Avec Thierry Paquot et Yolène Dilas, voilà une manifestation restée confidentielle. Et pourtant, elle vient du plus ancien de mes intérêts pour tous les utopistes du XIXe siècle : la prescience d'un temps libertaire inachevé, à remettre en route après les horreurs du XXe siècle. Claude Baillargeon invente l'image, qui dérange. Plus tard, j'aiderai l'exposition de la Bibliothèque nationale de France et de la New York Public Library sur les Utopies. Je visite le Familistère de Guise et aime les expériences qui fonctionnent (à Berlin ou au Danemark), les bâtisses (la Saline de Ledoux) qui s'érigent. Il faut remettre en route l'énergie quotidienne et la pensée mobilisatrice, sans illusions mais avec passion. Relancer le mouvement transformateur dans une atmosphère alors aberrante, "post-moderniste" de fin de l'histoire résignée. Personne ne s'y intéressa. Elle fut nécessaire, prophétique sûrement. |