Voilà une date fondatrice : avril 1992. Après des années à travailler avec des chercheurs de différentes obédiences, je créais cette revue (un petit bulletin) avec des amis : Fabrice d'Almeida, Laurence Bertrand Dorléac, Philippe Buton, Christian Delporte, David El Kenz, Thomas Michael Gunther, Orsula E. Koch, Michael Nicolaïev, Sarah Wilson. Des gens bien. Je commençais par : "L'image fixe, ça fait un peu militaire". Laurence m'appelait "Idefix". Je voulais, par ce terme neuf, séparer images fixes et mobiles. Cela nous permettait de développer des points de vue internationaux et pluridisciplinaires, traitant de tous les supports (dessin de presse, affiche, peinture, photo...), en croisant les perspectives. La revue sortait 4 fois par an et dès le 20 juin, il y avait le premier séminaire au Musée d'histoire contemporaine (séance avec Christian Delporte). Fabrice d'Almeida écrivait le premier article long sur "La pieuvre, essai d'interprétation". Très vite, Michel Pastoureau venait nous séduire par sa gentillesse et l'intelligence de son travail sur les couleurs, et Antoine de Baecque nous rejoignait alors que nous décidions d'aller aussi vers les images mobiles. Plus personne ne peut imaginer le caractère pionnier de ce qui est devenu à peu près évident aujourd'hui, et paraissait alors totalement illégitime (pour les historiens) ou même scandaleux (pour les historiens d'art). Depuis, images fixes-images mobiles est devenu un lieu commun et j'ai gardé quelques idéfix... |