Joyeux amusements contre la production artistique militante ou commerciale (réévoqués récemment avec Roger Langlais vers l'Himalaya). Voilà un bout de panneau-collage qui m'est resté de notre intervention. J'ai en effet participé au Salon de la Jeune peinture et claqué la porte de l'édition 1976 avec des amis néo-situationnistes (Guy Bodson et Roger Langlais), contestant l'obligation de produire des oeuvres collectives. Pourquoi interdire la subjectivité individuelle ? Nous avons aussi occupé alors les bureaux provisoires du Centre Beaubourg, futur Centre Pompidou, craignant une machine à produire de l'art officiel. La police nous avait relachés. Et, sans hésiter, notre haine à la fois des groupuscules marxisants et des petits artistes vendeurs de leur image de marque, nous fit rejeter en bloc tout le Salon. Texte du tract :
» Considérant l'arbitraire séparation en collectifs du salon de la J.P. ;
» Considérant la surabondance des idéologies qui en découle et de
leur illusoire unification sous le sigle de la jeune Peinture (J.P.) ;
» Considérant l'extravagante prétention de ce conglomérat à
représenter un avant-gardisme révolutionnaire – ce qui au mieux,
ne constituerait qu'une nouvelle couche idéologique – ;
» Considérant les rapports claniques du comité et d'une fraction
au stalinisme dissimulé de la J.P., et l'illusoire opposition de celle-ci
à la misère néo-trotskyste-léniniste, – tous victimes de la fausse
conscience de leur opposition – ;
» Considérant le refus fondamental d'une libre esthétique individuelle
– au pire, la seule qui nous importe encore quelque peu,
les soussignés déclarent se désolidariser dorénavant à compter
de ce jour de toute activité placée sous le sigle “J.P.”
» Paris, le 1er juin 1976
» Pour le collectif 76 : Bodson, Gervereau, Hamon, Langlais. »
Et vlan.
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