J'ai tout fait pour cette expo. C'était une expérience incroyable : récupérer à chaud toutes les affiches de la campagne électorale et les analyser en les présentant au musée un mois après l'élection. C'était le moment où je passais des heures dans tous les partis, chez les collectionneurs, pour rapporter des rouleaux énormes d'affiches, faire des pochettes, les classer, avec mes hanches opérées. L'expo a inspiré le livre La Politique à l'affiche de Jean-Marc, Philippe Benoit et Jean-Marc Lech et l'expo que j'ai montée ensuite au musée sur l'affiche politique de 1958 à 1986. C'était le plein triomphe de la publicité politique et du marketing. J'écrivais déjà sur le financement des partis politiques et sur la dépolitisation, dans ce livre préfacé par René Rémond. C'est à ce moment-là que j'ai incité à changer le nom du musée en Musée d'histoire contemporaine et joué un rôle de conservateur tout en étant magasinier (très mal payé, vivant dans un studio avec un enfant). Dans ce pays bloqué, j'ai dû reprendre des études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales avec Marc Ferro, tout en travaillant, et fêté mes 30 ans sur une péniche canal Saint-Martin. |