Le titre et l'idée sont de Jean-Jacques Aillagon : une confrontation peinture-photographie dans la Galerie des Batailles au château de Versailles. Ayant travaillé sur les peintures du château et sur la photo de guerre, j'ai accepté le commissariat (drôle de mot) de l'opération. Pour être sincère, à reculons car j'en ai un peu marre des représentations de la guerre et n'aime pas beaucoup revenir sur les sujets. Mais ce fut réjouissant, car la confrontation fonctionne dans le livre et l'expo. Elle est troublante, violente parfois, et même émouvante. Beaucoup de personnes me disent avoir redécouvert les peintures en les regardant autrement et compris certains aspects de la photographie de guerre. Nous saisissons ainsi, par rapport à la production culturelle ancienne (jusqu'au début du XXe siècle), combien la fracture est profonde et combien nécessaire d'acclimater le public par des figurations plus récentes et familières pour intégrer des réalités de jadis dont le sens est perdu. Parfois ainsi, je rejoins Georges Didi-Huberman sur la valeur heuristique de l'anachronisme. |