Sélectionner une trace


Sélectionner une année

2021 • 2020 • 2019 • 2018  
2017 • 2016 • 2015 • 2014  
2013 • 2012 • 2011 • 2010  
2009 • 2008 • 2007 • 2006  
2005 • 2004 • 2003 • 2002  
2001 • 2000 • 1999 • 1998  
1997 • 1996 • 1995 • 1994  
1993 • 1992 • 1991 • 1990  
1989 • 1988 • 1987 • 1986  
1985 • 1984 • 1982 • 1980  
1979 • 1978 • 1977 • 1976  
1975 • 1974 • 1973 • 1972  
1971 • 1967 • 
 

68
Type de trace : expo et livre
date de parution : 3 mai 1988

Pas moins de 304 pages. Là encore, le travail fut pionnier. Personnellement, de 1968, j'ai la mémoire de la 2CV de ma prof d'anglais qui nous amenait clandestinement à Paris, des boutiques dans Versailles pillées en sucre et pâtes par une population terrorisée et de l'ordre moral difficile à imaginer aujourd'hui (je lisais Sade grâce à Pauvert et Barbarella grâce à Losfeld). En 1988, dans les années gauche caviar et Bernard Tapie, ce fut le rejet des baba cools. Les maos étaient dans la presse ou la pub. 1968 n'était pas du tout à la mode et nous fûmes les seuls courageux à faire ce gros travail. J'insistais pour appeler cela "mai-juin 68", car en fait toutes les images produites, ou presque, datent de juin. Avec Geneviève Dreyfus-Armand (ex trotskyste de la LCR, qui avait vécu les événements), on s'est partagé le travail. J'ai enquêté sur l'aspect culturel, rencontré et interviewé les créateurs d'affiches ou les activistes, croisé Debord alors à Paris par Merri Jolivet, vu Rancillac, Fromanger, Rougemont, Paris-Clavel... Grapus nous a donné tout son fonds et fait l'affiche de la BDIC. François Le Quernec a inauguré une politique d'images de grands graphistes pour chaque manifestation. Siné, Wolinski ou Cabu devenaient des amis. On installait avec François Miehe un atelier de sérigraphie dans nos salles des Invalides et les visiteurs sortaient avec "La police vous parle tous les soirs à 20h".