En Norvège, tout coûte une fortune. Le pétrole dope artificiellement l'économie. Des rentiers peu nombreux. Arrivé là-bas, dans les rues désertes et glacées, tu te sens hors du monde. Rien ne peut se passer. Rien ne se passe d'ailleurs. Appelé par mon ami islandais Gunnar Kvaran, connu par Erro, alors directeur du musée d'art moderne Astrup Fearnley, je rencontre Matthew Barney en plein montage d'une très grande exposition. Nous dînons à trois sympathiquement. Je suis méfiant, détestant les jeunes loups à la "grosse tête" qui se la pètent en dollars. Mais Matthew se montre simple, assez timide. Nous évitons le sujet Bjork. Il évoque pourtant sa vie de famille, son enfance, ses études, le statut d'artiste international. Je lui parle de cinéma, de Henry Thoreau aussi, de cire, du Brésil où il va partir et me propose de filmer lors du carnaval (je ne pourrai pas malheureusement). Le lendemain, avec Gunnar, nous l'interviewons très longuement pour le site européen IMAGEDUC, que je dirige. Il nous explique patiemment son travail, en errant, pièce après pièce, dans l'exposition. C'est passionnant. L'ensemble sera monté et mis à disposition gratuitement sur le Net. J'ai toujours cet échange. |