13 : 06 : 17

POURQUOI UN LABEL "EARTH-VILLAGE / VILLAGE-TERRE" ?


La décision du Président des Etats-Unis de dénoncer l’accord de Paris sur le climat en juin 2017 --comme tant d’autres actes moins directement visibles mais tout aussi néfastes—déclencha une initiative : la création d’un label « Earth-Village / Village-Terre » Pourquoi un label ? Il ne s’agit pas d’un gadget de plus. Il s’agit de rassembler de façon volontariste --car ces questions concernent tout le monde tout de suite-- autour de la défense de la biodiversité et de la culturodiversité. L’originalité de la démarche consiste en effet à enfin lier les deux priorités.

Précisons les choses. Défendre la biodiversité ne consiste nullement à devenir les conservateurs de parcs mondiaux que nous déciderions de rendre immuables, que nous figerions alors qu’ils sont le résultat d’évolutions diverses, dont des évolutions climatiques. Non, il s’agit de nous considérer comme un des éléments d’un environnement dont les agissements humains produisent des modifications accélérées du climat et –pire peut-être—des pollutions graves de l’air, de l’eau, de la terre. Nous tuons en commettant des crimes écologiques qu’il va bien falloir enfin caractériser et pénaliser.

Cela touche tous les milieux. Il n’y a plus de différences entre les villes et les campagnes. Les océans charrient des déchets dans des zones inhabitées. Alors, défendre la biodiversité dans nos « villages », c’est décider à l’échelle de nos communautés de vie (quartiers des villes ou petites structures agraires) de penser à la défense de la diversité biologique comme composante première des villes et des campagnes. C’est reprendre en mains directement nos pratiques de proximité. Ce retour au local est la base de ce qui pèsera dans notre réalité locale-globale, qui est trop faible à la fois en démocratie directe et en organisation planétaire fédérée contraignante sur des enjeux communs. Commençons ainsi par nous occuper de notre sphère « directement visible », autour de nous, et faisons-le savoir pour peser sur les enjeux globaux.

La chose est claire. Mais défendre la culturodiversité peut sembler moins évident, annexe ou dangereux. De quoi s’agit-il ? Il s’agit enfin d’affirmer le droit de vivre de façon différente sur la planète avec des visions du monde variées et des coutumes et des langues diverses. Défendre cette diversité et défendre cette diversité à l’intérieur même des communautés géographiques. Non pas donc créer une planète d’égoïsmes concurrents, de communautarismes fermés et exclusifs ou autoritaires et expansionnistes, mais affirmer la possibilité du choix. A Miami, veut-on vivre la vie de la Creuse ou celle de Ouagadougou ? Partout, nous ne pouvons fonder nos modes de vie sur l’uniformisation des mœurs basée sur une consommation addictive de produits standardisés. Défendre la culturodiversité c’est affirmer la nécessité d’options individuelles et collectives « rétro-futuro », avec des traditions choisies et des innovations.

Ainsi adopter le label « Earth-Village / Village-Terre » est un engagement double : celui de l’environnement physique et celui de l’environnement mental où la tolérance existe dans une conscience claire des limites collectives de base nécessaires. Il reste ainsi à bâtir un Pacte commun planétaire évolutif qui interdise des choses simples --pouvant paraître évidentes mais qui ne le sont pas dans notre monde de terrorisme ou de peine de mort pour homosexualité ou de répression pour croyance religieuse ou philosophique ou parce qu’on naît femme. La décision d’adopter le label « Earth-Village / Village-Terre » est une première étape volontariste dans une perspective pas seulement humaniste mais terriste. Elle doit être le moyen de lancer une vaste réflexion générale grâce aux habitantes et habitants eux-mêmes, par propagation sur tous les continents d’une volonté pratique de millions de groupes humains.

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28 : 03 : 17

VOIR, REVOIR, AIMER TOPOR !

VOIR, REVOIR, AIMER TOPOR !

Allez à la Bibliothèque nationale de France où Roland Topor reçoit un bel hommage qu'il aurait tant aimé découvrir. Comment croire que Roland est mort il y a 20 ans ? Son oeuvre est intemporelle. En images ou en écrits, il laisse une trace philosophique, décapante, amusée et désespérée.

Et sachez que c'était un être humain d'une belle rigueur, d'une immense générosité, d'un charme sans pareil et d'une intelligence si brillante. Comment ne pas l'aimer ? Comment admettre qu'il soit mort ? Je pense à lui, comme à Cabu et très peu d'autres, si souvent.

Au fait, j'allais oublier : ressort aux éditions Alternatives le dictionnaire commencé avec lui lors de jours et de nuits à son domicile de la rue de Boulainvilliers. C'est une joie de retrouver ce bel ensemble qui montre la richesse et la diversité de ses créations, sa résistance à la connerie, au harcèlement du fisc et des médiocres. par l'humour, le désir, l'imaginaire et l'effroi.

Merci Roland. Ne cédons rien !

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10 : 03 : 17

Un musée pour comprendre la différence

Le 4 mars 2017, a lieu l'inauguration d'une nouvelle institution à La Force près de Bergerac dont il a conçu le projet et dont il préside le conseil scientifique : la Maison John et Eugénie Bost - un musée pour comprendre la différence (maisonbost.com). Placée par lui sous cet appel à "comprendre la différence", cette institution pluridisciplinaire et gratuite appartient à la Fondation John Bost, qui accueille et soigne des personnes (enfants, adolescents, adultes et seniors) souffrant de troubles psychiques et de handicaps physiques et/ou mentaux, ainsi que des personnes âgées dépendantes. L'originalité du musée est d'être la carte d'un territoire et d'inviter à circuler dans ces lieux ouverts, de provoquer des rencontres avec un parcours d'expositions évolutives auxquelles participent les résidents. La première exposition a été consacrée en 2017 à : Francis Masson, le Calder de La Force. Plusieurs livres sont sortis à cette occasion, dont La Saga Bost (Labor et Fides), co-dirigé par Patrick Cabanel et moi-même, qui retrace les persécutions sous Louis XIV de la famille originaire de Beaumont-lès-Valence et la fuite à Genève, la diaspora sur plusieurs continents et des personnages forts comme Pierre Bost (écrivain et scénariste avec Jean Aurenche), Jacques-Laurent Bost, ami de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, ou le chanteur Renaud.

Aventure collective, c'est une très belle réalisation. Elle a mobilisé une centaine de personnes qui n'ont pas ménagé leur peine. Je remercie particulièrement l'équipe scénographique (François Payet et Anne Bourdais), la conservatrice (Ariane Dahan) et le staff de direction de la Fondation avec Olivier Pigeaud, Christian Feuillette et Christian Galtier, ainsi qu'Arnaud Bigex pour le site Internet.

L'inauguration fut un moment très chaleureux, fort, avec des réactions enthousiastes d'un public très très nombreux. Maintenant, grâce au comité scientifique prestigieux et attentif et les équipes sur place, il faut faire vivre cet outil très original.

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03 : 02 : 17

LE TEMPS DE LA DEQUALIFICATION

Issu du site decryptimages.net :

L’accumulation planétaire d’images, texte et sons et leur circulation exponentielle ont plusieurs conséquences directes. Les plus évidentes sont l’obsolescence généralisée et la déqualification avec perte de tout repère. D’autant que notre ubiquité constante ne s’est pas accompagnée d’un effort éducatif à tout âge pour offrir des bases en histoire du visuel et des méthodes d’analyse. Elle ne s’est pas non plus accompagnée d’efforts pour multiplier les médias-relais, les médias intermédiaires, géographiques ou thématiques qui trient et proposent entre les milliards d’expressions individuelles et les médias minoritaires dans lesquels les mêmes informations très restreintes et les mêmes personnages tournent en boucle.

Au début des années 2000 (en 2003), dans le cadre des activités de l’Institut des Images, l’un des ancêtres de ce site (imageduc.net) avait mis en place un Baromètre européen des médias, premier outil comparatif de mesures statistiques des contenus, dont la synthèse fut publiée à La Découverte dans Inventer l’actualité. La construction imaginaire du monde par les médias internationaux. Nous avions pointé juste. Pourquoi ? Au temps du n’importe quoi et des fameuses « vérités alternatives » (évoquées récemment sur decryptimages), il apparaît de plus en plus clairement que les humains se séparent aujourd’hui essentiellement entre deux visions du monde : une vision figée, d’exclusion, autoritaire et propagandiste qui n’a rien à faire avec les faits (religieuse ou non d’ailleurs) et une vision qui conçoit le vivre ensemble comme une défense de la diversité, biodiversité ou culturodiversité (religieuse ou non).

Dans le cadre de la défense de la diversité et des libertés publiques –qui est clairement la perspective de decryptimages.net--, nous ne pouvons alors que soutenir tous les efforts visant à la mise en place de médias intermédiaires et aussi de mesures des vecteurs d’information. Ainsi en France, même si l’initiative vient d’un journal (Le Monde) --donc d’un média partie prenante de l’objet d’étude--, le récent baromètre Décodex (lemonde.fr/verification/) est une initiative intéressante, qui devrait se multiplier. Nous nous apercevons en effet tardivement que publicité et propagande ont envahi la guerre mondiale médiatique à l’œuvre aujourd’hui.

Voilà pourquoi le combat de la pertinence est devenu prioritaire. Voilà pourquoi la qualification des images importe davantage que les images elles-mêmes, pour tous les types d’images. C’est ce à quoi nous appelons sans cesse.

Cela est d’autant plus important que la nécessité de médiatisation (ce qui n’est pas vu, n’existe pas) a dévoyé les méthodes et l’éthique scientifiques. Ne parlons pas simplement de leur instrumentalisation par l’argent en finançant et en orientant les recherches, mais aussi grâce à une dérive. Dans le marketing des news au sein du flux continu, l’oubli est règle et le commentaire prime sur l’étude. Ainsi, des philosophes, sociologues, psychanalystes autoproclamés font du journalisme avec une aura scientifique ne reposant sur aucune recherche autre que leur éventuel brio oral. Mais cela s’est répandu dans toutes les sciences, notamment les sciences humaines. Désormais, d’obscurs tâcherons souterrains ou des étudiant(e)s exploité(e)s réalisent de longs travaux que d’autres pillent sans vergogne et sans citer personne. C’est la piraterie généralisée. Désormais aussi, des esprits futés construisent hâtivement des thèses à partir d’une conclusion choisie pour faire des articles à scandale qu’ils appellent des livres.

Les sciences sont donc fortement touchées par la déqualification. Et pourtant aujourd’hui, face à la perte des repères et aux vérités auto-proclamées, quel est le seul terrain sur lequel les humains peuvent échanger comme base de leur vivre en commun, si ce n’est le terrain scientifique ? Pas le scientisme, la religion de la science, mais ce grand mouvement évolutionniste qui est celui des recherches critiques et expérimentales aptes à donner des éléments d’appréciation du monde, de compréhension et de choix individuels et collectifs.

Voilà pourquoi, de même qu’il faut urgemment qualifier l’espace médiatique et donner des repères, il est très urgent de requalifier l’espace scientifique. Cela changera probablement la visibilité publique et offrira des surprises étonnantes sur les contenus et les pratiques. A quand un Décoscientex ?


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15 : 01 : 17

HISTOIRE NATIONALE, HISTOIRE GLOBALE, HISTOIRE STRATIFIEE

Il est toujours très difficile d’expliquer les basculements. Pourquoi des notions cachées, des pensées invisibles et méprisées surgissent soudain comme des évidences collectives. Prenant de l’âge, je devrais avoir du recul sur cela et des réponses éclairantes, mais non. Il s’agit d’un sujet de recherches bien mystérieux, en tout cas pour moi. Benjamin Stora, lors d’un entretien dans l’émission [decryptcult] visible sur ce site, expliquait que l’exposition La France en guerre d’Algérie en 1992 au Musée d’histoire contemporaine constitua un tournant dans la recherche et la compréhension des événements. Pourtant, cette exposition et l’important ouvrage qui l’accompagnait se déroula dans un silence médiatique quasi-total (hormis un article dans le journal Le Monde qui expliquait qu’il ne fallait pas faire d’exposition ambitieuse quand on n’avait pas les mêmes espaces que le Centre Pompidou…). A partir de 2002, tout le monde cependant courait après le livre et la guerre d’Algérie occupait des médias étonnés qu’on n’en parlât point suffisamment.

Il en est de même avec ce que j’appellerais l’histoire élargie. Cela fait des dizaines d’années qu’il y eut des travaux sur les circulations ou de l’histoire comparatiste. Après plusieurs manifestations comparatistes dans les années 1990 au Musée d’histoire contemporaine, j’y apportais –parmi d’autres-- ma contribution en créant la revue Comparare en septembre 2001 avec un comité comprenant Jacques Le Goff, Eric Hobsbawm, Bronislaw Geremek, Carlo Ginzburg, Rudolf von Thadden. Jacques Le Goff et Eric Hobsbawn se montrèrent particulièrement actifs. En 2006, ce fut une initiative d’une toute autre ampleur : le Dictionnaire mondial des images, croisant les travaux de 475 spécialistes de toute la planète, qui analysait l’ensemble de la production visuelle humaine.

J’ai longtemps –assez seul, je dois le dire-- critiqué une « provincialisation » de la science historique française, la marginalisant, sous l’influence d’un ouvrage collectif initié par l’éditeur Pierre Nora : Les Lieux de mémoire. J’y critiquais, non pas l’intérêt ou la qualité de l’entreprise (et d’ailleurs beaucoup d’ami(e)s y ont participé), mais l’impasse et l’influence nocive. L’impasse parce qu’on ne peut donner comme piste d’avenir aux jeunes chercheuses/cheurs cette histoire au second degré sur un roman national bâti au XIXe siècle. L’influence nocive car l’irruption d’un « tout mémoire » en France (avec un succès qui a d’ailleurs dépassé Pierre Nora) fut néfaste pour le développement de la science historique (la mémoire n’a que faire de la véracité des faits) et permit l’instrumentalisation communautariste de seulement certaines mémoires.

L’Histoire –reconstruction problématique du passé—rassemble quand les mémoires peuvent faire éclater le vivre-ensemble. Au slogan ressassé « devoir de mémoire », devrait se substituer « besoin d’Histoire ». Car aujourd’hui nous nous trouvons avec tous les inconvénients : l’Histoire sous contrôle par les groupes de pression et l’oubli total immédiat dans une obsolescence généralisée qui a fini par toucher même le monde universitaire où le pillage, la non-citation, l’ignorance des références antérieures sévit : des produits marketing fabriqués pour une société de l’instant ballotée au gré des secousses médiatiques.

Ce long préambule me permet d’expliquer combien, par contraste, nous pouvons nous réjouir de l’initiative de Patrick Boucheron avec son équipe d’une Histoire mondiale de la France (Seuil). Bien sûr, il y aura des esprits chagrins pour trouver les articles courts trop sommaires, pour contester les dates choisies, pour souligner tous les manques. C’est inévitable et facile. Moi-même, je me suis amusé de la cécité récurrente des historiens quand Asterix est seulement vu comme un satellite dans l’espace, alors que l’émergence de la bande dessinée française dans les années 1960 avec Pilote et Hara Kiri, héritiers de la bande dessinée belge, du New Yorker et de Mad, avec une génération exceptionnelle d’auteurs, aurait mérité une entrée. Mais Laurence Bertrand Dorléac ou Antoine de Baecque apportent par ailleurs des éclairages très pertinents sur d’autres aspects visuels.

Les contestations peuvent en effet être sans fin et il serait très facile de détruire l’entreprise pour mille raisons pertinentes. Elle est néanmoins méritoire, intelligente, réjouissante et utile. Pourquoi ? Parce qu’elle prend les tenants d’une histoire chronologique et les nostalgiques d’une histoire-récit au mot. Voilà des articles, courts, clairs, qui racontent, avec quelques références à la fin et des renvois à d’autres articles (ce que j’avais fait dans le Dictionnaire mondial). L’entreprise éveille la curiosité et donne envie d’aller plus loin. Elle n’établit pas un nouveau dogme, un nouveau roman national, elle offre des perspectives sur des moments où les événements d’un territoire résonnent avec l’ailleurs.

Après des années d’une France repliée sur elle-même, angoissée sur son identité, « moisie », nostalgique de tout et souvent du médiocre (des variétés ressassées), voyant ses penseurs les plus gauchistes initialement devenir des défenseurs de l’académie atrabilaires, ce livre et le bel accueil qu’il reçoit fait sens. Peut-être enfin allons-nous sortir du repli masochiste et sénile. Il serait temps. Il serait temps d’ouvrir les portes de la pensée et non seulement de faire de l’histoire globale mais de reconsidérer l’ensemble de l’histoire longue du territoire à l’aune des échanges et des conflits.

Chaque individu aujourd’hui a une identité imbriquée dans laquelle des lieux, des goûts, des histoires familiales se mélangent. Le besoin de repères n’a jamais été aussi fort. Pour cette raison, pédagogiquement, il est nécessaire désormais de faire de l’histoire stratifiée, c’est-à-dire de partir de l’histoire locale –là où on vit—qui est beaucoup trop ignorée, pour l’inscrire dans une histoire régionale (est-il semblable de se trouver en Bretagne ou au pays basque ou en Alsace ?), une histoire nationale en fonction du territoire du moment, une histoire continentale et une histoire de la Terre (car, depuis les origines, nous avons eu de grandes circulations des humains et des biens et des évolutions environnementales et économiques et culturelles dépassant toutes les frontières variables).

Voilà pourquoi la parution de l’Histoire mondiale de la France est un bon signe, le signe que nous recommençons à penser large, que nous pouvons sortir de l’instrumentalisation politique ou communautariste, que des perspectives nouvelles peuvent se mettre en place. Il était temps. Souhaitons que cela ait des conséquences positives pour la recherche et pour la vulgarisation dans tous les domaines quand nos télévisions sont focalisées encore de façon stupéfiante sur le culte des puissants avec une vision régressive d’extrême-droite (que dirions-nous si une vision marxiste de l’histoire accaparait les écrans ?), totalement coupée des travaux historiques en cours.

Il est possible donc que ce livre soit le signe d’un basculement longuement attendu, un basculement qui permette de réconcilier la science historique avec la société de son temps en donnant des repères concentriques dont nous avons besoin pédagogiquement et aussi pour ouvrir les écoutilles des passionné(e)s et des chercheuses/cheurs. On s’apercevra alors probablement dans la foulée qu’apprendre à voir est aussi important qu’apprendre à lire et que lorqu’on reçoit toutes les images passées et présentes de façon indifférenciée sur le même écran, il devient crucial de les situer par des repères concernant l’histoire planétaire de la production visuelle.

Grand merci donc à Patrick Boucheron et à son équipe. Work in Progress !

Laurent Gervereau

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30 : 12 : 16

BD : 10e anniversaire d'Artemisia !

J'ai accepté de devenir Président d'honneur du prix Artemisia pour son 10e anniversaire. Ce prix récompense des femmes créatrices de bandes dessinées. Le scandale provoqué en 2016 au festival d'Angoulême par la sélection d'aucune femme dans les 30 nominations pour le Grand Prix a justifié pleinement cette initiative. Ma présence et celle d'autres hommes dans le jury montre de plus l'ouverture d'esprit de ce qui doit beaucoup à Chantal Montellier, dont j'apprécie fort l'oeuvre.

Alors, soyez là le jeudi 12 janvier à 18h30 (Musée du Vivant-AgroParisTech, 16 rue Claude Bernard, 75005 Paris). Ce sera gai et passionnant avec la présence de créatrices inventives et talentueuses !

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11 : 12 : 16

Rallumons les Lumières !

La violence, l'imbécilité, l'obscurantisme, la veulerie semble dominer les agissements humains sur cette planète. Il est temps donc d'entrer en résistance, de "Rallumer les Lumières !", de célébrer les savoirs, les savoir-faire et la création, qui concernent une exigence précieuse traversant tous les milieux sociaux, du Yao en forêt laotienne à l'apicultrice/teur, au menuisier ou au mathématicien/ne, à l'agronome et au musicien/ne ou à la dessinatrice/teur.

Cette année, Argentat sur Dordogne a pris ce beau thème pour les Rencontres-Promenades (www.histoiresdepassages.com)  du 20 au 23 juillet 2017. Il y aura tant d'événements passionnants et même une rue Roland Topor, clin d'oeil à un touche-à-tout profond et réjouissant.

René Pétillon a réalisé le formidable dessin de l'affiche. Mandryka expose le concombre masqué, premier super-héros végétal. Speedy Graphito peint un mur en public et montre des oeuvres originales. On écoute Louis Winsberg en forêt comme Gilles Clément. Bref, des moments d'exception avec vous et grâce à vous.

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15 : 11 : 16

SEUL(E) dans la multitude à l'ère de la confusion

SEUL(E)

dans la multitude

à l’ère de la confusion

La grande question contemporaine réside dans le rapport entre l’individu et les foules. Certes, des conceptions (notamment asiatiques) du monde peuvent nier cela en pensant que l’individu n’existe qu’en tant que partie prenante d’un tout, société humaine et environnement. L’individuation peut n’avoir pas de sens.

Pourtant l’histoire humaine fut une longue mise en avant d’individus, individus valorisés pour leur force, leur beauté, leur puissance politique ou religieuse, leur savoir, leur savoir-faire… Bref, nous n’avons cessé de construire de la différence individuelle. Aujourd’hui, au XXIe siècle, à l’ère de l’ubiquité médiatique, la question n’est plus vraiment seulement de savoir si l’individu émerge et a une latitude de singularisation dans des groupes sociaux larges, mais comment sa singularisation peut s’exprimer et peser sur le tout.

Bien sûr, des forces monorétro (pour une seule manière de penser héritée du passé) se satisfont parfaitement de la dissolution de l’individu dans des masses manipulées par quelques-uns politiquement, religieusement ou commercialement ou les trois à la fois. La confusion sert les plus puissants.

Elle est un formidable broyeur de sens dans tous les domaines. Le fact checking s’avère sans impact face aux rumeurs et aux communautés virales sur les réseaux sociaux. L’individu isolé n’a aucune chance de porter à la connaissance publique une idée originale. Pire, des chercheurs peuvent végéter dans l’invisibilité totale ou être récupérés et détournés sans être cités. En art, tout est art, donc rien n’est art. Hier est aussi actuel qu’aujourd’hui et le marché de l’offre devient exponentiel.

Bref, nous sommes dans la confusion généralisée avec une guerre mondiale médiatique. Aucune démocratie de l’information n’existe quand les même choses tournent en boucle parmi les milliards d’émissions sans aucun média-relai intermédiaire : à réalité stratifiée, nécessité de stratification médiatique.  Alors, personne ne s’y retrouve au sein de pareille cacophonie, ce qui est dangereux car les individus perdus se raccrochent à n’importe qui, n’importe quoi.

Il est probablement temps, pour toutes et tous, de devenir des spécialistes-généralistes et de s’occuper de l’essentiel. Quels sont les priorités environnementales collectives ? Comment structurer la planète autour de nos vies locales-globales par des fonctionnements fédérés où la dimension nationale n’est plus qu’une des strates ? Comment penser ses propres actions comme des choix responsables éclairés par l’éducation à tout âge ?

L’émiettement planétaire dans l’explosion des égoïsmes locaux n’est pas la solution car les questions qui nous occupent, environnementales, financières, migratoires, sont collectives. De plus, la diversité des religions et des conceptions philosophiques peut être préservée grâce à un vivre-en-commun fondé sur l'approche scientifique et critique, la seule qui rassemble sans imposer une vision du monde. A l'inverse, l'uniformisation planétaire dans l'acculturation et la consommation addictive des mêmes produits et des mêmes images pour des sociétés de la norme et du contrôle forme une alternative dangereuse (elle est refusée à juste titre par les peuples, car on ne vit pas et on ne veut pas vivre dans tel quartier de New York comme à Limoges, en forêt laotienne ou à Bamako).

Voilà pourquoi il importe de repenser général en transformant un niveau local rétro-futuro (avec des traditions défendues et choisies et de l’innovation). Voilà pourquoi il faut songer au rare, à l’unique, au précieux, à ce qui fait valeur pour soi. Cela n’est pas mesurable par l’argent. Voilà pourquoi aujourd’hui nous avons besoin de repères et de quelques idées claires sur l’état de notre planète et sur les buts collectifs minimaux. Voilà pourquoi il est temps de revivifier l’action locale, dans les quartiers des villes ou dans les campagnes, et de peser enfin collectivement sur le devenir terrien qui nous concerne toutes et tous, en définissant des limites dynamiques dans tous les domaines. Bâtissons un Pacte planétaire évolutif qui s’impose partout avec une responsabilité collective et la possibilité de sanctions.

Il est temps, pour permettre de sortir de la confusion, d’avoir des buts communs, qui seront aussi des garanties de diversités locales fortes. L’un(e) ne peut apprécier sa singularité dans la multitude qu’en sortant de la confusion. Nous devons penser nos repères.

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09 : 11 : 16

Rallumons les Lumières !

PLUS QUE JAMAIS D'ACTUALITE :

Face au NEW AGE OF DARKNESS...

Rallumons les Lumières !

C'est le thème des Rencontres-Promenades 2017 d'Argentat sur Dordogne (du 20 au 23 juillet) : www.histoiresdepassages.com

René Pétillon en a créé l'image

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04 : 10 : 16

ET LA CULTURE ?


Lisez cette synthèse pour comprendre l'absence aberrante de la culture dans la campagne électorale française, les questions de définition essentielles pour couvrir le territoire culturel de chacune et chacun au quotidien et les enjeux locaux-globaux, le malaise profond des actrices/teurs du champ culturel et des savoirs (qui ne sont plus des modèles sociaux) et les pistes pour transformer un ministère en déshérence :

Nous sommes partis dans les soubresauts –seconde par seconde-- des aiguillons tweetés par une actualité politique où l’obsolescence programmée règne. Immigration, identité, chômage, les pics d’attention apparaissent au fur et à mesure de formules choc. Il est cependant un domaine qui indiffère complètement depuis des années : la culture. Pourquoi ?

La culture a une mauvaise image, la plupart de ses acteurs sont invisibles

La culture est encore trop souvent regardée comme un ensemble d’activités élitistes, expositions, musique dite classique, théâtre… De ce fait, elle subit deux phénomènes très dangereux : des caricatures hâtives et un ostracisme devenu sens commun.

La définition de la culture d’abord est impropre. Comme les forêts, la culture évolue dans le temps et souvent nous y pensons en référence à ce qui pouvait être « culturel » dans les siècles passés. En se focalisant sur ce mot de « Culture » avec une majuscule, on l’anoblit certes, mais on la sépare aussi. Il faudrait donc probablement employer le terme au pluriel pour montrer la richesse des phénomènes culturels et leur caractère changeant avec des frontières floues. La culture est consubstantielle de la diversité culturelle, contenus et vecteurs.

Quand Hergé est exposé au Grand Palais comme un artiste –ce qui était impensable il y a 20 ans—ou quand la gastronomie est reconnue comme un patrimoine culturel ou quand les modes de vie japonais passionnent, c’est bien le pluriel des formes culturelles qui importe désormais. D’ailleurs, la déqualification à l’œuvre sur les écrans (tout est mélangé au même niveau) a déjà opéré la symbiose dans l’imaginaire des populations. D’où, en parallèle, la nécessité impérieuse d’une requalification par l’éducation avec instillation de repères à tout âge. Apprendre à voir est aussi important au XXIe siècle qu’apprendre à lire, apprendre à identifier ce que l’on voit.

Mais revenons à la question des cultures. Parler « des cultures » permet en effet d’ouvrir le spectre d’un patrimoine et de pratiques culturelles larges, mêlant la création, les savoirs, les savoir-faire. Exemple : nous avons vu la vogue actuelle de la photographie, qui fut minorée longtemps par rapport à la peinture, ou le statut du jazz passant d’une curiosité communautaire à un genre musical planétaire. La redéfinition intégrative de ce que sont les cultures amplifiera un phénomène en cours et permettra aux populations de se reconnaître à travers ces pratiques culturelles mélangées.

Cela permettra aussi peut-être de sortir de ce qui est insupportable : l’ostracisme, la détestation culturelle et la haine de ses acteurs. Les termes sont trop forts ? Il n’y a pas de Trump qu’aux Etats-Unis. Non seulement lorsqu’on parle de culture, beaucoup de « décideurs » prennent désormais un air ennuyé mais certains n’hésitent pas à asséner avec violence leur inculture comme une fierté, maniant grossièreté et humiliations. Etre proche du peuple veut-il dire rejeter savoirs et culture ? Quel mépris pour toutes les cultures populaires aujourd’hui si diverses, hybrides, multiples de tant de parcours personnels.

Ce mépris est de plus à courte vue. Qu’est-ce qui fait le tissu social, si ce n’est un ensemble de pratiques culturelles traversant les groupes sociaux ? Qu’est-ce qui « vend » la France à l’étranger si ce n’est le patrimoine et les modes de vie ? L’American Way of Life est promue par le cinéma des Etats-Unis depuis la Première Guerre mondiale. Il est réellement temps donc d’arrêter ce qu’il faut qualifier de cécité stratégique : en interne comme en externe, dans la réalité du monde aujourd’hui, l’espace culturel au sens large se révèle fondamental. La guerre mondiale médiatique où le croire devient prépondérant par rapport au faire (des guerres gagnées sur le terrain sont perdues sur le front de l’opinion) impose de comprendre ce qui est une vitrine décisive.

Formés aux chiffres ou au marketing, nos politiques ne sont pas préparés au monde qui change. Pour beaucoup, leur incurie culturelle est un handicap. D’autres érigent désormais l’ignorance et la provocation en méthode de conviction, comme si gouverner consistait à faire du stand up. On rit en Europe des Américains qui ne savent pas où est l’Europe mais nos grandes écoles et universités de prestige préparent-elles à comprendre l’espace iranien ou la Creuse ou les mangas et la circulation planétaire des images ? Dans la boussole éducative, il manque un point cardinal.

Pourquoi ce trou noir ? En grande partie parce que, dans notre univers où ce qui n’est pas hyper visible n’existe pas, les savant(e)s et les créatrices/teurs ont pour l’instant totalement perdu la bataille médiatique et politique. Quand on demande leur avis sur tout à des sportifs ou des actrices/teurs ou des chanteuses/teurs, ils sont invisibles ou réduits à être des faire-valoir comme « expert » à la parole découpée sans rien contrôler du contenu. Pire, un dédain suprême les accompagne : ce sont des fâcheux, des soporifiques prétentieux. Du coup, non seulement on ne sait pas qui ils sont, mais on ne se renseigne même pas et on postule leur inintérêt.

Disons-le fortement : les créatrices/teurs et les savant(e)s sont souvent aujourd’hui dans une grande misère morale ou un sentiment de révolte. A regarder autour de soi, celles et ceux qui devraient préparer notre avenir et être portés comme modèles sociaux sont souvent déprimés et humiliés : pensons à ces créatrices et créateurs faisant un travail en parallèle pour réaliser leur passion tout en étant vus comme des parasites ratés, à ces chercheuses/cheurs en sciences humaines précarisés et partant à l’étranger, ces conservateurs de musées traités pires que des balayeurs par leurs tutelles ou ces journalistes spécialisés sous-payés, à la portion de plus en plus congrue et à la liberté restreinte… Et pourtant, ils offrent de la plus-value culturelle en travaillant très souvent gratuitement, mais dans un temps où ce qui n’est pas chiffré est considéré sans valeur (grossière erreur d’ailleurs, économique, politique et de psychologie sociale).

Bref, cela n’émeut personne. Du moment que les intermittents du spectacle ne troublent pas les manifestations où se promènent les ministres, tout va bien. La bureaucratie a gagné partout. Le mot d’ordre « pas de vagues » triomphe. L’immobilisme devient synonyme de bonne gestion. Les économies servent de projet. Des nominations opaques --impensables dans d’autres pays comme l’Allemagne, les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne-- de personnes interchangeables, pour beaucoup emplois fictifs (car ne faisant rien en attendant de passer à une autre fonction), récompensent les affidés.

Alors, ce dépérissement et ce mépris, cet immense malaise, sont-ils le fruit d’une déliquescence programmée pour se débarrasser d’un ministère de la Culture réduits aux acquêts en autonomisant des établissements public semi-privatisés et en basculant le reste vers les collectivités locales ?

Faut-il supprimer le ministère de la Culture et de la Communication ?

Depuis l’époque de François Mitterrand, il n’y a plus eu de pensée de la politique culturelle globale. En France, elle n’a existé de fait que lorsque le chef de l’Etat l’a soutenue avec un ministre de la Culture compétent et à forte personnalité sachant s’entourer. Jacques Chirac, avec le Quai Branly ou la Cité de l’immigration, n’a eu que des intérêts sectoriels sans conviction d’ensemble. Depuis... La suppression du ministère de la Culture et de la Communication pourrait donc s’imposer d’elle-même. Gageons que cela ne se fera pas par peur d’un tollé. Parce qu’il y a le volet Communication aussi. Mais nous restons au milieu du gué avec des acteurs en plein malaise et un ministère en déshérence, à l’administration engorgée sans politique claire. C’est tout à fait à l’image de notre pays constipé, dont tout le monde sent qu’il va devoir sortir des vieux débats et se projeter dans les temps nouveaux.

Que faire alors si on ne supprime pas ce ministère ? Il faut résolument penser les choses dans notre nouveau contexte local-global. Nous nous focalisons en effet sur le national comme si c’était la panacée, alors que le local et le global sont devenus fondamentaux. Ainsi, il apparaît d’abord essentiel de redynamiser toutes les formes de démocratie locale et d’expressions locales. Voilà pourquoi un ministère rénové de ce type doit intégrer évidemment le tourisme, car le tourisme est lié directement au patrimoine matériel et immatériel. La culture fait image, elle « vend » les territoires. Et c’est le moyen d’élargir la notion de culture aux cultures en faisant un Ministère d’expertise et d’aide en conseils au niveau local pour favoriser l’aménagement harmonieux des territoires.

En faisant aussi un ministère passeur, passeur du local à l’international associant tout le monde. Ces histoires de passages sont cruciales. Ministère-relai, ministère intégrateur (et lié à l’éducation à tout âge), il contribue à exporter nos créations, nos savoirs et nos savoir-faire, en associant les entreprises (pensons à toutes ces PME qui ont une fonction patrimoniale).

Pour ce qui concerne la Communication maintenant, aucune vraie réflexion n’est portée sur ce que le service public doit porter. Un immobilisme délétère a prévalu, qui ne satisfait personne. Le service public télévisuel est le domaine le plus caricatural. Arte mis à part, une grande dérive commerciale l’a vidé de son sens. La publicité, censée être supprimée, y est omniprésente, quand un impôt inégalitaire appelé « redevance » est payé par peu de personnes pour voir des choses qui pourraient être vues ailleurs. Les chaînes de France télévision sont à identité vague, alors que France 3 pourrait devenir un vrai relai des territoires, un vrai média-relai dont nous avons tant besoin pour assurer une diversité réelle et changer des quelques « people » en boucle. Et France 5 ne joue absolument pas son rôle éducatif ni ne permet à des scientifiques de concevoir des émissions.

D’une manière générale, l’Etat devrait faire l’inverse de ce que fut l’accord tacite des années 1960 : ne pas s’occuper de l’information mais s’occuper fortement du reste pour que les programmes aient du sens. Dans l’émiettement actuel où la télévision explose, avec multiplicité mais multiplicité des mêmes et du même, le service public est le moyen de faire autrement avec d’autres en mettant en valeur les forces vives du pays, en aidant à une vraie diversité, en mettant en valeur l’innovation tout en défendant des secteurs traditionnels, même sur la question des médias.

En ce qui concerne les programmes, prenons un exemple qui tient à cœur aux Françaises et aux Français : l’Histoire. Imaginerait-on une télévision publique tenue par une vision marxiste de l’Histoire. Ce serait un tollé. Aujourd’hui, mené par un journaliste issu de la presse des familles royales, à longueur d’émission sont mis en avant les puissants et les palais et, quand elle est évoquée, la Révolution française apparaît comme un temps d’obscurité sanglante de coupeurs de têtes. Un peu caricatural ? Il est temps que des historiennes et des historiens qui sont compétents sur leur période, comme l’étaient Georges Duby ou Marc Ferro, puissent créer des documentaires et des émissions. Et l’Histoire n’est qu’un exemple, il en est ainsi dans tous les domaines.

D’une manière générale, la réévaluation des modèles sociaux dans la visibilité publique est devenue indispensable : création, savoirs, savoir-faire, associations du lien social et de la transformation écologique, entreprises innovantes… Il est l’heure pour qu’une société comme la nôtre, à tous ses niveaux, admire et défende ses expressions culturelles (« j’aime où je vis »), respecte ses enseignants, ses créatrices/teurs, ses artisans, ses entreprises traditionnelles et innovantes, ses chercheuses/cheurs… Faisons une Culture Pride. Défendons les savoirs.

Alors, nous n’allons pas passer encore une campagne électorale avec des batailles de chiffres ou des notions d’exclusion inopérantes et dangereuses, des mensonges en tout genre, et en confondant de façon insultante peuple et ignorance. Tout cela n’est pas un détail, c’est un modèle de société à construire. Un modèle qui soude. Un facteur décisif de vivre-ensemble. Soyons fiers de porter les créations et les savoirs de nos territoires. A tout âge et partout, admirons des personnes réellement admirables. Reculturons nos sociétés.


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