01 : 06 : 14

Cabu : 60 ans de dessins !

Cabu est un dessinateur exceptionnel --comme l'était Jean Giraud/Moebius dans la bande dessinée--, capable d'adapter son style à tous les propos, du croquis sur le vif, du reportage à la caricature. Il s'agit d'ailleurs peut-être du plus grand portraitiste contemporain, ayant un talent unique pour saisir les visages et les expressions en pouvant passer de la description fine des caractères à la déformation la plus violente mais souvent aussi la plus vraie. Bref, c'est un artiste complet, majeur, chroniqueur en images de son temps, ayant porté très haut l'art du dessin (et amoureux des grands anciens de Dürer à Gus Bofa ou Dubout).

Il a heureusement été honoré récemment avec son exposition à la Mairie de Paris (très grand succès) ou de magnifiques albums reflétant vraiment son talent comme Cabu swing.

Voici enfin un hommage en 102 pages couleur pour 28 euros qui fête (depuis 1954) les 60 ans de dessins de l'artiste : Cabu à la ville, Cabu aux champs. Il s'agit d'une sélection de l'exceptionnelle donation de plus de 500 originaux offerts aux collections du Musée du Vivant-AgroParisTech. Ce faisant, nous nous promenons dans les grandes mutations de la planète depuis les années 1950 à travers des situations drôles et la jouissance d'un trait unique.

On t'embrasse Cabu !

Pour se procurer cet album exceptionnel sur 60 ans de dessins, achat en ligne (avec album livré à domicile) sur : http://www.lulu.com/shop/laurent-gervereau-ss-dir/cabu-%C3%A0-la-ville-cabu-aux-champs/paperback/product-21629274.html

 

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07 : 05 : 14

Les déconnectés

Vu de Wallis et Futuna, l’hexagone apparaît beaucoup plus engagé dans un rapport local-global que la France frileuse et déprimée ne l’imagine. Ici, sur ces 3 îles (Wallis, Futuna, Alofi), c’est matériellement le haut débit qui est nécessaire pour des micro-entreprises innovantes collaboratives, autant pour la transformation des activités primaires (agriculture, pêche, élevage) et tertiaires, que pour les activités des nouvelles technologies en réseau régional et planétaire (voir l’exposition : Vagabondages à Wallis, Futuna et Alofi. Parcours d’écologie culturelle). Ces îles aux cultures hybrides ont en effet là autant de chances que la Xaintrie, des quartiers de New York, l’Equateur ou le Burkina Faso.

Pfffff. La pauvreté du débat d’idées hexagonal ressort pourtant par contraste, martèlement créé par une tête d’épingle minoritaire, tandis que beaucoup s’activent ailleurs, déconnectés. Je ne parle pas de l’emprise du fait divers et des news lacrymales pour vendre de l’info, ce serait trop facile. Visons plus intello (parler aujourd’hui d’intelligence, de savoir et de création devient héroïque, quand chacun pleurniche sur son nombril en direct/live…). Prenons l’exemple d’un saint laïc actuel : Edgar Morin. La conjonction des médias traditionnels, très resserrés paradoxalement à l'heure de l'explosion du Net, provoque en effet des focalisations successives mettant en avant des personnages dont il devient commun de faire l'éloge, quand bien même et surtout lorsqu'on n'en sait rien et qu'en plus on n'en a pas lu une ligne. Aujourd'hui, qui se permettrait ainsi de critiquer Edgar Morin en France ? Avec les lignes qui suivent, mon bannissement est donc acté (cela ne changera pas grand-chose au pays des invisibles et, de toute façon, plus personne ne lit les textes de réflexion : il faut hurler ou péter dans des vidéos pour avoir un peu d'écho, c'est l'époque Cyril Hanouna...).

Edgar Morin est effectivement de toutes les conversations et de toutes les citations –précisons : en France, en 2014, et dans certains milieux, et peut-être pas pour longtemps. Lorsqu'il a fallu trouver un grand entretien genre philosophique en fin de campagne électorale de 2012, le journal Le Monde a fait dialoguer bien sûr François Hollande avec Edgar Morin. Le propre, depuis longtemps, de la pensée d'Edgar Morin est d'être une pensée généreuse, sympathique, mais "molle", peu heuristique et peu opérationnelle. Lisez son ouvrage à tendance gouroumachique : La Voie. Vous pouvez être d'accord sur ce qui est dit mais ce n'est ni nouveau ni très opérationnel, comme une compilation de bons sentiments dans l'air du temps. D'ailleurs François Hollande, qui est un pur pragmatique, se fiche complètement de ce que pense Edgar Morin dans la construction de sa politique. Cela dit, Edgar Morin serait un découvreur de nouveaux concepts pour la vie terrestre à venir que cela ne changerait probablement pas grand-chose.

Stéphane Hessel, que j'ai connu dans les années 1990 quand je montais l'exposition sur l'histoire de l'immigration en France  --c'est à dire bien avant que les projecteurs de Frédéric Taddéi ne l'aient brusquement sorti de l'ombre-- n'était pas un théoricien mais un acteur important et déterminé de l'Histoire, au demeurant humainement extrêmement sympathique, avenant, d'une grande élégance d'esprit et d'une grande dignité. Bref, quelqu'un qu'on aime admirer. Combattant de base au nom d'idées, résistant au cours des choses et au sens commun quand cela lui semblait dangereux, il peut être l'emblème d'une exigence à perpétuer pour l'organisation de sa vie quotidienne comme pour les choix théoriques de ses actes. Vu le succès insensé et inespéré de son cri de résistance, il a dû chercher une suite concrète et s'est rapproché ainsi à la fin d'Edgar Morin pour les propositions de sociétés futures.

Tout cela pour dire les défauts du débat d'idées aujourd'hui, l’inadéquation par rapport aux transformations profondes en cours et l'incapacité pour beaucoup à changer de paradigme. Crise des modèles. Nous avons ainsi une offre très décevante en France : une pensée inopérationnelle réactionnaire, du repli ; une pensée tout aussi inopérante de la révolution et des régimes étatiques autoritaires, dont on a constaté les désastres ; entre les deux, le marais majoritaire des gestionnaires sans idées véritables autre que le "pas de vagues, parons au plus pressé", avec un mot d’ordre « l’économie » (c’est fâcheux pour des politiques qui deviennent des techniciens), une idéologie « la croissance » (certes, mais quelle croissance, dans quel but, pour quelle organisation locale et planétaire, quel mode de vie individuel ici et ailleurs ?), et un horizon radieux « le plein emploi » (mais dans quelles entreprises et quelles administrations, avec quelles organisations internes, quel rapport entre travail et actions solidaires à tout âge, quels types de productions et de consommations, quel rapport entre travail et répartition de l’argent, entre économie monétaire et économie de la gratuité… ?).

Dans ce contexte de néant prospectif --cela ne durera pas, je pense, et un grand mouvement local-global pragmatique devrait émerger, mariant les alternatifs comme les collaboratifs, les solidaires et les environnementaux--, ce qui se détache devient toutes ces actions concrètes à la base de personnes qui refusent la privation de démocratie directe et montent des actions solidaires --hors idéologie-- en réseau. Cela peut être aussi bien sûr le fait d'entreprises innovantes. Tout cela forme une "toile" horizontale coupée du niveau supérieur traditionnel mais pouvant converser avec d'autres continents.

Ainsi des "basiques" locaux-globaux amorcent les sociétés de consommateurs-acteurs, de spectateurs-acteurs. Cela fait des années que je plaide pour un retour au local dans des réalités stratifiées. Voilà la seule façon de lutter contre le repli réactionnaire : faire comprendre aux populations qu'elles peuvent marier des traditions choisies --parfaitement légitimes et même indispensables comme ancrage-- avec des transformations voulues (le rétrofuturo). Dans ce sens, refusant la morosité générale et l'immobilisme étatique des notables gestionnaires, ces basiques s'inventent des modes de vie sur le terrain et échangent entre eux. Célébrons et encourageons donc l'ère des basiques. Ils ne préparent pas la révolution car ils n'ont plus rien à faire des substrats, indifférents, ils avancent solidaires entre eux, ce sont les DECONNECTES, connectés horizontalement.

Pensons alors la déconnexion douce.

On pourrait en rester là, car l'écoeurement est total en France avec une berlusconisation de la vie publique doublée du triomphe des administratifs gestionnaires sans idées, interchangeables et occupés avant tout de leur carrière. Le pire est encore la berlusconisation, dont la sphère Sarkozy ou Cahuzac sont les emblèmes.  Elle s'entretient par la judiciarisation de la vie politique qui permet le triomphe des avocats : Fin de l'ère de l'écrit, primat de l'oralité (twitter reste encore dans l'interjection et la petite phrase). Triomphe donc des grandes gueules professionnelles, spécialistes de la colère feinte et du mensonge claironné, pouvant changer d'avis tous les jours au gré de l'opinion. Même gravement en faute, avec opportunisme et culot d'acier, ils ne cessent d'attaquer et de proclamer leur innocence. C'est le règne de la péroraison sans principe (entretenant le news market) et du mensonge-roi : Bernard Tapie fut un guide.

Que faire ? Continuer à écrire, penser, agir éthiquement et refuser ce qui n'est pas acceptable, le coeur réchauffé dans cette société à deux vitesses parce que la générosité occupe encore beaucoup de concitoyennes et de concitoyens. La République des avocats ou des énarques n'est décidément pas une République pour l'ensemble de la population. Le décrochage ne pourra ainsi que s'amplifier, à moins d'un sérieux correctif.

Peut-on cependant se satisfaire de ce pourrissement et se réfugier sur son Aventin ? Qui a le sens profond de l'intérêt public ne le peut pas malgré l'envie de vômir face au cynisme des puissants coagulés en meute et en place depuis 30 ans et plus. A quoi servirait de crier : ça va péter ! Slogan de plus. Et si la cassure apporte un bordel liberticide, est-ce une solution ? Alors, devant l'affligeant spectacle actuel du néant programmatique (ce n'est pas le social-libéralisme qui va mobiliser les foules...) et des "affaires" en litanie, favorisant les conservatismes réactionnaires nationalistes (on va vers ce qu'on connaît), répétons encore une fois quelques convictions fortes.

Disons-le donc à nouveau, les seuls objectifs susceptibles de motiver la jeunesse pour la gauche sont la justice et la durabilité : une gauche socio-écologiste, un Mouvement solidaire (solidaire socialement et solidaire sur les questions environnementales). Une conception spirituelle du monde fini et de la défense de la diversité (biodiversité et culturodiversité).

La droite républicaine, elle, se trouve désormais coincée entre un nationalisme souvent xénophobe et la droitisation libérale du Président de la République : un piège politique susceptible de la faire exploser. Elle devrait en fait se servir de ce que la gauche n'a pas utilisé : le local-global. La droite doit ainsi se localglobaliser dans son discours, c'est-à-dire défendre des traditions choisies et la proximité, tout en inscrivant cela dans l'innovation et les échanges planétaires : je suis d'autant plus d'Argentat que je commerce ou dialogue avec l'Indonésie. Il reste donc à la droite de devenir "tradinov", un Parti de la tradition et de l'innovation. Socioecolo et tradinov, Mouvement solidaire et Parti de la tradition et de l'innovation, avec ces nouveaux concepts idéologiques nous aurions des débats autrement plus intéressants et des perspectives pour l'ensemble de la société --dans une nécessaire conjugaison des générations en évitant l'actuelle fracture générationnelle très délétère.

Faute de quoi, ce localisme mondialisé décroché s'imposera sur le terrain, mais au risque de ruptures violentes et d'affrontements communautaristes et nationalistes dans des sociétés fracturées du chacun pour soi à la recherche de l’autarcie autoritaire. Il est urgent donc de se motiver sur le futur. Il est urgent de repenser les axes politiques, de renouveler l'offre et le personnel politique (notre classe politique est nécrosée). Une déconnexion douce et une reconnexion motivée.

Mister Local-Global

Futuna, le 27 avril 2014

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01 : 02 : 14

BESOIN D'HISTOIRE

Le numéro 6 du vidéomagazine |decryptcult] sur www.decryptimages.net  est consacré au thème d'une actualité brûlante : L'Histoire instrumentalisée?  Il le traite par une réflexion de fond sur le passage du "devoir de mémoire" au "besoin d'histoire", au temps des dangers de fracturation de la société par les querelles de mémoires et l'affrontement des communautés. Il pose des questions essentielles sur une vision prospective de la science historique, stratifiée entre l'histoire locale longue (indispensable pour savoir le passé de là où on vit), l'histoire régionale, nationale, continentale et terrestre. A voir et à écouter absolument dans son ensemble, notamment les entretiens structurants sur ces questions avec Benjamin Stora, Laurent Véray (indispensable au temps des commémorations tous azimuts de la Première Guerre mondiale) ou Pierre Laborie (sur la Deuxième Guerre mondiale, l'anachronisme et la question de l'extermination juive).

Sinon, à titre personnel, je considère pour différentes raisons que la vieillesse débute aujourd'hui samedi 1er février 2014. C'est ma troisième phase de vie, une nouvelle aventure que je commence à bâtir. Plus sereine probablement mais pas moins active, plus intransigeante sûrement par rapport à la cacophonie médiatique et l'imbécillité bureaucratique. Je peux mourir maintenant (même si je ne le désire pas et ferai tout pour continuer à créer) : j'ai laissé des traces dont je suis fier. Mais, ayant subi des injustices notoires que je n'oublierai jamais, ayant semé sans récolter, je demande désormais du respect et de la dignité. Mon retrait des agitations s'accompagnera ainsi d'un refus, dans le temps qui me reste à vivre, des médiocrités ambiantes, dont la société en général pâtit d'ailleurs gravement. De nature généreuse, positive et gentille, je vais apprendre à être désagréable et à bannir les importuns qui vous utilisent sans jamais rien vous apporter. A force d'attendre en gare et de voir passer des trains qui ne s'arrêtent pas, on finit par comprendre que la désaffection est organisée au profit des puissants et qu'il vaut mieux saisir sa valise et s'intéresser à la campagne.

Mes messages artistiques (catalogue raisonné des oeuvres depuis 1969 en ligne sur ce site bientôt ; sortie prochaine du 8e et dernier long-métrage du cycle cinéma-espresso : Spectateur), philosophiques et politiques sont visibles. Alors, mon seul regret n'est pas d'avoir à continuer de batailler avec l'argent et les dettes (j'ai passé ma vie à travailler bénévolement, ce qui m'a permis d'être libre et d'innover), mais de n'avoir pas pu peser davantage sur le cours général des agissements collectifs de mon époque : on parle, on montre dans l'indifférence et l'invisibilité. Rien n'est pourtant perdu sur ce terrain : souvent la périphérie devient le centre. Voilà donc un beau but pour vivre encore, alors que la planète subit une des mutations les plus importantes de son histoire humaine.

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06 : 01 : 14

Le Renouveau est lancé !

Causer avec le peintre Combas, c'est une chance, comme apprendre le gamelan javanais avec la Cité de la Musique. Voilà les mises en valeur durables dont nous avons besoin. Alors, regardez, picorez et faîtes savoir : [decryptcult] #5 est en ligne sur www.decryptimages.net. Vous constaterez la qualité des intervenants et des interventions (du multimedia par le directeur de la Gaîté Lyrique à Laurence Bertrand Dorléac nous expliquant pourquoi nous n'aimons plus la guerre, en passant par Mathieu Pernot, Cabu, Kiki Picasso avec Olivia Clavel, Baudoin et tant d'autres). Allez, le Renouveau est là, dont nous avons besoin, toutes générations confondues ! Les médias-relais vont se développer en suivant ce modèle d'émission mettant en valeur les savants et les créateurs, toutes celles et tous ceux qui sont en fait nos trésors vivants et nous permettent d'inventer ! Nous innovons et rendons service...

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02 : 12 : 13

[decryptcult] #4 : montrer sa trombine ?

Aragon masqué à la télévision analysé par Daniel Bougnoux, le secret en littérature avec les lettres de Perec, les zones d'ombres d'Internet avec F.B. Huyghe, les "invisibles" de banlieue par la photographe Nadine Barbançon, le clip ou la cinéphilie... et tant d'autres sujets passionnants dans [decryptcult] #4. Le magazine culturel mensuel indépendant a trouvé son succès et son rythme : de l'exigence, des gens compétents (Cité de la Musique, les "paysages de banlieue" vus par l'écomusée du Val de Bièvres, la "scénographie de la rupture" au MEN de Neuchâtel...), des créateurs variés (BD et les éditions Polystyrène ou Roberto Platé avec Marie Binet ou l'Indus Experimental Noise à Saint-Nazaire), des expériences innovantes de terrain racontées par Gilles Luneau (la CoopCultu sur globalmagazine.info)...

C'est très désagréable de montrer sa trombine mais le plaisir du talent des autres forme une sacrée compensation, une belle bouffée d'espoir et d'énergie, dont nous avons tous besoin !

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24 : 11 : 13

ET SI ON REGARDAIT LE FUTUR ? La schizophrénie écologique

(dessin de Cabu)

Ce texte exprime à la fois une exaspération devant le "Hollande bashing" et la volonté d'aider à secouer les consciences pour remettre le pays en marche, ce qui est l'intérêt de tous, droite comme gauche. Il porte des propositions à partir des principes de justice, de durabilité et de diversité (biodiversité et culturodiversité). Parallèlement, s'est ouverte une page facebook "France-Monde" pour affirmer la volonté d'un antiracisme décomplexé dans une France ouverte, toutes générations confondues, de façon à continuer l'innovation, la prospective, à porter encore des messages universalistes, contre les tenants minoritaires d'une France rabougrie et peureuse. Soutenez, bougez !


Dès 2005, alors que Jacques Chirac tentait de parler aux « jeunes » en se montrant tout à fait déconnecté de leurs préoccupations, j’identifiais une « fracture générationnelle » et publiais chez Sens & Tonka Bas les pattes sur l’avenir !. Cette fracture a depuis été confirmée dans les chiffres et dans les faits, entre une partie des retraités ayant l’argent et les leviers de pouvoir et une jeunesse dans la précarité, sauf à être cooptée par des parents favorisés. En 2011, je publiais gratuitement sur un site lancé par des étudiants (www.fauteuiltronik.com ) Halte aux voleurs d’avenir ! (désormais en lecture gratuite dans la rubrique « idées… » de ce site) avec un dessin-préface de Willem et une post-face d’André Stas. Constatant l’existence désormais d’un troisième âge et d’un quatrième âge dû à la longévité faisant qu’une bonne partie des « jeunes retraités » restent socialement actifs et ont des solidarités intergénérationnelles notamment avec leurs petits-enfants, j’ai développé le concept de « conjugaison des générations ».

Alors, qu’est-ce qui ne va pas pour ces générations conjuguées ? La panne idéologique. Après le trop-plein d’idéologies fermées, l’absence de cap. C’est grave et tout le monde le dit. Comment redonner espoir et buts concrets pour des gens qui n’attendent que cela ? Le petit livre Tu es plurofuturo ? est une réponse à cette question en dessinant les nouvelles fractures planétaires. Ainsi, remettre en marche la boite à idées dans une vision qui ne soit pas passéiste et réactionnaire ou xénophobe (les « monoretros ») nécessite en fait de se replonger dans les racines de la pensée libertaire et utopiste du XIXe siècle, en y ajoutant les expérimentations et les innovations liées à l’impératif écologique matériellement et culturellement (le « rétrofuturo »). Tout cela à l’aune d’un big bang mental qu’est la philosophie de la relativité (Pour une philosophie de la relativité, voir la rubrique « livres » de ce site), leçon de tolérance du vivre-ensemble planétaire et défense de la diversité contre l’uniformisation commerciale et la normativité de sociétés de la surveillance généralisée.

Alors, allons-nous enfin regarder le futur en France ? Donner des buts, des perspectives à nos générations conjuguées ? Les socialistes vont-ils enfin devenir socioécologistes avec un vrai Bad Godesberg dans ce domaine plutôt que d’avoir l’air de traîner des pieds et de céder à des lobbies d’arrière-garde ? Nos écologistes rassemblés dans une fédération vont-ils jouer leur rôle de laboratoire du futur ouvert, de force de propositions même contradictoires, plutôt que d’adopter les pires attitudes sectaires et partisanes ? En France, le rôle du Président de la République reste crucial, même affaibli par le quinquennat. François Hollande a la chance historique de prendre de la hauteur en donnant des perspectives. Voyons donc comment et pourquoi nous pouvons sortir de notre schizophrénie écologique.

La schizophrénie écologique française

Vu de l’étranger, le rapport qu’entretient la France avec la notion d’écologie stupéfie. La population est prête à hurler à la première crise sanitaire ou sur les scandales de la malbouffe. Le jour où se produira un léger accident nucléaire ou la preuve des effets cancérogènes des pollutions des eaux ou de l’air, sans compter les inondations climatiques, tout le monde sera en émoi. Aucune Française ou aucun Français n’ignore la destruction de la biodiversité, ni la disparition accélérée de cultures anciennes traditionnelles sur d’autres continents comme chez nous. En attendant, la mode est à moquer l’écologie en la considérant comme une pratique sectaire pour bobos. Le parti politique qui est censé porter ses valeurs n’a jamais été aussi affaibli, pendant que le « green washing » sert à vendre. La France a donc un comportement schizophrénique par rapport à cette question.

Tout cela vient d’abord d’une méconnaissance totale de ce qu’est l’écologie et ensuite de partis politiques –écologistes compris—qui masquent trop en public les grandes mutations de l’époque.

Une écologie pour tous

Le mot « écologie » a été inventé par un disciple de Darwin, l’Allemand Ernst Haeckel, en 1866 pour désigner une discipline scientifique. Et c’est resté une discipline scientifique jusque vers 1970. Pour autant, les questions touchant l’écologie, c’est-à-dire les rapports des humains avec l’environnement, sont prégnantes depuis l’aube de l’humanité, faisant d’ailleurs que la conception animiste d’un « tout » liant humains-animaux-végétaux-minéraux-cosmos rejoint celle des scientifiques aujourd’hui. Malgré la volonté de mettre la nature au service des humains ou aussi d’en faire l’inventaire (Cook, Humboldt, Bougainville…), des penseurs comme Goethe, Rousseau, Thoreau, Reclus, ont insisté sur l’importance environnementale.

Même si l’idéalisation de la nature au temps des villes et des industries a servi les totalitarismes, comme la défense des traditions locales (sous Pétain), les libertaires et socialistes avaient déjà ouvert la voie du retour à la nature et au corps « sain » et sportif. La critique de la société de consommation dans les années 1960, portée par la pop musique et la jeunesse, a donné un éclat singulier à ces aspirations. Si l’écologie, comme le féminisme, sont absents des revendications de mai 1968 (alors que présents déjà dans le mouvement hippie), elle s’impose en 1970 avec le symbole de la première journée de la Terre lancée aux Etats-Unis. Très minoritaire d’abord, comme lorsque René Dumont montre son verre d’eau à la télévision en 1974, cette question est portée par des associations puis des partis.

Après le sommet de Stockholm en 1972 où René Dubos et Barbara Ward lancent « penser global, agir local », la prise de conscience planétaire grandit jusqu’à aujourd’hui, submergée d’ailleurs par les réalités. Car si les catastrophes ont accompagné les prises de conscience, toutes les questions de 1970 ont changé complètement d’échelle. C’est bien la qualité environnementale du devenir humain qui est en jeu. Et pas pour demain. Les mers, les terres, l’air sont pollués massivement sur tous les continents. Se nourrir durablement, c’est-à-dire sans abîmer l’environnement ni la santé par la malbouffe, n’est assuré nulle part. Partout dans le monde, les populations sont entrées dans une consommation addictive qui les asservit en provoquant la surproduction de biens et l’hyperconcentration financière. L’acculturation et la déculturation sont générales, provoquant des états de dépression massive ou des raidissements communautaristes violents. La biodiversité est attaquée comme la culturodiversité, alors que nous vivons sur une planète interdépendante, une planète relative.

L’écologie est donc notre enjeu commun, à la fois d’un point de vue individuel et collectif. L’écologie est une question de philosophie, de politique, d’économie, de culture, de vie quotidienne. Comment peut-on pourtant la minorer aveuglément et en faire un sujet politicien ou sectaire, marginal, un gadget énervant ?

Une Fédération écologiste, laboratoire devant s’ouvrir aux agriculteurs et aux entreprises

Depuis les origines, la question de la légitimité et de la nécessité d’un parti écologiste s’est posée. L’écologie, concernant l’ensemble du peuple dans sa vie quotidienne, traverse les courants, les convictions, comme les frontières. Issue de la recherche scientifique, il est nécessaire qu’elle continue de toute façon à s’appuyer sur des réseaux de terrain variés et des expériences qui peuvent être dissemblables voire opposées. C’est là où, quand certaines personnes peuvent avoir des positions radicales et très arrêtées, la mouvance écologiste ne peut être qu’une fédération de sensibilités différentes et n’a d’intérêt que si elle apparaît comme telle.

Une mouvance écologiste est un lieu de réflexion et un laboratoire à propositions. Au lieu de moquer les dissensions, il faut affirmer cette pluralité : c’est ce qui montre justement que ce n’est nullement une secte. Il s’agit au contraire d’un endroit pour débattre et proposer des solutions multiples à la population et à ses représentants, en liaison avec les réflexions planétaires. Un lieu d’accueil des associations, des acteurs économiques, des chercheurs, des créateurs, ouvert, qui permet d’alerter et de défendre des solutions pour l’intérêt collectif contre les lobbies circonstanciels. Daniel Cohn-Bendit l’avait bien senti avec son idée de coopérative.

Voilà ce dont notre pays a besoin urgemment : un rassemblement pluriel écologiste pour porter les grands débats de notre présent et de notre futur. Une fédération laboratoire avec deux chantiers prioritaires sur lesquels nous voudrions insister.

Vue la mutation profonde des campagnes et du monde paysan, il est essentiel en effet de réaliser un nouveau pacte environnemental avec les agriculteurs et les ruraux. Au-delà de la seule agriculture biologique, il faut affirmer l’importance des agricultures raisonnées, des circuits courts, du maintien de services publics et de commerces de proximité, d’un tissu ville-campagne en continuité et en synergie par les activités économiques. Il est temps de se soucier de la qualité des sols, des paysages et de la faune, certes, mais aussi de prendre en mains toute une écologie culturelle qui défend une vision rétrofuturo : marier la défense de traditions choisies et les innovations. C’est pourquoi les écologistes devront se poser par exemple la question d’une chasse raisonnée, question que nous comprenons en pays Inuit et pas ici.

En dehors de cette réconciliation avec les campagnes, une Fédération écologiste doit plus clairement se convertir à la mutation économique, affirmer ce fer de lance de l’avenir : la transition écologique. Parler d’économie et défendre les entreprises, en les encourageant à des pratiques éthiques en interne et en externe –dans leur intérêt d’ailleurs. Le développement durable est là, liant impact environnemental et social. Bien sûr, les économies non-monétaires, alternatives, les coopératives, l’économie sociale et solidaire, l’action économique des associations… tout cela est à encourager. Mais il faut prendre à bras le corps aussi les chantiers des nouvelles technologies, de l’agroalimentaire, de la transition énergétique, des modes de déplacements. C’est un verdissement général de l’économie qui est souhaitable et durable. C’est cela qui créera des emplois et une nouvelle conception noble du travail pour les jeunes : l’écologie, c’est aussi du social. Il faut cesser ainsi un discours du « il ne faut pas » pour montrer ce qu’il faut. Passer de l’outil de la peur à celui de la proposition et de l’invention.

Toutes ces pistes ne pourront se faire utilement et concrètement néanmoins que si le parti socialiste remet lui aussi en route son logiciel prospectif. Il a montré qu’il savait gérer depuis les années 1980. Maintenant, les habitants attendent de lui qu’il sache inventer et donner de l’espoir et des buts.

Un PS redynamisé autour de la justice, des nouvelles technologies et de l’écologie

Le parti socialiste a en effet tous les pouvoirs dans notre pays. Il est délégué par les Français avec une représentation massive. François Hollande s’est fait élire nettement, mais sur le rejet de Nicolas Sarkozy. Il a commencé à avancer masqué : ce que j’ai appelé la « shadow policy ». Cela ne peut plus suffire maintenant sans la définition de caps fondés sur des valeurs et une analyse de ce que c’est qu’être dans une France-Monde (voir « Nous sommes tous des Africains » dans « idées…» sur ce site et sur www.globalmagazine.info ). Lionel Jospin l’a vécu cruellement : même de bons chiffres éventuels à venir ne permettront nullement, à eux seuls, de rebondir.

François Hollande a démarré sa campagne électorale en axant son programme sur la jeunesse. Il a eu raison. Beaucoup d’analystes politiques le soulignent : il doit à nouveau parler à la jeunesse pour parler à l’ensemble du peuple au temps de la conjugaison des générations. Ce n’est plus du « jeunisme », c’est le moyen de se montrer prospectif. Certes, pour satisfaire un électorat vieillissant, la gauche avait besoin de montrer qu’elle n’était pas laxiste et que la sécurité est aussi un gage d’égalité. Mais elle est d’abord attendue sur des thèmes forts pour construire la société de demain.

La justice en premier lieu avec notamment –on en parle abondamment aujourd’hui-- un grand plan de justice fiscale annoncé qu’il faudra vraiment et courageusement mettre en place. Au temps du désabusement, seul le courage paie. Mais la justice, c’est aussi n’oublier personne dans une société qui ne doit plus avoir des territoires « maudits » (campagnes ou banlieues) et des habitants laissés pour compte. Cela implique, nous l’avons dit, toutes les générations. Il faut donc encourager la conjugaison des générations et supprimer les retraites-couperets. La démocratie locale et l’engagement culturel et social sont de toute façon le socle de notre réalité stratifiée locale-globale qui a besoin de relais et de revivification dans un retour au local, à ce sur quoi nous pouvons agir directement.

Parier sur la jeunesse, ce n’est donc pas faire du jeunisme, ce n’est pas se couper des vieux. Parier sur la jeunesse, c’est mettre en mouvement l’ensemble de la population dans des solidarités désirées. Et qu’est-ce qui intéresse les jeunes ? Qu’est-ce qui les mobilise ? Les nouvelles technologies et l’écologie, deux domaines destinés à transformer profondément nos organisations économiques planétaires. Ce n’est donc plus la peine de reculer et d’attendre que les mégalopoles chinoises ou indiennes nous apprennent les bonnes pratiques.

Ne faisons pas plus long (j’ai développé cela à travers de nombreux livres, articles et films depuis des années) sur ces pistes inévitables. La « voie » (comme l’écrivait Edgar Morin) est limpide : n’ayons plus peur, n’utilisons plus cette peur délétère qui paralyse et favorise les extrêmes, qui est en plus un dépresseur économique. Remettons le pays en marche positivement.

Le court-termisme et l’obsolescence accélérée de l’actualité –perversions de notre époque—sont de toute façon très dangereux en rongeant complètement la crédibilité des représentants. Une pensée durable, stratégique, devient plus que jamais nécessaire et gagnante. Contrairement à ce que pensent les agences de communication sur l’accompagnement progressif des décisions par le mensonge public et l’orientation périphérique de la focalisation médiatique, les populations récompenseront la clarté et la vision. Il faut naturellement ensuite en tirer les conséquences et anticiper : par exemple, cesser d’entretenir des espoirs sur des techniques vouées à l’échec. Faire d’une nécessité à venir un choix du présent. Tout le pays (même la droite) l’attend et a intérêt à ce que le climat détestable actuel cesse. Réfléchir ensemble.

Les pistes sont donc là. C’est au Président de la République de prendre la mesure de son rôle historique, alors que nous basculons vraiment d’un monde dans un autre. Il aura son parti élargi mobilisé sur des caps et une population qui sortira de la peur pour inventer à nouveau et encore notre futur collectif.

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16 : 11 : 13

NOUS SOMMES TOUS DES AFRICAINS !

NOUS SOMMES TOUS DES AFRICAINS ! (peinture de l'ami franco-togolais Yao Metsoko)

Allez voir sur www.globalmagazine.info cette évidence : Nous sommes tous des Africains ! Il n'est plus question en effet de laisser le terrain aux réactionnaires xénophobes de toutes obédiences en France. Leur message est une humiliation pour un pays dont ils donnent une vision recroquevillée et raciste. Ils insultent le passé français, quand la plus grande fierté collective réside dans le fait d'avoir pu porter des messages universalistes, grâce à une population de tous temps bigarrée (basques, bretons, alsaciens, provençaux et autres...) d'immigrés successifs.

Il est temps donc d'affirmer de nouveaux concepts, que les débats soient autour de ces concepts d'avenir et plus sur la mortification dépressive de vieux penseurs éculés ou les hurlements répétitifs de politiques exploitant le mal-être des habitants et de journalistes faisant un fond de commerce de positions réactionnaires censées être courageuses. Le courage, c'est de dire la vérité de base : nous sommes des Africains et nous sommes tous des immigrés.

Ensuite, nous sommes de vrais Français comme tous les immigrés qui nous entourent et qui décident de participer à la vie collective et au devenir de ce pays. N'ayons pas peur de le proclamer : nous aimons la France et y sommes restés, malgré parfois notre intérêt financier ou de carrière (c'est mon cas). Nous avons choisi la France. Nous aimons nos villes et nos territoires. Nous avons d'ailleurs une "Local Pride" (fierté locale), même si nous voulons choisir ce que nous conservons et défendons comme traditions et là où nous voulons innover (le rétrofuturo).

Mais nous l'inscrivons dans le mouvement (futuro). Avec nos identités imbriquées, dans des réalités définitivement stratifiées (locales, régionales, nationales, continentales, terrestres), nous vivons en effet l'ubiquité locale-globale : notre sphère directement visible et l'ailleurs représenté sur écran. C'est pourquoi notre combat doit se situer autour de trois enjeux fondamentaux sur cette nouvelle échelle locale-globale de responsabilités stratifiées à construire : la justice, la durabilité, la diversité (défense de la biodiversité comme de la culturodiversité). C'est un message plurofuturo : pluro avec une lutte pour le pluralisme d'expressions et de modes de vie, futuro pour la construction nécessaire ici et là-bas de conditions d'existence sortant de l'injustice galopante et de la destruction de la planète dans l'uniformisation des comportements autour d'une consommation addictive.

Partons donc sur un nouveau pied. Réveillons-nous et ne faisons aucune concessions aux partisans d'une France rabougrie, passéiste, déprimée (les monoretros, voir mon livre "Tu es plurofuturo ?" sur www.gervereau.com ). Remettons en route l'imagination dans une conjugaison des générations. Et disons-le haut et fort : nous sommes dans une France-Monde. Cette France-Monde doit porter des messages généreux pour être digne des meilleurs moments de son passé. Cette France-Monde doit participer à bâtir notre planète future.

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31 : 10 : 13

Besoin de visions du monde

A l'époque du news market, de l'obsolescence généralisée des infos spectaculaires qui se succèdent, de l'asservissement d'individus robotisés, décervelés, surveillés, rendus addictifs aux médicaments et à la consommation, normés et dont les statistiques sont devenues la seule liberté d'expression dans le monde de l'apparence, il est temps de faire circuler des antidotes. Partout sur notre planète, dans l'unité nécessaire et dans la diversité à défendre, nous avons besoin de repères. Le livre Tu es plurofuturo ? est destiné à décrire nos grands enjeux actuels pour que chacune et chacun puisse construire sa vision du monde (achetable sur "livres" de ce site pour 6 euros, version papier livrée à domicile). Il résume 40 ans de réflexions, d'ouvrages et de créations. Dans sa version française, il est complété par un court texte : "L'écologie culturelle contre les peurs et les populismes".

C'est un plaidoyer pour le savoir et la réflexion individuelle. C'est un appel pour fédérer en réseau au niveau planétaire toute cette immense "base" des énergies locales écrasées par le pouvoir financier de quelques-uns. Tout cela s'opère avec un large sentiment d'impuissance qui n'est pourtant qu'un consentement au pire, comme l'aurait décrit La Boétie : fonctionnement absurde et délétère autour d'une accumulation d'argent sans aucun sens au détriment de l'épanouissement individuel et du devenir environnemental de notre planète commune. Il ne suffit plus de le dire mais il importe de multiplier les signes, les initiatives dans des portails intermédiaires qui aident à structurer la multitude (des milliards sans organisation pèsent moins que des milliers organisés). Nous appartenons en effet à la périphérie, aux invisibles, mais la périphérie est le centre : nous sommes l'immense majorité et --nous le proclamons-- "nous sommes le réel".

Faîtes donc circuler ce livre pour inciter à un autre regard sur le monde, en comprenant nos vrais clivages idéologiques : "plurofuturos" contre "monoretros". Sachez que des traductions pour une version internationale sont en cours au Caire en arabe, à Hong Kong (en anglais et chinois) et au Brésil.


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24 : 10 : 13

Johnny Rotten, Public Image Limited et Artkronik Localglobal

Sacrée claque que ce Johnny Rotten à la Cité de la Musique, devenu John Lydon de Public Image Limited (un nom très situ...). Il a tout compris, entre éructation de rage et de folie à la Artaud, pantomime, poésie et humour l'oeil à vif. Il explique bien (Le Monde du 17 octobre 2013) que son "no future" des Sex Pistols était une dénonciation de la société sans avenir proposée à la jeunesse multiculturelle des classes sociales pauvres parquées (cela résonne-t-il pour vous aujourd'hui : ascenseur social en panne et aristocratie bureaucratique au pouvoir ?). "Le slogan "Faîtes-le vous-même" ne signifie pas qu'il faut ignorer les autres ; au contraire, il y a derrière un esprit de générosité."

Générosité était mon slogan pour 2013 dans la France déprimée. Nous l'appliquons avec la formidable émission généreuse pour valoriser les savants et les créateurs sur www.decryptimages.net  : [decryptcult]. Je commence à l'appliquer avec une nouvelle aventure dangereuse (mais il faut se mettre en danger pour inventer, s'amuser, défier la mort et l'usure), les petites vidéos artkronik localglobal sur Dailymotion, mêlant humeurs, humour, gratouillis visuels sur papier, résidus d'images, musiques parfois, ready-made chantés... Ils sont lancés, allez voir : http://www.dailymotion.com/video/x16gl5x_camera-et-grandes-oreilles-par-laurent-gervereau-artkronik-localglobal-3-26-10-2013_creation?search_algo=2

Work in progress. Je continuerai cette expression libre. Cela pourra aussi s'exposer en pièces UNIK dans deux caissons métal accolés, vidéo à gauche et résidu papier à droite.


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06 : 10 : 13

[DECRYPTCULT] VIDEOMAG MENSUEL CULTUREL INDEPENDANT !

[DECRYPTCULT] VIDEOMAG MENSUEL CULTUREL INDEPENDANT !
Allez sur www.decryptimages.net    !

Allez, voilà un nouvel espace de liberté, de défense du savoir et de la création, et d'exigence avec des invités et des collaboratrices et collaborateurs de qualité ! Work in progress ! Le numéro deux de ce mensuel est en ligne et toujours un éloge de la diversité et du mouvement: les toiles de Mayenne et l'écologie, ORLAN et Jean-Hubert Martin, le cinéma par François Albera, la bd avec Alter Comics et les monnaies alternatives, Anne van der Linden et ses tableaux et revues, Michel Dintrich à la guitare à 10 cordes ou la musique chauve de Jean Dubuffet...

Bref, un festin de l'esprit dans un cadre volontairement antispectaculaire (une bibliothèque historique) mais pour des pratiques nouvelles : l'internaute picore les séquences suivant ses envies et tout reste en ligne longtemps. Oui, "Knowledge is Beautiful !" et nous commençons notre K-Pride (K pour Knowledge), notre Résistance des savoirs, avec cet éloge régulier de ce qui bouge partout ! Faites connaître, soutenez, proposez, diffusez !

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