moving signs

 

 

Please take a copy of these images and send them. Free copyrights. You may also print them free for badges, stickers, magnets, t-shirts, flags, murals, exhibitions, posters...

Some have done murals. Others street happenings. Others stickers or web-art

Make YOUR choice and change !

By the way, many of you want to SUPPORT our activities. Now, you may also buy T-SHIRTS OR COTTON BAGS. HAVE A LOOK !


Generally one is better than many, but many (51) give you a real choice: so, make your choice and change !

First Moving signs all over our Planet !


This artistic action ("Knowledge is Beautiful") began in Hong Kong with Annie Wang (2012 / 11 / 03). Just in the central part of Hong Kong (Bank Street) with : "economy is a belief". Historical event. That is the new Poetry of the Twenty-first Century !

Then, there was "nostalgia = cancer" in Paris (Aminata Twonké), "homo relativus" in Rio ( Nelson Vasconcelos), "crisis = chloroform" in Berlin (Emeric Adrian), "I am the Planet" in Tokyo (Yoshiro Kimura). And many others.

Use these signs free for stickers, posters, t-shirts, art exhibitions, banners... We must move our minds !

All the best !

 

 

 

You want to SUPPORT our activities ? You may also buy T-SHIRTS OR COTTON BAGS and use them in different situations. HAVE A LOOK TO THE FIRST PICTURES AND BUY. You can also make a choice of other moving signs (there are 47 signs) and ask for a special print.

 

 

 

Appel

à la Résistance des savoirs

 

En regardant (en 2012) le sommaire de la nouvelle émission culturelle de France 2 intitulée « Grand public », nous pouvons comprendre deux phénomènes lourds actuels qui consistent dans la déculturation et l’acculturation. Ce sommaire en effet, pour une émission de deuxième partie de soirée sur le service public, n’annonçait que des « people » passant en boucle sur toutes les autres chaînes. La commercialisation de vecteurs liée à leur multiplication en nombre a abouti à une offre en fait de plus en plus réduite : plus il y a de chaînes, plus elles se singent. La quantité n’est pas la diversité. Faut-il pour autant tomber l’aigreur et se replier sur quelques casemates de bien-pensance où « nous sommes entre nous » ? Sûrement pas.

La dévalorisation, la déqualification touche certes tous les milieux. Mais la résistance est aussi le fait de tous les milieux. Voyons d’abord le versant noir de l’affaire. La télévision reste l’emblème de l’écroulement culturel avec son public captif vieillissant. Le personnel politique parallèlement affiche des certitudes à mesure que son ignorance croit, en confondant la notion de populaire avec celle de simpliste (la génération « vu à la télé »). Les médias se copient les uns les autres dans une image du public de plus en plus trash et nombriliste. Les scientifiques se vendent à des firmes ou se mettent à faire du journalisme de bas étage. Les créateurs se transforment en lobbyistes de PME cherchant à épater les riches, à devenir des fonctionnaires culturels à vie ou à faire des produits marketing mainstream.

Et pourtant. Et pourtant, il existe quelques activistes rares du savoir et de la culture dans les télévisions (pas seulement sur Arte). Des élus ont un réel intérêt pour la création en marche et une connaissance ancrée du passé. Des journalistes se battent pour fournir des repères honnêtes et défendre des réflexions critiques. Des scientifiques restent à jamais dans l’ombre pour maintenir la rigueur de leurs recherches malgré le pillage sans citation de leurs collègues ou leur mépris. Des créateurs de toutes générations continuent dans un quasi anonymat et souvent de micro-publics leur voie singulière.

Alors, la Résistance des savoirs ne doit pas être celle d’une corporation contre une autre. Elle traverse les générations, comme elle traverse les opinions, comme elle traverse les spécialités. La responsabilité de l’écroulement est collective. L’énergie du redressement doit être collective. Elle nécessite comme préliminaire de sérier les notions de déculturation et d’acculturation. Si la notion de culture est cantonnée à la musique dite « classique » et celle de savoir à la physique et aux mathématiques, l’affaire est définitivement perdue. « Cultures de tous, cultures pour tous » constitue le seul axe possible pour la transformation des points de vue. Cultures de tous, car –sans pour autant les mélanger—désormais les individus aux identités imbriquées que nous sommes reçoivent simultanément des jeux vidéos ou la Joconde devenue image. Ouvrir à ces formes culturelles variées (de la gastronomie à la photographie, de la musique dite « classique » à la bande dessinée…) n’est pas les confondre mais affirmer la légitimité et les spécificités de chacune.

« Cultures pour tous » induit d’avoir le véritable souci d’une diffusion large pour tous les publics. C’est là qu’intervient la volonté d’un mélange des consommateurs-acteurs. Il importe pour cela d’abord de sortir d’une vision à la Guy Debord –celle de l’ère télévisuelle—des spectateurs-consommateurs passifs. Au temps d’Internet, beaucoup de consommateurs sont également des acteurs, des acteurs de millions de micro-initiatives, des acteurs d’ailleurs aussi par leurs choix de consommation, ce qui fait vivre par exemple ces petites scènes dites alternatives. Ne craignons plus parallèlement la défense de micro-traditions ou savoir-faire, à partir du moment où la démarche est choisie dans un esprit de tri rétrofuturo (ce qui est gardé et là où il faut innover). Ce n’est pas du poujadisme réactionnaire mais la base d’une structure de petits pôles d’excellence en réseaux.

Ainsi, la mise en valeur dans des plateformes régionales et nationales (pour un indispensable retour au local), manière de revivifier la démocratie de proximité, est le seul moyen d’agréger les énergies et de redonner le sentiment d’avoir prise sur son quotidien. Les élus –harcelés par les quémandeurs et les lobbys de toute sorte—comme les technocrates, formés à la dimension macro de l’économie ou de l’administration, ont peur des citoyens qu’ils ne considèrent que comme source de revendications. Ce faisant, ils passent à côté des énergies créatrices dans tous les domaines, des PME à toute cette économie de la gratuité rassemblant les générations.

De surcroît, par un de ces étranges paradoxes, les applicateurs, les techniciens ont pris le pouvoir --quand bien même ils se trompent et se contredisent, sans être publiquement décrédibilisés--, alors que les stratèges (visionnaires politiques, philosophiques, scientifiques) sont relégués au placard et montrés comme de doux illuminés (quand l’invisibilité totale n’est pas leur lot). Avec la sondagite et l’électoralisme démagogique lié au news market, la tactique prime sur la stratégie pour des objectifs fondés sur des intérêts à courte vue. Les deux catégories sont pourtant utiles à la société, mais dans un rapport d’autorité inverse : la stratégie détermine les tactiques.

Dans ce même souci de travail de fond, contre l’acculturation et la déculturation, il importe bien sûr également d’insister sur l’éducation à tout âge. Nous ne reviendrons pas sur la boussole éducative, celle à laquelle chaque société devrait réfléchir. Mais il faut  prioritairement que tout le monde sache identifier ce qu’il voit. Face au maelström déqualifié du tout et n’importe quoi sur nos écrans, le besoin de repères devient essentiel. Voilà la tâche primordiale désormais sur ce terrain : apporter des éléments de compréhension de notre environnement local et global dans le temps et dans l’espace ; donner de la visibilité aux savants et aux créateurs. Les médias ont commencé la première tâche, timidement. Mais le besoin de savoir est immense, d’un savoir critique et d’un savoir puisé auprès des chercheurs de terrain, pas des vulgarisateurs n’ayant pas ou plus fait de recherche depuis des années.

Et puis il faut les valoriser, les montrer, qu’ils redeviennent un modèle social. Pour la France, nous avions Pasteur et Victor Hugo, stars à la fin du XIXe siècle. Ce n’est pas si mal. Mettons donc en pleine lumière les Annette Messager et les Michel Pastoureau. Ils ont autant de mérite que Zidane ou Johnny Halliday, Jean-François Copé et PPDA.

Repères et visibilité. Crédibilité aussi. La science est expérimentale, critique, évolutive dans ses savoirs, fondée sur la recherche. Les créations évoluent dans le temps et sont marquées par des modes. La Résistance des savoirs consiste à pouvoir continuer de mettre en exergue l’exigence et l’excellence du moment dans tous les domaines, du rap aux mathématiques. Cela conduit à veiller à l’indépendance politique et commerciale des chercheurs comme à celle des créateurs, à travers des structures de référence qui évoluent, pouvant marier spécialistes et béotiens tirés au sort. Désormais les sciences sont souvent en plein dans les débats sociaux, les créations ont des incidences multiples sur la vie quotidienne. Il n’est plus question de les laisser dans des micro-cercles opaques. Il faut ouvrir tout en permettant l’excellence.

Voilà pourquoi nous appelons à une Résistance des savoirs (et des savoir-faire). En dehors de l’élaboration de principes moraux terriens évolutifs acceptés partout –enjeu central pointé dès 2000--, la seconde grande question à venir sera bien celle de sciences indépendantes et mises en valeur avec des créations défendant la diversité tant des supports que des genres et des formes. Un enjeu éducatif, social, politique. C’est ainsi que nous lutterons partout contre la déculturation d’une société uniforme moyenne de consommation addictive et l’acculturation d’habitants qui, au nom d’une prétendue « modernité », sont sommés d’abandonner en bloc leurs traditions et leurs modes de pensée. La Résistance des savoirs est un éloge de la diversité et de la liberté.

 

soutenez ce texte en écrivant à la rubrique "contact" de ce site

et faites circuler gratuitement nos petits signes sur tous supports (badges,
stickers, magnets, t-shirts, bannières, murs peints, affiches...) !

----------

 

 

Récupérez, répandez ce petit signe, traduisez "je suis plusieurs", amusez-vous, faites bouger !

Eh oui, je suis plusieurs. Il est temps de se rendre compte de nos identités imbriquées, de sortir des vieux racismes, des nationalismes étroits, des communautarismes étouffants. Je puis être barcelonais, juif, socialiste, mais espagnol aussi, passionné d'échecs, européen, végétarien et adorant le Japon tout en pratiquant la samba, travaillant dans les assurances... Individus planétaires. Nous évoluons ainsi, suivant les moments (ces identités sont toutes fortes), dans un mixculturalisme qui devient une école du goût, de la réflexion, de la fantaisie. Nous ne souhaitons nullement vivre de façon identique à New York, à Bombay, Saint-Agrève ou Tafraout, chez moi, dans mon immeuble, ou dans mon quartier. Nous inventons au jour-le-jour des développements diversifiés.

Notre nouveau contexte micro-macro réévalue l'action locale tout en imposant de mettre en place une gouvernance générale fédérée --reposant sur un pacte terrien évolutif nourri par le souci de la préservation planétaire et une morale minimale acceptée par tous. Nous vivons la Guerre mondiale médiatique, les luttes d'influences, politiques, économiques, religieuses, culturelles... Ouvrons les yeux ! La tension entre des visions arrêtées du devenir commun, figeant des communautés ou normalisant la planète, et d'autres comprenant la nécessité du mouvement perpétuel, de la recherche, de l'imagination, de la correction, de l'infinie pluralité des points de vue, dessine désormais nos nouvelles frontières, balançant ainsi entre deux dangers opposés : l'uniformisation générale ou la parcellisation totale, l'émiettement de structures, autistes au mieux, expansionnistes au pire.

Micro-macro ? Mon rapport physique et mental au monde me construit et construit le monde, parce qu'il bâtit des environnements immédiats différenciés. L'altérité est ma richesse.

Voilà ce qu'est une philosophie de la relativité : savoir pour choisir et changer. Voilà ce qu'est une écologie culturelle : préserver la diversité pour diversifier encore. Voilà ce que font les individus planétaires : favoriser le mouvement contre toutes les normalisations, rechercher des économies éthiques et des devenirs variés.

 Je suis plusieurs. Je le montre. Je le vis.