Les Twin Towers s'effondraient et je me décidais à quitter après 23 ans le Musée d'histoire contemporaine. Ma passion pour le cinéma l'emportait. Je n'y passerait qu'un an mais ferai un énorme travail. Je rédigeais un rapport approuvé unanimement pour penser un nouveau musée et surtout inventer une politique culturelle. Je rencontrais des centaines de professionnels, sans clans et sans exclusive. Je préparais deux grosses opérations : sur le cinéma africain (en allant en Afrique du Sud, en Côte d'Ivoire, au Mali et au Burkina Faso) et sur le cinéma chinois (Pékin, Shangaï, Hong Kong, Taipeh). J'y trouvais des personnes qualifiées, savantes (Bénoliel, Mannoni ou Rauger) mais très séparées et me considérant hors de leur monde. A la faveur d'un changement de ministre, en 2002, ma tête fut coupée (avant d'ailleurs celle des autres responsables). J'en garde un sentiment d'inachevé mais des souvenirs forts de toute cette activité intense. Le cinéma a jalonné ma vie, soit pour y aller, soit pour créer des images, soit pour les analyser. Mais je l'ai toujours croisé avec d'autres passions. Nous nous retrouvons, retrouverons. |