100 ans d'histoire de l'espace yougoslave. L'idée était de Joseph Hue. Il a fallu crapahuter en voiture dans les cinq pays pour glaner des pièces historiques ou artistiques. Les massacres cachés par les uns, nous les montrions grâce aux autres. Sujet tellement difficile, alors que l'éclatement venait d'intervenir dans le sang. J'ai encore sur mon bureau un obus tombé dans le musée de Sarajevo. J'ai demandé à Moebius (que j'avais vu peu avant répondant à un journaliste pour un débat public, seul sous une tente déserte à la Bastille) de faire l'image sur le thème de la frontière. Il était sensible à ces événements et a créé une image exceptionnelle. Nous avons beaucoup parlé, chez lui, dans sa maison de banlieue, pour préparer, et puis il est venu signer très gentiment au vernissage. Vernissage où toutes les représentations diplomatiques étaient présentes : j'appréhendais. Mais en fait le catalogue épais et fort illustré comme toujours, s'est mieux vendu là-bas qu'en France, car cela permettait à chaque pays de retrouver des pièces disparues. Yves Tomic a beaucoup travaillé. Jean-Hugues Berrou a fait des reportages. J'ai essayé de montrer combien ces pays n'étaient pas des "barbares", mais étaient liés à toutes les avant-gardes européennes. |