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Peintres d'histoire 10 |
Type de trace : revue-affiche bilingue |
date de parution : juillet 1992 |
World music, world cuisine, net-écriture, on était très planétaires --déjà en 1992. En bas, un artiste chinois, Ye Xin, travaillait avec nous et nous avions plusieurs versions d'un même texte sur Pékin. J'écrivais beaucoup pour cette revue et rendais là hommage à ce fou d'Arno Schmidt. Autant j'apprécie la puissance imaginaire de la littérature dite populaire (Gaston Leroux ou Chester Himes), autant seuls les fous à l'oeuvre improbable m'intéressent en littérature (Flaubert, Joyce, Burroughs ou Rabelais). De l'exigence ou l'efficacité de l'imaginaire, pas le vômissement mou des confessions, le sketch pitoyable du téléfilm à thème, la provoc à la petite semaine résumée à un titre ou une 4e de couv. |
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History Museums and History in Museums |
Type de trace : actes bilingues |
date de parution : 17 juin 1992 |
Ce colloque inaugural de l'Association internationale des musées d'histoire a été monté en un an avec l'aide de Jacques Sallois, directeur des musées de France. Il a mêlé des responsables des pays de l'Est (Moscou, Budapest), des historiens, des historiens d'art (au Musée de Londres), des musées de sociétés (Jean Guibal, à l'esprit vif, du Musée Dauphinois). Nichola Johnson a pris là son inspiration pour lancer un symposium sur les musées de ville un an après à Londres, réunion à laquelle je participais. Nous avions touché juste. |
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La France en guerre d'Algérie |
Type de trace : livre d'expo |
date de parution : avril 1992 |
Après Vichy, voilà encore un sujet difficile et une exposition qui fait date. Elle fait date aujourd'hui où tout le monde court après le livre (320 pages) dirigé avec Jean-Pierre Rioux et Benjamin Stora. En 1992, ce fut un bide complet, personne, tout juste un article assassin dans Le Monde par un stagiaire de passage trouvant que dans un lieu petit il ne fallait pas faire d'exposition ambitieuse (au lieu de souligner notre courage et de réclamer davantage de place...) Et pourtant, grâce aux relations de Benjamin avec Pierre Joxe, nous avons eu accès à tous les fonds photos alors sous embargo de l'armée, dont les photos censurées. Et le cinéma avec Godard (nous nous verrons) et Resnais (nous nous parlerons comme un long running gag et je finirai un film par un de ses messages). Et Paris-Match, Bardot, les yéyés. Et pourtant je montrais pour la première fois le grand tableau antifaciste saisi à milan (en plus aux Invalides). Et les généraux de mon ami Baj, et l'oublié Lapoujade apprécié de Sartre, et la torture par Cremonini, et les artistes algériens, et la France déchirée d'Hains et Villeglé, et Jean-Jacques Lebel, et Fougeron et Taslitzky et les situationnnistes, et Siné, Bosc, Hara-Kiri, Tim. Je serai présent à l'enterrement de Boris, choqué par la disparition subite d'Enrico, toujours content de croiser Jean-Jacques. Mais ce temps reste pour moi à jamais marqué par l'horreur absolue que vivait Benjamin, couchant à Villejuif avec se petite fille mourant d'un cancer. |
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L'Image fixe |
Type de trace : revue bilingue |
date de parution : avril 1992 |
Voilà une date fondatrice : avril 1992. Après des années à travailler avec des chercheurs de différentes obédiences, je créais cette revue (un petit bulletin) avec des amis : Fabrice d'Almeida, Laurence Bertrand Dorléac, Philippe Buton, Christian Delporte, David El Kenz, Thomas Michael Gunther, Orsula E. Koch, Michael Nicolaïev, Sarah Wilson. Des gens bien. Je commençais par : "L'image fixe, ça fait un peu militaire". Laurence m'appelait "Idefix". Je voulais, par ce terme neuf, séparer images fixes et mobiles. Cela nous permettait de développer des points de vue internationaux et pluridisciplinaires, traitant de tous les supports (dessin de presse, affiche, peinture, photo...), en croisant les perspectives. La revue sortait 4 fois par an et dès le 20 juin, il y avait le premier séminaire au Musée d'histoire contemporaine (séance avec Christian Delporte). Fabrice d'Almeida écrivait le premier article long sur "La pieuvre, essai d'interprétation". Très vite, Michel Pastoureau venait nous séduire par sa gentillesse et l'intelligence de son travail sur les couleurs, et Antoine de Baecque nous rejoignait alors que nous décidions d'aller aussi vers les images mobiles. Plus personne ne peut imaginer le caractère pionnier de ce qui est devenu à peu près évident aujourd'hui, et paraissait alors totalement illégitime (pour les historiens) ou même scandaleux (pour les historiens d'art). Depuis, images fixes-images mobiles est devenu un lieu commun et j'ai gardé quelques idéfix... |
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Peintres d'histoire 9 |
Type de trace : revue-affiche bilingue |
date de parution : décembre 1991 |
Texte, sous le signe de Panofsky, sur le retour du narratif dans le design et la création plastique. J'ai du mal à imaginer tout ce travail concomittant... C'est une période heureuse, féconde. Je, je, je, je, je, et encore je, voilà l'aspect fatigant de l'exercice : il faut dire soi, mais soi est en fait toujours en situation avec d'autres, soi existe avec ces autres, au nom desquels il est difficile de parler. Familialement, professionnellement, créativement, je existe grâce à ces quelques autres, je se plaint mais tient grâce à ces quelques autres, je n'est jamais seul, même si je parle seul ici des traces du je. |
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Association internationale des musées d'histoire |
Type de trace : revue |
date de parution : octobre 1991 |
A peine devenu conservateur dans un musée sans salles permanentes et dans un lieu (les Invalides) identifié à l'armée, je décidais de créer deux réseaux pour appuyer nos activités, l'un visant les professionnels de musées, l'autre les chercheurs sur les images. Dans le "boom" des musées, il me semblait que les musées d'histoire manquaient d'une structure. Changements à l'Est de l'Europe, aspect encyclopédique des collections, transformations dans le traitement de l'histoire, enjeux politiques et de mémoire, on ne pouvait les mélanger à des "musées de société". Ils étaient un lieu passionnant de transformations, ayant même une influence sur les musées de beaux-arts et sur les musées d'ethnographie ou écomusées en crise. L'association internationale a commencé en France cette année 1991 grâce au travail inlassable de Fabienne Dumont, un ordinateur et un fax. Sans un centime, Hugues Hairy, Michèle Périssère, Elizabeth Pastwa et Hans-Joachim Neyer la fondaient avec moi. Dès le mois de décembre, nous sortions un second numéro. Il y en aura beaucoup, bilingues, pendant 10 ans. |
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Russie-URSS 1914-1991 |
Type de trace : livre d'expo |
date de parution : octobre 1991 |
Encore 304 pages. Un travail énorme avec Wladimir Bérélowitch : de la Russie tsariste au coup d'Etat contre Gorbatchev. L'exposition arrive de façon prémonitoire au coeur de l'actualité. Nous vendons même des poupées russes politiques et objets inusités de l'Armée rouge. Aucun succès, quasiment aucun article, pas de public, un livre qui n'a pas d'équivalent mais ne se vend pas. Une couverture du talentueux Michel Quarez, mais qui refuse de la rendre compréhensible (de bas en haut : le col de Nicolas II, la barbiche de Lénine, la moustache de Staline, les sourcils de Brejnev et la tâche de vin de Gorbatchev). Heureusement qu'il demeure des traces. |
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Peintres d'histoire 8 |
Type de trace : revue-affiche bilingue |
date de parution : septembre 1991 |
Un livre d'artiste à deux avec Louis Rollinde pris sur images à travers pare-brise et stations-service en août. Nous avions travaillé 15 ans avant sur un projet commun mythique : l'Amalthée. Là, le livre était lié à un texte sur le reportage et la volonté de faire un film d'un mois en station d'autoroute. Une trace précieuse de notre phalanstère. |
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La Propagande par l'affiche |
Type de trace : livre |
date de parution : mars 1991 |
Mon premier livre. Une histoire de l'affiche politique en France. Mon ami André François accepte d'en faire l'image. Une expo au musée aussi avec la fille de Grandjouan qui vient et le délicieux affichiste anarchiste (FAI-CNT) catalan-espagnol Carles Fontsere avec sa femme.J'en ai porté des affiches, malgré mes hanches opérées... J'en ai rencontré du monde dans tous les partis, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, et tant de graphistes. J'ai hanté Forney, le musée de la publicité, les archives nationales, la BNF (estampes et réserve de Versailles), Chalons-sur-Marne, le collectionneur Alain Gesgon (qui m'a fait confiance, ce qui est rare de sa part). Un gros travail et une passion. J'introduis dans cette histoire de l'affiche politique systématiquement dans chaque partie un "Arrêt sur image", analyse ciblée d'une image exemplaire et expression qui aura le succès que l'on connaît. |
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Conservateur |
Type de trace : photo d'identité |
date de parution : avril 1991 |
Je deviens par concours conservateur de musée, après en avoir fait le travail pendant 10 ans en étant payé comme magasinier. Je perds toute mon ancienneté et les syndicats trouvent cela normal : je n'avais qu'à faire un boulot de magasinier pendant tout ce temps. Les syndicats dans l'administration sont plus réacs que les patrons. Ils favorisent systématiquement les médiocres qui volent le contribuable, en glandant. Ils encouragent les pires injustices. J'ai le tort d'avoir surtravaillé, sans jamais prendre mes vacances. Bref, je suis ravi d'obtenir enfin ce poste. Cela me fait vraiment plaisir, même si cela n'était que justice. Voilà ma trombine à l'époque. J'ai l'air jeune et frais. J'ai toujours détesté avoir l'air jeune et j'étais angoissé de porter beaucoup de choses à bout de bras, en dépit des jalousies, de l'inertie, de l'incompréhension, de la méchanceté et de la bêtise. Je continuerai avec le soutien de proches. Il me faudra toujours passer plus d'obstacles que les autres. Je suis atypique et libre. |
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