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Aux poubelles de la Gloire 1 |
Type de trace : Revue |
date de parution : mars 1977 |
Cette revue de 1977, au titre éloquent, était notre rejet punk à nous de l'ambiance délétère des années Giscard (crise, centrales atomiques, train-train après les espoirs post-68). Sous influence pataphysique (le côté volontairement éculé et désuet de la maquette) et situationniste, nous correspondions à la Chaumine (Nogent-sur-Marne) chez Jean-Pierre Hamon, sous les auspices de la Pelforth brune, du Braniff, de Watteau suicidé et des guinguettes. Les anarchistes espagnols de la CNT nous imprimaient à la Ruche ouvrière (rue de Montmorency, dans un Marais d'artisans parisiens), dont nous sortions avec de lourds sacs de clichés typographiques en métal montés sur bois. |
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Poubelles 4 |
Type de trace : revue |
date de parution : Décembre 1977 |
Voyages, lectures, fêtes de la chandelle verte, plongée près des volcans, amours des sauvages. Nous rééditions le texte de Jorn sur l'aspect religieux de la pataphysique, lui qui participait à l'IS et au Collège. Nous parlions --je parlais-- de jeu et d'illusion, de n'importe quoi et de théorie. Je dessinais des cérémonies improbables, des apparences. Et je terminais ces bouteilles à la mer qui nous coûtaient cher par : "Tout cela en sorte, cher lecteur et en guise de conclusion à ce rapport qui se voulut sciemment sommaire et grossier, qu'étant bien évidemment le produit de notre époque, nous ne soyons décidément pas de notre temps". Un rejet de tout sauf du plaisir, un refus même de la punkitude et de ses uniformes. Un appel au divers. Je n'ai pas beaucoup changé et confirme mes intuitions de très petit enfant, développées là comme jeune adulte et rabâchées par le grisonnant que je suis devenu. |
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Poubelles 2 et 3 |
Type de trace : revue |
date de parution : juin 1977 |
Cette métaphore sanglante du rejet d'une société de la frustration et de l'apparence montrait déjà le refus de toutes les croyances (la "chiennerie gouroumachique") et la mise sur le même pied de tous les totalitarismes (Hitler ou Staline). Ayant lu Voline ou Orwell, je n'ai en effet pas attendu les nouveaux philosophes du 6e arrondissement pour savoir à quoi m'en tenir sur l'URSS et sur les partis communistes. C'est tout de suite que nous essayions de bouger ("la révolution ne peut être que la révolution du plaisir et de la jouissance"), comprenant par ailleurs que l'économie allait unifier le monde (et faire sauter le rideau de fer) : "Le développement économique occidental s'est répandu et a contaminé le globe entier". Mais ces intuitions sont restées confidentielles, dans un temps qui ne pouvait pas les écouter (le clash au salon de la Jeune peinture eut lieu en 1975-76 à cause de la toile de Guy Bodson Totalitarismes égalitaires). |
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No future |
Type de trace : revue |
date de parution : Mars 1977 |
Nous étions une génération de l'après-68. On nous serinait que tout avait été fait et que rien ne pouvait changer. Nous, les libertaires, nous changions déjà notre manière de vivre, crachions sur les saloperies des militants encartés qui justifiaient tout au nom du parti et du grand soir à venir. Nous n'avions aucune illusion sur la fonction mercantile de l'art dans la société. Notre production, c'était notre vie. Nous faisions des petits boulots pour découvrir des moments rares : Brest au petit matin après avoir roulé et bu, comme le Louvre au Pavillon de Flore pour des discussions passionnées devant Goya et des pieds croisés ou Loth et ses filles. |
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