerts aux collections du Musée du Vivant-AgroParisTech. Ce faisant, nous nous promenons dans les grandes mutations de la planète depuis les années 1950 à travers des situations drôles et la jouissance d'un trait unique.

On t'embrasse Cabu !


Pour se procurer cet album exceptionnel sur 60 ans de dessins, achat en ligne (avec album livré à domicile) sur : http://www.lulu.com/shop/laurent-gervereau-ss-dir/cabu-à-la-ville-cabu-aux-champs/paperback/product-21629274.html



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