J'ai connu Spoerri par Roland Topor. Bien avant, depuis les années 1970, je faisais des photos du rien quotidien, des plans ou gros plans de l'intime. Je continuerai jusqu'au milieu des années 1990, quand cela deviendra trop commun (ne parlons pas d'Internet aujourd'hui). Ces cadrages devaient aussi à l'objet chez Hitchcock, toute l'étrangeté plastique du commun. J'kiffais Erro (délicieux). Comme Alain Weill ou Orson Welles, que j'eus la chance de rencontrer avec son cigare et sa faconde brillante, j'aime déguster des plats et, dans ces années-là, inventer des recettes, passer des heures en dégustations pantagruéliques arrosées de vins, d'alcools et de trouvailles verbales. Mais pas de systématisme. Je hais les addictions. De l'eau tous les jours. Et de la fatigue. Mélanger les cuisines de tous les continents. Des visitrices/teurs venant de partout pour hanter une planète de quelques mètres carrés. |