Face aux moutons de la production consumériste aveugle, aux néo-marxistes racornis, aux post-modernistes dépressifs, aux passifs vaguement réformistes et aux conservateurs de tous acabits et toutes croyances en passant par les communautaristes bunkerisés, les pluriels pensent l’exception comme nécessaire, la marge comme génératrice et même l’opposition comme inévitable et salutaire. Fin de l’uniforme, des blocs totalitaires, des mondes parfaits. Fin de la croyance : joies et souffrances de l’expérimentation. Je, tu, elle, il, nous, vous, ils...
Ce livre est né de petites chroniques en ligne : des micro-éclairs de quotidiens, basculant du détail aux principes, sujets aux humeurs et aux scories du temps, instinctifs plus que démonstratifs, répétitifs parfois, dans des styles alternant les genres, grumeleux, évolutifs. Ils tiennent fondamentalement à la certitude que chacune et chacun choisit à chaque moment, décide des petites et des grandes choses, se meut dans la masse tout en étant une singularité sans cesse recommencée.
Les pluros-futuros, les pluralistes, les pluriels, sont en effet des moteurs. Désespérés, fragiles, pessimistes, le réalisme sert à les passionner par amour de l’éphémère. Ce livre s’adresse à celles et ceux qui ont basculé, constaté leurs identités imbriquées, explorateurs du visible. A l’ère d’Internet, ils ont l’illusion heureuse que le cri d’une seule peut déchirer le silence lourd de milliards, que rien n’est acquis, que les pré-jugés nous engluent, que seule la multitude de regards secoue les réels. Voir dans un monde multipolaire, c’est comparer, avoir le sens de la relativité.
Voilà des chroniques pour pragmatiques visionnaires.
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