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17 : 06 : 24 |
C'EST PAS LE MOMENT ! |
C’est pas le
moment !
N’épiloguons pas sur les circonstances actuelles : bloc
nationaliste mu par l’idéologie de l’exclusion, marais gestionnaire et bloc
revival de la lutte des classes. L’écologie est une fois de plus le lapin
disparu. Pourtant nos vies quotidiennes et les rapports internationaux subissent
et subiront de facto les
transformations environnementales.
Alors, il faut parler aux humains. Partir de la situation
terrestre pour en déduire nos actes individuels et pas le contraire où tout le
monde a raison individuellement et tord collectivement. Comprendre les
transformations (et leurs effets) des dérèglements climatiques, des pollutions
de l’air, de la terre, des eaux mais aussi des corps et des esprits dans une
course technologique non pensée, non décidée qui risque en fait d’aboutir, face
à la robotisation généralisée, à des morcellements communautaires (un sauve-qui-peut
à la petite semaine).
Revenir au local en
pensant terrestre
Ces pays auxquels beaucoup s’accrochent en pensant qu’ils les
protègent, ne protègent en rien des catastrophes naturelles ou humaines. La
France, agrippée à son centralisme inventé au temps des frondes, révèle la
dangerosité d’un système qui fait perdre le pouvoir des communes –la strate du
directement visible—, tout en subissant les transformations internationales.
Pas de local-localisme, pas de guerres erratiques des hyper-puissances. Oui un
fédéralisme planétaire doit organiser les agissements humains, stratifié du
local au terrestre.
Et il faut commencer là, maintenant, concrètement, en
comprenant ces réalités stratifiées partout : locales, régionales,
continentales, planétaires. Pour ce faire, il importe d’abord de donner des
pouvoirs au local pour avoir la capacité de s’organiser ici. Cela vaut pour les
villages comme pour les micro-quartiers des mégalopoles (car les mégalopoles
sont aussi des agrégats de réalités locales très différentes).
Ce pouvoir local doit être irrigué par des réflexions et des
organisations à l’échelle des enjeux planétaires. C’est pas stratosphérique,
c’est pragmatique. Toutes nos vies quotidiennes sont impactées par le climat,
les pollutions, la virtualisation, les propagandes et publicités et les
potentielles migrations massives consécutives aux changements des conditions de
vie.
Depuis son origine, homo
sapiens se balade. Les périls environnementaux comme politiques et
économiques risquent de provoquer des migrations de proximité (avec, par
exemple, des migrations urbaines ou géographiques sous la pression de la montée
des eaux ou les désertifications) mais aussi des déplacements massifs qui ne
seront pas arrêtables. Voilà pourquoi il faut repenser les pouvoirs locaux et
l’organisation terrestre.
Ailleurs est en effet ici. Au temps de l’ubiquité permanente
où tant d’humains vivent avec les représentations de là-bas qui en viennent à
les marquer davantage que la vie de leur vision directe, au temps où la mise en
scène de soi-même devient la seule manière de se faire connaître sous peine d’inexister,
créer un Forum terriste, lieu de
partages d’expériences, lieu de diffusion critique des travaux scientifiques,
est urgent. Besoin d’idéal ? Oui, nous sommes Terriennes et Terriens mais
il est temps de devenir terristes,
défenseuses et défenseurs de notre planète unique : vivre nos singularités
en pensant les intérêts communs humains dans l’environnement.
Penser la diversité des
identités dans la diversité mutante des environnements
La dépossession est le grand enjeu aujourd’hui, sentiment de
ne pas maîtriser son existence, de perdre ses repères. Alors se multiplient les
raidissements : nationalistes, religieux, idéologiques, communautaires…
L’état actuel de notre virtualisation en est le réceptacle. En 2000 j’écrivais Les Images qui mentent et en 2007 La Guerre mondiale médiatique. Tout cela
est à l’œuvre entre les luttes d’influences, les volontés d’expansions
culturelles et commerciales et tous ces points de fixation communautaires au
nom d’un passé idéalisé.
C’est normal de ne plus s’y retrouver. Je crois qu’il faut
instaurer une vraie philosophie de la
relativité, c’est-à-dire la possibilité de choix éclairés conscients. Pas
le relativisme, c’est-à-dire « tout vaut tout, donc faisons n’importe
quoi ». Les humains oint le droit
et l’envie de vivre différemment à Brooklyn, dans tel quartier de Bamako ou tel
village creusois. Nous avons toutes et tous des parcours singuliers, et même si
l’assignation identitaire galopante veut nous résumer, nos identités sont
imbriquées. Alors, il faut arrêter de penser idéologiquement un Progrès uniforme
dans le contrôle, dans l’uniformisation des modes pour défendre la biodiversité
et la culturodiversité.
Voilà venu le temps du tri
rétro-futuro. Partout, de façon évolutive, individuellement et
collectivement, nous choisissons ce que nous voulons garder et ce que nous voulons
changer. Permettre ici en sud-Corrèze de manger de la tête de veau, tout en
vivant avec des personnes vegan, en accueillant des Sétois comme des Peuls. Pour
ce faire, l’éducation doit partir d’ici pour comprendre l’histoire longue du
territoire et les évolutions concrètes de son environnement. Une appropriation
pas honteuse mais curieuse des sédimentations (et des spécificités de langues, gastronomies,
habitats…).
Pour ce faire, il faut DEVIRT, penser la dévirtualisation,
c’est-à-dire non pas la déconnexion totale (certaines et certains choisissent
et choisiront l’autarcie, sans pour autant échapper aux périls globaux) mais les
choix énergétiques, les connexions décidées, l’équilibre de la vision directe
et indirecte... Pour ce faire, il faut accepter un langage commun :
l’aspect expérimental et critique des recherches scientifiques. Pas du
scientisme --une idéologie de la science--, mais comme pour les médias du local
au terrestre, la confrontation des faits, de leur sélection et de leurs
interprétations, seul moyen d’éviter les errements de l’intoxication des
esprits.
Eh oui, c’est pas le moment ! Mais c’est
essentiel !
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02 : 05 : 24 |
CA PUE !... |
Ça pue !...
A force de n’être pas lu, on se répète. Cela interroge nos
sociétés des spectateurs-acteurs / spectatrices-actrices, ces sociétés de l’ubiquité
où chacune et chacun n’existe que par ses reflets médiatiques. Cela interroge
sur ma propre responsabilité dans la non-vente de mes idées, dans le refus de
mon auto-promotion.
Voilà pourquoi j’affirme à nouveau qu’une partie des humains
agissent contre leurs propres conditions de vie dans l’environnement terrestre.
Ils ne sont pas juste Terriennes et Terriens, ils sont Déterriennes et Déterriens, alors que je m’égosille à leur dire qu’ils
devraient devenir Terristes, défenseuses et défenseurs d’une planète unique.
Je le fais encore à travers un texte alors que plus rien n’est
lu largement au-delà d’un slogan. C’est pourtant le moyen d’expliquer, sans se
laisser distraire par l’apparence.
Pourquoi je m’obstine ? Parce que cela fait 50 ans que
je défends un point de vue libertaire et écologiste qui me semble adapté aux
transformations rapides actuelles.
Eh oui ça pue !... Nous sommes ballotés sans perspectives,
entre sociétés du contrôle de plus en plus liberticides où la vie privée n’a
plus de sens et à l’inverse des enfermements dans des communautés concurrentes
dans un émiettement concurrentiel, source de guerres des sexes, guerre des
religions, guerres des pays… Obsédés
de nous-mêmes, nous sommes hors-champ
dans nos préoccupations et détruisons les lieux mêmes de nos existences --jusqu'à polluer aussi l'espace proche avec des déchets satellitaires et de multiples outils d'espionnage en direct.
Alors, peut-on enfin
défendre un point de vue terriste ? Peut-on dire que les humains sont liés à la biosphère et que
c’est cet impératif environnemental qui est de fait la racine d’une cause
commune avec des solutions locales diverses.
Voilà pourquoi je rappelle encore ce qui fonde cet engagement
terriste qui me semble le seul rationnel et le seul intérêt collectif et
individuel. Oui nous sommes singuliers-pluriels / singulières-plurielles.
- Prenons
conscience que nous vivons local-global
et que les activités humaines devraient être structurées de façon
locale-globale. Nous vivons dans les ici avec la conscience de l’ailleurs. Il
est nécessaire de construire un fédéralisme planétaire chez les humains :
décider à chaque strate géographique, locale, régionale, nationale, continentale,
planétaire. Quand les pollutions, les médias, les changements climatiques
ignorent toute frontière, les humains doivent se structurer en conséquence.
Cela permet des attachements à toutes les strates entre intérêt commun
terrestre et volonté de défendre la diversité des agissements individuels : des attachements cumulés.
- Prenons
conscience que le Progrès est une erreur. C’est une croyance qui promet un
état, Le Bonheur, alors que toute vie humaine est relative. J’aime les frigos
et les escaliers mécaniques. Je crois aux vertus des vaccins. Désormais nous
devons faire constamment des choix rétro-futuro
évolutifs car la relativité est notre condition où aucune nouveauté technologique
ou idéologie ne forme le Bien. Nous devons donc évaluer, changer, accepter,
tester, revenir en arrière ou décider de se lancer dans des innovations.
- Mais
au nom de quoi ? D’une harmonie individuelle et collective dans l’environnement.
C’est-à-dire des solutions évolutives fondées sur la relativité et les
interdépendances avec l’environnement. Prenons conscience de la nécessité d’une
philosophie de la relativité, refus
de la dichotomie du Bien et du Mal. Cessons de vouloir une vision du monde
dogmatique ignorant l’altérité. C’est l’altérité et la diversité des solutions
qui caractérise la biodiversité et devrait inspirer les humains.
- Prenons
conscience que nous vivons toutes et tous des identités
imbriquées (j’aime ma famille mais aussi avec des douleurs, j’aime le rugby
mais aussi Tzara et le reggae, j’aime parler français mais aussi le faire bouger et y
associer d’autres langues, j’aime le taoïsme mais aussi Elisée Reclus, j’aime l’aligot
mais aussi le poisson dans une feuille de bananier à la thaï…). Humains issus d’une longue histoire d’évolutions
et de migrations, nous vivons aujourd’hui l’injonction identitaire. Elle est
erronée et insupportable. Non, nous ne pouvons être défini-e par notre sexe
quand les passages sont nos réalités. Non, nous ne pouvons être défini-e par
nos croyances quand nos existences dépendent des conditions environnementales qui
ont des explications scientifiques n’ayant rien à faire avec les croyances. Non,
nous ne pouvons être défini-e par notre appartenance sociale et nationale,
quand la responsabilité des actes est individuelle et les sociétés traversées
de l’ici et de l’ailleurs.
- La
relativité n’est pas un relativisme. C’est la conscience éclairée des
possibles. Beaucoup de fonctionnements humains ne tiennent que par la
résistance des individus (contre l’accumulation exponentielle d’un argent
irréel, les autoritarismes religieux ou non...). Prenons conscience que les humains
sont soumis à des forces liberticides partout et sont à la porte d’éclatements
majeurs, d’un émiettement dystopique. Prenons conscience de l’urgence d’un Pacte
commun humain évolutif. A partir d’un fédéralisme planétaire local-global,
la définition de valeurs communes basiques est nécessaire. L’acceptation de la
démarche scientifique expérimentale et critique devrait former une base de
dialogue entre les humains fédérant des personnes aux convictions et modes de
vie très divers. Et la recherche de
labels devrait en découler pour une éducation pluraliste (EDUCRITIC), permettant de fournie une boussole éducative à tout âge pour se situer dans l'espace et dans le temps, ou de
médias du local au global cherchant l’échange des points de vue (PLURI).
- Prenons
conscience que nous sommes des milliards d’humains qui peuvent changer soi pour
changer la planète en ayant des attitudes pas juste humanistes ou empathiques mais globalement TERRIST.
Il s’agit de penser et repenser nos rapports socio-écolo, ceux des humains dans
l’environnement et des humains entre eux, obsédés de sociétés pyramidales alors
qu’ils sont individus ensemble. C’est bien l’attitude individuelle dans le
devenir collectif qui importe. Une mise à nu générale autour des
responsabilités qui ignore le pré-pensé, le pré-déterminé, le pré-nommé. Voilà pourquoi il devient urgent de se dire
TERRIST, de défendre à la base, sans parti, dans sa vie quotidienne, ce qui
est rapidement exposé ici mais que j’ai pu illustrer dans plus de 100 livres ou
films ou chansons. Pas de parti, mais un mouvement d’idées qui agit et mène une
réflexion sur l’utilisation médiatique et l’INEXISTENCE médiatique et la DEVIRTUALISATION
(n’étant pas la déconnexion mais des connexions sélectives).
Aujourd’hui, oui il faut refuser l’inacceptable,
les guerres d’un autre âge, les pollutions mercantiles suicidaires, le bourrage
de crânes sur le périphérique toxique matraqué qui ignore la vraie centralité
des préoccupations.
Ce qui est inacceptable est
inacceptable. Donc les humains doivent s’organiser autrement et regarder les
vrais enjeux. A défaut, ils subiront les transformations terrestres.
Oui aujourd’hui, seul, je parle aux
humains car le seul enjeu qui vaille est de penser le devenir de l’environnement
terrestre.
Laurent Gervereau
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24 : 01 : 24 |
STOP NATIONS ET ASSIGNATIONS IDENTITAIRES |
Les humains n’écoutent
plus rien, hors hurlements. Il faut des catastrophes pour les mobiliser.
Pourtant parler GENERAL aux humains pour qu’elles et ils en tirent des
conséquences INDIVIDUELLES reste essentiel. Voyons large, voyons ici. Je ne
pense pas être seul parmi les Terriennes et Terriens à me penser terriste.
Sortir des nations,
sortir de l’assignation
identitaire
Il faut probablement
désormais parler aux humains. Au temps où chacune et chacun est balloté dans le
news market de la guerre mondiale
médiatique et au temps où cette espèce (humaine) s’est organisée
géographiquement et mentalement par pays, le changement d’échelle devient
indispensable.
Partout, les
conservatismes en effet sont à l’œuvre, comme si un idéal du repli rétro
pouvait permettre d’affronter les périls. Faudra-t-il de grandes catastrophes
pour balayer des manières de s’organiser et de penser absurdes ?
Arrêtons de se
cramponner au niveau « moyen » : les nations
Cela fait des années
que j’explique nos réalités stratifiées. Nous vivons l’ubiquité partout :
ici avec un univers mental occupé de tout ce que nous recevons par écran
interposé. Donc, sauf à de rares endroits, le localisme autarcique a cessé. De
plus, ce localisme subit les dérèglements climatiques, les pollutions, le
consumérisme ou les conflits qui bouleversent toutes les manières de vivre.
Je suis sidéré de pays
comme la France s’agrippant à l’illusion d’un centralisme étatique alors que le
local est vidé de ses pouvoirs et que le planétaire n’est pas structuré
durablement. Un fait divers et il faut que le président de la République
intervienne. C’est ridicule et inopérant.
J’ai écrit sur la
nécessité de faire de l’histoire stratifiée. Quand comprendrons-nous qu’il faut
décider de façon stratifiée : à chaque niveau (local, régional, étatique,
continental, planétaire) ses compétences et ses mécanismes de représentation
politique ? Plutôt que d’en appeler sans cesse aux nations, niveau
« moyen » contraint, le retour au local et l’organisation du global
(dans un local-globalisme indispensable) semble seul opérant.
Je vis ici (même
arrivé depuis peu) et je m’intéresse à ce qui m’entoure, à mon directement
visible sur lequel je puis agir. Je subis inévitablement l’ailleurs et nous
pesons collectivement sur les différentes strates de décision.
Politiquement, il est
temps de porter cette vision structurelle locale-globale en arrêtant de se
bercer d’illusions à l’écart des réalités. Et ce n’est pas –souvenons-nous des
accusations jadis contre les « apatrides »-- un défaut d’attachement,
mais un cumul d’attachements (locaux, nationaux, communautaires, terrestres…)
Oui, je me sens Français --mais pas seulement.
Arrêtons de considérer
les individus dans un marquage identitaire
L’autre aberration des
manières de se comporter aujourd’hui, au-delà de cette crispation nationale
(fruit juste d’une petite partie de l’Histoire), réside dans l’assignation
identitaire. Elle est insupportable. Mon premier roman dans les années 1970
s’intitulait Défaut d’identité (première partie de la trilogie Humain
planétaire). Nous vivons partout cependant avec des identités imbriquées.
Certes, des traditions locales et d’autres venues d’ailleurs, des religions ou
des idéologies ou des goûts ou des orientations sexuelles nous marquent. Mais
un des effets de l’ère industrielle des médias de masse apparus au milieu du
XIXe siècle avec l’ère du papier et culminant aujourd’hui dans un tout-écran
devenant tout-virtuel, réside dans le fait de morceler les goûts et les
convictions évolutifs.
Donc pourquoi vouloir
des raidissements claniques et communautaires ou genrés ? Pourquoi classer
par prétendue couleur de peau (je ne suis pas blanc, comme les Africains ne
sont pas noirs et les Asiatiques pas jaunes) ou aspect physique ou
profession ? Pour l’illusion d’un repli dogmatique rassurant de groupe qui
évite de choisir individuellement ?
Cela risque d’être
balayé au rythme de nos bouleversements sociaux et environnementaux. Seule une
philosophie de la relativité (et pas du relativisme) permet la conjonction
évolutive des attachements : Homo
Relativus. Songeons par exemple que --parce qu'il y a un retour fort des
croyances-- toutes les religions sont des constructions humaines qui ont une
naissance et une histoire et des évolutions.
Alors, de même que la
démarche scientifique suppose l’aspect expérimental et critique dans le
mouvement, la diversité d’attitudes et de modes de vie (la culturodiversité)
est à défendre dans un choix rétro-futuro : ce qu’on veut conserver
ou rétablir et là où on veut innover. Ce choix rétro-futuro devient essentiel
pour préserver les façons de s’organiser et de s’exprimer dans une solidarité
collective vitale, ici et partout. Les grands défis du technicisme et du
commerce au nom du « progrès » (notion à interroger en tous points)
relèvent de ce choix nécessaire : tester, accepter, refuser, rechercher
autre chose, opter pour des « régrès » (selon l’expression d’Elisée
Reclus) dans des solutions locales et globales.
Je suis un
singulier-pluriel qui change et agit avec une pensée nécessairement
généraliste-spécialiste. Bref, ne me définissez pas. Et vivons face aux défis
d’ici et d’ailleurs.
Pour une pensée
locale-globale terriste
Pour conclure, il est
temps de modifier le regard des humains sur leurs comportements et leurs
organisations. Vivons à la bonne échelle, celle du directement visible et de
l’indirectement visible. Notre seul intérêt est le parti de l’environnement
dans lequel nous vivons sur cette planète unique (notre « natrie »). Un
exemple, j'écrivais dans le journal Le Monde du 14 mai 2023 : " Il serait temps de rassembler les initiatives en créant un Groupement
international d’études des pollutions (GIEP), qui devrait s’inspirer de la
structure collaborative mise en place avec succès par le Groupe d’experts intergouvernemental
sur l’évolution du climat (GIEC)." L'idée chemine (sans me citer
d'ailleurs, comme toujours à notre époque de piratage généralisé).
Alors, plutôt que
d’être juste des Terriennes et des Terriens, devenons terristes,
défenseuses et défenseurs d’une biosphère exceptionnelle que la prolifération
humaine avec des actions criminelles (des pollutions aux guerres, qui sont
toujours des guerres civiles) détruit et modifie.
Cela m’engage moi dans
mes choix. Cela nous engage collectivement, nous humains qui devons enfin nous
occuper généralement du général, plutôt que de subir au jour-le-jour les
conséquences directes et indirectes du n’importe quoi criminel de nos actes non
décidés.
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12 : 10 : 23 |
DESORMAIS, IL FAUT S'ADRESSER AUX HUMAINS ! |
DESORMAIS, IL FAUT S'ADRESSER AUX HUMAINS !
AU TEMPS OU DES EVENEMENTS LOCAUX RESONNENT AU SEIN DE LA GUERRE MONDIALE MEDIATIQUE
ET OU LES ENJEUX PLANETAIRES (COMME LE CLIMAT OU LES POLLUTIONS) CONDITIONNENT NOS EXISTENCES QUOTIDIENNES
NOUS, HUMAINS,
VIVONS LOCAL-GLOBAL
Voilà, je viens de compter pour la première fois. C’est pas moins de 107 livres que j’ai écrits ou dirigés. Une
sacrée angoisse intérieure doit m’animer pour avoir ainsi le besoin de
rendre public des mots… Ayant failli mourir, je me suis dit qu’il
fallait probablement sortir de mon mélange d’orgueil et de modestie en
mettant enfin un peu en avant ma personne et mes idées (j’appelle cela,
non pas l’invisibilité ou l’INEXISTENCE –qui est un choix légitime,
souvent subi d’ailleurs–, mais une visibilité modeste).
Dans Nous, humains, vivons local-global, j’ai ainsi cherché à résumer 50 ans de réflexions incitant à bouger notre façon d’habiter cette planète. D’accord ou pas d’accord, vous devez vous poser un certain nombre de questions de fond au temps des dystopies réalisées. Décider ici, c’est sortir de l’aveuglement et de la confusion globales.
Le livre volontairement pas cher (8 euros) est disponible sur la plateforme lulu.com.
Il est achetable de façon durable par carte bancaire en version papier
livrée à domicile ou en version numérique. C’est le moyen écologique que
nous trouvons à Nuage Vert (nuage-vert.com) pour diffuser à l’exemplaire (n’est imprimé que ce qui est acheté) :
-version papier :
-version numérique :
Enjoy !
Et bougeons-nous en regardant nos vraies priorités !
Faites savoir…
Laurent Gervereau
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31 : 08 : 23 |
NOUS SOMMES IDIOTS ! |
Mister Local-Global crée ce signe en 2023, déclinable sur tous supports.
Il affirme que la vraie bêtise est celle des humains détruisant notre biosphère terrestre. Cela fait écho à l'exposition et au livre réalisés en partenariat de Nuage Vert avec la Maison John et Eugénie Bost en 2024 : Etes-vous idiots ?
C'est également une référence au livre de Laurent Gervereau Nous, humains, vivons local-global en
2023. Nuage Vert l'a édité. Voilà un résumé de réflexions disséminées
dans plus de 100 livres et autres activités rendues publiques.
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31 : 08 : 23 |
I INEXIST |
Etre vivant sur Terre, c'est agir et réagir.
Mister Local-Global a sorti en 2023 ce signe, déclinable sur tous supports. II marque --à l'ère de l'ubiquité permanente où sa projection virtuelle est plus importante que ses agissements dans sa vision directe-- la volonté de ne pas apparaître, de n'être rien ni personne dans le tohu-bohu des réseaux asociaux, du news market et de la déformation médiatique : se déconnecter de la pollution publicitaire et propagandiste pour mieux affirmer ses choix évolutifs ici et là-bas.
Voilà un écho au livre INEXISTER. Mes vies de terriste (Laurent Gervereau en 2022, publié par Nuage Vert)
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17 : 04 : 23 |
Scène de la vie privée et publique des animaux |
Muséothérapie
et IN (Intelligence
Naturelle)
Notre univers terrestre est « croûteux », il
fonctionne en strates dans l’espace (la planète et sa biosphère) et dans le
temps (l’Histoire stratifiée du local au planétaire). C’est ce que les humains
ne veulent pas comprendre quand ils s’obstinent sans réfléchir à tout ramener à
leur espèce et à morceler la géographie dans des frontières résultat de leur
histoire.
Faisons donc un peu de local-global. Partons d’un micro-sujet
que je connais bien, car c’est une des passions désespérées de ma vie (les
musées), pour extrapoler sur le cadre général de notre rapport au
« réel » avec l’IN (Intelligence Naturelle). ChatGPT n’est qu’une
des facettes des errements technocratiques et des sociétés du contrôle. La
lutte contre l’IA (Intelligence Artificielle) --du moins contre une IAtisation généralisée
des actions humaines--, suppose de s'exprimer avec ouverture, surprise, idées
multiples, inconstances, analogies, fatigues... Voici donc un texte que ChatGPT
n’aurait pas écrit.
Inventons une
muséothérapie
Les musées sont un peu comme nos squares. Ils sont regardés
comme mortifères par beaucoup, alors que ce sont de précieux conservatoires,
tandis que les squares végètent souvent dans des plates-bandes loin du jardin
planétaire mais forment pourtant des lieux de vie collective, des îlots urbains
indispensables.
Au Canada, les médecins prescrivent du « temps en
nature ». Il ne s’agit pas seulement comme les Japonais d’enlacer des
arbres ou de se promener en forêt mais même d’aller dans des espaces publics
végétaux des villes. Pourquoi ne prescririons-nous pas du « temps en
musée », c’est-à-dire une muséothérapie destinée à avoir un petit bain de
réel à travers des objets originaux ?
Du réel ? Loin des modes « immersives » où le
musée devient un prétexte à spectacles et projections (ce qui est d’un autre
ordre), la fonction de base du musée est la protection d’un patrimoine artistique
ou historique ou scientifique. Il permet de proposer œuvres ou objets ou
documents à la vue directe.
Ce retour vers le réel va en effet devenir indispensable pour
avoir des repères et de l’émotion au temps du virtuel omniprésent. Car chaque
pièce « parle » ou doit parler. En 1998, j’avais interrogé dans
l’exposition sur l’histoire de l’immigration au musée d’Histoire contemporaine
des personnalités d’origine étrangère sur un objet –souvent dérisoire— qui
évoquait ces origines. Aucune valeur financière, une valeur affective immense
comme la truelle du père de Cavanna.
Au temps de l’ubiquité où nous ne semblons exister que par
nos doubles médiatiques et ne comprenons l’univers que grâce aux écrans, ce que
j’ai appelé la « vision directe », celle de ce qui nous entoure,
prend ainsi une valeur fondamentale. Ainsi, parallèlement au « temps de
nature », prescrire une « muséothérapie » pour être en contact
avec les pièces de notre Histoire, des créations humaines et des sciences,
remet au centre la valeur inestimable d’un objet unique qui raconte. Des
repères tangibles. C’est d’ailleurs le défi : que les musées racontent des
histoires sur chaque élément de leurs collections par une médiation orale
directe ou indirecte.
Les vertus de l’IN
(l’Intelligence Naturelle)
Ce cas spécifique des musées nous mène vers des
considérations plus générales du rapport actuel des humains avec leur
environnement. Beaucoup perdent leur vision directe pour être ballotés dans des
visions indirectes polluées de publicités et de propagandes dans une guerre
mondiale médiatique. Je n’ai pas attendu les « fake news » pour
étudier le visuel et Les Images qui
mentent. Histoire du visuel au XXe siècle (livre au Seuil) est sorti
en 2000, résumant 15 ans de travaux. Désormais, les portables se sont
généralisés et ce que j’ai appelé « le temps du cumul » (toutes les
images et textes et sons sur le même écran) est advenu.
Pourtant, des phénomènes de résistance existent. Dans la
forêt laotienne, j’avais interrogé un chef yao qui venait d’installer une
télévision dans son village. Et il m’avait répondu au sujet de ce nouvel objet
« Je m’intéresse à ce que je vois », considérant comme fiction tout
ce qui était sur écran. Dans nos sociétés, certaines et certains plus radicaux pratiquent
la déconnexion.
Le rapport au réel --qui est « notre » réel-- est en
fait un rapport de vision directe mais aussi de connaissances indirectes. En
effet, nous vivons des choses ici avec le savoir de l’ailleurs et nous ne
pouvons ignorer matériellement les pollutions, les changements climatiques ou
les migrations planétaires. Voilà pourquoi, par-delà les visions ou croyances
du monde, s’accorder sur les connaissances expérimentales des sciences doit
être un langage commun. Voilà pourquoi aussi nous entrons dans une grande
période où les humains doivent pratiquer ce que j’ai appelé le « tri
rétro-futuro », ce qu’on veut conserver et là où on souhaite innover.
C’est bien une remise en question du « progrès »,
notion très contestable au temps de la relativité et de la nécessité de
développer une philosophie de la relativité qui prend en compte le divers. Non
pas qu’il faille bannir les escaliers mécaniques ou les médicaments pour le
cœur ou le diabète, mais parce que tout « progrès » crée des
accidents et nécessite des « régrès ». Ainsi l’IA (Intelligence
Artificielle) pose des questions morales et pratiques indéniables. Elle peut
avoir ses utilités mais va probablement aussi valoriser à rebours le retour
vers la vision directe, imparfaite, artisanale, car l’IN (Intelligence
Naturelle, celle des humains ou des animaux) avec ses
failles et ses inconstances et ses écarts --personne n’est « normal »
et « moyen »-- correspond à nos nécessités de symbiose avec notre
environnement, qui lui aussi n’est pas « normal » mais évolutif.
Voici pourquoi il va falloir réévaluer et trier, considérer
son rapport direct avec l’environnement, être singulier-pluriel, spécialiste-généraliste,
se structurer pour vivre ici et penser les évolutions de notre grande aventure
planétaire.
Pour ce faire, parfois il est meilleur de peser ses mots à l’ancienne,
par écrit, que de vitupérer en montrant sa trombine.
(cet article a été publié en "une" de globalmagazine.info : https://www.globalmagazine.info/2023/04/19/intelligence-naturelle-1681855770)
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17 : 04 : 23 |
Erro et la maquette de la toile créée pour Nuage Vert en 2019 |
20 ans après…
Le Dictionnaire mondial
des images est paru initialement en 2006. Son ambition pionnière a marqué
en tentant d’embrasser toutes la production visuelle humaine avec des
spécialistes de diverses disciplines internationaux. Publié sur papier, il
s’est affirmé comme la volonté de donner des repères dans un univers en expansion
planétaire. Le choix-même des entrées et des autrices et auteurs faisait sens
et distinguait cette œuvre collective de toutes les données disséminées sur le
Net.
C’est déjà un point à remarquer. Dans un temps où les
inventaires et les compilations de textes et images sont à la portée d’un clic,
le travail construit d’un recueil ordonné de savoirs et de réflexions n’a pas
d’équivalent et conserve sa pertinence –ne fût-ce qu’historique. En
l’occurrence, ce dictionnaire semble plus qu’un symptôme, il est la marque d’un
tournant dans l’étude des images à plusieurs égards. Voilà qui justifie, s’il
en était besoin, le fait de le rééditer dans sa version papier complète car un
livre est aussi un objet, un objet unique pour chacune et chacun, un lieu de
mémoire et de savoirs, un champ d’échanges personnels et collectifs.
Tentons, à l’occasion de cette réédition, de tirer un petit
bilan sur ce qui a conduit à un tel ouvrage et sur ce qui a suivi la
réalisation du Dictionnaire.
Restituer le Dictionnaire mondial des Images dans sa
genèse
Ce qui a conduit à cette aventure intellectuelle de 2006
trouve des prémisses autour de 1990 et bénéficie d’un moment de bascule en 2000.
L’aventure est à la fois personnelle et collective. Elle naît de ce qui s’est
réalisé au Musée d’histoire contemporaine à Paris aux Invalides et notamment la
création d’un Groupe d’Etudes sur l’Image Fixe (GEIF) en 1992, qui popularisera
le terme « image fixe » et deviendra l’Institut des Images en
intégrant aussi les images mobiles. Trois colloques marqueront des activités
internationales (Où va l’histoire de
l’art contemporain ? en 1995 ; Peut-on apprendre à voir ? en 1998 ; Quelle est la place des images en histoire ? en 2006) avec une
revue bilingue : L’Image.
L’originalité de la démarche fut de comprendre qu’il fallait
traiter concomitamment tous les types d’images, de toutes époques et de toutes
les civilisations par le croisement de recherches interdisciplinaires. La
convergence généralisée provoquée par Internet était ainsi pressentie. L’autre
caractéristique fut d’imposer des recherches historiques sur les images et leur
contextualisation dans un temps où souvent la sémiologie s’en dispensait. Ce
souci constant s’avère désormais primordial au temps de la circulation
planétaire exponentielle de tout et n’importe quoi sans aucune mention
d’origine. A l’époque, j’ai synthétisé les choses dans un livre de méthode
devenu un classique souvent réédité et augmenté : Voir, comprendre, analyser les images (publié par les éditions La
Découverte initialement en 1994). Son application à un cas particulier (le Guernica de Picasso) est paru en 1996
aux éditions Paris-Méditerranée.
De façon parallèle, la création en 1991 de l’Association
internationale des musées d’histoire générait des réflexions nouvelles sur ce
type de musées aux collections très diverses (artistiques, archéologiques,
photographiques, ethnographiques, cinématographiques ou avec de grandes
bibliothèques…). Ils étaient incités à inviter chercheuses et chercheurs et
ceux-ci étaient stimulés pour s’intéresser à des collections très riches souvent
en déshérence intellectuelle.
L’année 2000 fut ensuite un tournant. D’une part, parce
qu’Internet et le numérique amorçaient leur conquête planétaire introduisant vite
avec les portables une ubiquité permanente où la vision indirecte prime sur la
vision directe. D’autre part, car en 2000 est paru au Seuil Les Images qui mentent. Histoire du visuel
au XXe siècle, ouvrage qui était à la fois une réflexion sur le
« mensonge » des images et une histoire générale du visuel du XIXe
siècle à aujourd’hui. Il a été réédité en poche ensuite (collection Points
Seuil) en version augmentée sous le titre Histoire
du visuel au XXe siècle, définissant quatre temps dans l’ère de la multiplication
industrielle des images : l’ère du papier qui commence au milieu du XIXe
siècle ; l’ère de la projection (le cinéma) qui connaît une accélération
américaine et planétaire dans les années 1920 à l’issue de la Première Guerre
mondiale ; l’ère de l’écran (la télévision) qui commence aux Etats-Unis
dans les années 1950 avant de toucher tous les continents ; le temps du
cumul dans un monde multipolaire avec Internet et le numérique à partir de
2000.
L’année 2000 fut aussi un moment de réflexion avec ce livre
sur le mensonge des images et a conduit spécifiquement à l’exposition et au
livre Un siècle de manipulations par
l’image (succès immédiat puisqu’épuisé dès le début de l’exposition). Dans
la continuité de l’autre ouvrage, il s’agissait d’une réflexion autour de deux
axes : manipuler les images et manipuler le public. Certes, il y avait eu
des réalisations notoires pour ce qui concerne la photographie : d’abord
le livre de Gérard Le Marec Les Photos
truquées. Un siècle de propagande par l’image en 1985 ; puis
celui à grand succès d’Alain Jaubert en 1986 Le Commissariat aux archives. Les photos qui falsifient l’histoire,
autour notamment de la suppression des personnages en URSS en fonction des
aléas de l’Histoire ; enfin en 1998 une exposition, moins connue en
France, de la Haus der Geschichte à Bonn Bilder,
die lügen était aussi très axée sur la photographie et élargissait le
propos de Jaubert au trucage des images.
Un siècle de
manipulations par l’image s’en distinguait par une vision plus générale où tous les types d’images
étaient pris en compte et intégrait notamment la manière dont les musées ou les
médias pouvaient instrumentaliser les images fixes ou mobiles. L’exposition et
le livre Les Images mentent ? Manipuler les images ou manipuler le
public avec la Ligue de l’Enseignement (decryptimages.net) poursuivent
depuis 2011 ce travail.
Deux axes sont ainsi apparus en 2000 fortement : d’une
part, la nécessité de définir une histoire générale de la production visuelle
humaine ; d’autre part, le fait que le monde multimédiatique, obnubilé par
la vision à distance, pose des questions nouvelles et graves concernant la
manipulation des opinions publiques. Non pas que la propagande et la publicité
n’aient pas des racines plus anciennes (avec la Première Guerre mondiale pour
sa version moderne chez l’une et avec la diffusion planétaire des produits à la
fin du XIXe siècle pour l’autre). Mais les nouveaux vecteurs et les nouveaux
comportements changent totalement la donne.
Voilà les soubassements du Dictionnaire mondial des images. Voilà son actualité aussi, car les
phénomènes décrits se sont amplifiés rendant un tel travail d’autant plus
indispensable. Au temps des « fake news », quels remèdes ?
Quelles analyses ? Quels outils ?
Besoin de
repères : l’histoire du visuel s’impose
L’après Dictionnaire mit en valeur la nécessité absolue de
repères. Dans ces temps de multiplication des sources et des savoirs sur la
toile, il devenait plus que jamais urgent d’offrir des repères et d’ordonnancer
les choses. D’une certaine manière l’iconophagie comme l’iconophobie résultant
des hyper-connexions ou des déconnexions radicales aboutissent au même
résultat : une non-maîtrise de l’offre et des cultures confettis, des
savoirs très parcellaires, hyper spécialisés avec des gouffres lacunaires. La
perte des repères est probablement la résultante la plus grave de ce double
projeté, de cet univers de la vision indirecte, de cet ensemble en expansion
des expressions indifférenciées ou de leur refus.
Pour donner des repères, il faut partir de l’état du
territoire : sur quoi donner des repères ? En l’occurrence, la
confusion planétaire des supports (entre une peinture à l’huile, sa copie, son
poster ou sa projection numérique), des origines géographiques et temporelles
(un homme de Néandertal a la même actualité qu’un président des USA), induit
que ce sont tous les supports, toutes les images qui doivent être prises en
compte et prises en compte en situation, c’est-à-dire dans leurs liens
sémantiques (textes, sons, images fixes et mobiles, arborescences…).
Les connaissances spécialisées gardent bien sûr leur utilité.
C’est pourquoi dans ce qui devrait être une boussole éducative planétaire du
local au global, chaque strate importe et chaque partie de strate importe. Mais
une vision d’ensemble reste indispensable pour pouvoir s’orienter.
C’est bien ce qui m’a occupé quand, deux ans après le
Dictionnaire (en 2008), j’ai compris que tous ces savoirs rassemblés devaient
trouver des liens, d’autant plus quand chacune et chacun reçoit en pleine
figure tout et n’importe quoi. On ne pouvait plus se contenter de faire des
histoires de la photographie, de la peinture, de l’architecture ou du cinéma et
de la mode vestimentaire. Non, il devient nécessaire de corréler, de lier, de
comprendre les grandes tendances.
Voilà pourquoi est paru en 2008 Images, une histoire mondiale en liant deux éditeurs, dont un
éditeur pédagogique. Ce livre reprenait les avancées collectives du
Dictionnaire en donnant des jalons chronologiques concernant les supports, les
origines géographiques et les évolutions temporelles. Il avait l’ambition
d’être à la fois une synthèse planétaire et de donner des ouvertures simples et
pratiques utilisables pour des enseignements. Depuis d’ailleurs, j’ai fait un
résumé encore plus condensé en 10 étapes pour le site decryptimages.net avec la
Ligue de l’Enseignement.
Il est étonnant que ces travaux ne soient pas davantage
diffusés quand la circulation planétaire des images a gagné l’ensemble de la
planète et forge forcément des compréhensions du monde. Plus que jamais
l’éducation à tout âge est indispensable mais plus que jamais l’état des
contenus éducatifs se révèle inadapté aux nécessités du temps. Apprenons-nous
l’état environnemental de là où nous habitons et celui des grandes évolutions
planétaires (notre statut local-global) ? Avons-nous des repères globaux
sur l’histoire de la production visuelle humaine et des précisions sur ce qui
occupe notre vision directe ? Ces enjeux cruciaux n’ont aucunement la
place qui devrait être la leur.
Or, dans ce monde connecté (avant peut-être des guerres
concurrentielles d’espaces déconnectés et autarciques), les connaissances
locales et globales forment le seul terrain de dialogue possible quand les
croyances religieuses ou laïques fracturent les sociétés. Si une base
rationnelle et des recherches scientifiques (des démarches expérimentales et
critiques) ne sont pas acceptées comme socle de dialogue planétaire, nous
tombons dans l’affrontement des subjectivités, source de rivalités
potentiellement sanglantes. La Résistance des savoirs est bien là :
constituer un socle de dialogue planétaire local et global. Pour cela,
comprendre l’histoire générale du visuel est une des bases indispensables,
comme d’ailleurs le fait de pouvoir les analyser.
Abordons alors le dernier point concernant l’actualité
toujours présente du Dictionnaire : comment aider à analyser les images au
temps des fake news et de la guerre
mondiale médiatique ?
Fake news et guerre
mondiale médiatique
Analyser les images est une démarche spontanée, presque
réflexe. Chacune et chacun reçoit des visions directes ou indirectes et les
interprète spontanément. Souvent d’ailleurs, les émetteurs provoquent et
anticipent ces interprétations (les publicités bourrées de sous-entendus et de
métaphores). Mais, en l’absence de vraie culture visuelle (connaissance de
l’histoire mondiale du visuel), la propension à avoir des
interprétations-réflexes et à subir des influences (commerciales ou politiques
souvent) reste le cas le plus commun.
Nous entrons ainsi dans une période que j’ai qualifiée de
Guerre mondiale médiatique où il est plus efficace de gagner des guerres
d’opinions que des guerres matérielles de territoires. L’ignorance généralisée
du monde des images n’est pas le seul facteur de perméabilité et de crédulité.
Malheureusement l’éducation ne peut pas tout résoudre, même si elle aide à se
constituer des barrières cognitives et des réflexes de défiance. Regarder ce
qu’on regarde, décrire, contextualiser et seulement ensuite tenter d’analyser
forment les étapes d’une grille d’analyse. Cependant chacune et chacun n’a ni
le temps ni les capacités d’opérer un tel travail. Et puis nous agissons et ne
pouvons passer d’analyse en analyse.
Voilà pourquoi notre époque devient celle du tri cognitif. Nous pouvons tenter de
recueillir des éléments d’appréciation sur notre vision directe (ce qu’il y a
autour de nous où que nous soyons). Pour la majorité de ce qui influe pour
l’instant sur notre vécu (ces visions indirectes), la tâche est plus ardue car
comment serions-nous des spécialistes du climat, du droit constitutionnel, de
l’économie du don et de l’échange ou des virus et de leur histoire ? Se
situer relève ainsi plus que de multi-apprentissages. Les « vérités
alternatives » qui ont tant fait jaser autour d’un Donald Trump insufflant
sa vision du monde sont un phénomène très ancien et très puissant : face à
une croyance, la démonstration scientifique n’a pas sa place. Et la
démonstration scientifique nous apprend que toutes les « vérités » sont
issues de confrontations de points de vue, de vérifications et
d’interrogations.
C’est bien toute la difficulté d’un monde de l’information où
nous sommes passés de la société du spectacle (expression de Guy Debord au
temps de la télévision) à des sociétés des spectateurs-acteurs. Il n’y a plus
un seul émetteur en direct mais des multi-émissions. Le paradoxe est que ces
multi-émissions de milliards de personnes ne créent pas une démocratie directe
car en fait les médias minoritaires restent très puissants en répétant peu de
nouvelles, souvent semblables et vite obsolètes dans un marketing de
l’information où sexe et violence ont un rôle puissant. Peu de personnes
parlent pour beaucoup de monde. Et peu de personnes répètent des infos
spectaculaires vite absorbées par d’autres.
Aucune stratification des émetteurs n’est en place,
c’est-à-dire des plateformes géographiques ou thématiques qui permettraient de
trier et de faire émerger des avis ou des créations divers. L’immense majorité
reste dans l’invisibilité qui devient souvent pour elles ou eux une
inexistence. Leur moi projeté n’étant pas construit et valorisé, ils et elles inexistent.
Est-ce un défaut ou une protection ? Un défaut
probablement pour la diffusion de ce qu’ils voudraient propager. Une protection
car la caricature de soi-même en uniforme pour exister facilement à travers un
rôle est un piège dangereux, sans compter toutes les horreurs des
désinformations, délations, prévarications diverses. Son intimité violée comme
ses idées pillées par de petites frappes intellectuelles profitant des
ignorances accumulées (désormais exhibées, agressives et triomphantes), les
rumeurs qui tuent alors que souvent elles n’ont pas le plus petit fondement
factuel, la destruction à distance par des influences culturelles orientées,
voilà autant de dangers auxquels tout un chacun s’expose même en disparaissant
physiquement.
Les identités imbriquées échappent en réalité aux aspirations
monomaniaques. La plus belle définition de soi reste probablement de ne pas en
susciter. Mais échappons-nous aux stéréotypes ? Chaque époque a les siens
et, à défaut de vouloir être classé, on est classifié par des formules
d’exclusion ou d’inclusion obligées. Ainsi de nos jours les formules estampillées
comme « flicage » ou « complotisme » évitent de
débattre et de réfléchir d’un côté aux dérives fictionnelles des rumeurs et de
l’autre aux conséquences d’un discours unidirectionnel répété inlassablement.
La connaissance évolutive de choix planétaire comme le
jugement individuel deviennent ainsi des piliers de la recherche d’une
information corroborée aux faits. Ce qui n’est pas le but recherché dans
beaucoup d’endroits et pour beaucoup de groupes : leur vérité est placardée
en théorème à révérer sans contestation possible. La recherche d’une
démocratisation de l’information est ainsi difficile quand nous ne cessons de
subir des emballements médiatiques et des appréciations individuelles abruptes
et mal informées. De plus, l’avancée de sociétés du contrôle fait de chaque
individu une somme de données monnayables avec valeur commerciale ou de
surveillance.
Certes, dans ce contexte, tout ce qui est développé et
analysé dans le Dictionnaire est une bonne façon de tenter de comprendre
beaucoup de réalités passées et présentes. Mais il faut aller au-delà pour appréhender
nos réalités multimédiatiques et leurs guerres d’influence. Se montrer ou ne
pas se montrer ? Faire média soi-même ou se cacher dans une
invisibilité ? Nous sommes toujours interprétés, ici et partout.
L’invisibilité n’est qu’apparente quand la disparition fait
sens. C’est probablement la question de la diversité et de sa défense qui
importe, diversité des opinions, comme des productions ou des environnements.
Alors, physiquement en certains points du globe et sur la toile, des lieux
d’échanges de diversités (crossdiv)
seront probablement l’un des enjeux d’une planète à la fois morcelée et qui ne
peut échapper à des conditions de vie (pollutions, climat…) obligeant à une
construction collective --ou à subir collectivement.
C’est pourquoi la lutte pour l’indépendance d’esprit, le sens
critique, la diversité biologique comme culturelle, les démarches scientifiques
sans cesse interrogées, restent les caractéristiques d’un mouvement que l’on
peut appeler terriste (défense d’une
planète unique et étonnante). Penser l’utilité et le devenir d’un Dictionnaire mondial des images, c’est
probablement penser aussi aux conditions dans lesquelles une telle œuvre
deviendrait inutile car banalisée. Nous sommes au cœur de nos enjeux
contemporains les plus puissants et angoissants.
Laurent Gervereau
Ce texte a été écrit en 2021 pour servir de postface à la
réédition du Dictionnaire mondial des images, qui n’aura pas lieu à cause d’une hausse
du prix du papier perfide… Mais les idées ne doivent pas dépendre de l’argent,
donc le voici gratuitement.
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03 : 01 : 23 |
ADRESSE AUX HUMAINS |
Bonjour. VOICI UN TEXTE LONG QUAND PERSONNE NE LIT PLUS au temps des aboiements divers et des éructations en direct, des émois successifs pour pics médiatiques éphémères, déformations du réel devenant le réel... A
l'heure du METAVERS, défendons donc le METAREAL et l'IN (l'Intelligence Naturelle), la vision directe de ces
humains relatifs et imparfaits ! C'est çà la vie ensemble à laquelle
nous participons.
Et profitons de ce moment de début d'année (suivant cette séparation du temps choisie par certains humains) pour échafauder. Après un 2022 difficile pour ma santé, je suis un cas émergent.
La période est assez infecte où les populations mondiales sont ballottées d'enfermements à des consommations addictives à des peurs de fin du monde, pistées en permanence dans des sociétés du contrôle, tandis que le climat change et que les humains proliférants polluent terre, eau, air. Des imbécilités nationalistes provoquent des guerres autodestructrices tandis que la biodiversité est mise à mal et que chacune et chacun devient esclave de son écran, fondu-e dans l'image qu'il ou elle projette, un double devenu son identité.
Ça craint et le bordel mental accompagne l'écroulement des repères et le mépris des connaissances : un populisme cancéreux fait croire que les savoirs sont sans valeur et leurs défenseurs des chieurs prétentieux.
Depuis les années 1970, j'ai développé une vision de notre présence sur la Terre, planète unique, qui est une philosophie de la relativité. J'ai écrit tout cela dans le grand roman "Humain planétaire". Prenant date plus tard, j'ai tiré un bilan en 2000 de mes recherches depuis les années 1980 sur les images avec un livre d'histoire du visuel et "Un siècle de manipulations par l'image". J'avais raison.
Concernant l'écologie, aucun vivant ne peut se penser pionnier, ayant eu raison avant les autres car dès l'animisme ou les grandes pensées du XVIIIe et du XIXe siècles des réflexions sur le rapport humains-environnement se sont développées avec profondeur et finesse. Pour ma part, c'est le basculement de l'écologie scientifique à l'écologie politique au début des années 1970 qui m'a marqué avec des personnages comme Fournier, Cabu, René Dumont. Nul étonnement donc à ce que je sois vice-président de la Fondation René Dumont et ai tant apprécié Charlotte Paquet-Dumont avec qui j'ai sauvé ses archives.
En 2004-2005 j'ai créé à AgroParisTech le Musée du Vivant, premier musée international sur l'écologie. Y ont été rassemblé des collections précieuses qui donnent une vision longue de l'histoire de l'écologie, au sens du rapport des humains avec leur environnement. L'ignorance en la matière est abyssale, la pédagogie à tout âge indispensable. Pour ma part, outre une histoire de l'écologie en images, j'ai beaucoup publié sur l'écologie culturelle et suis allé sur tous les continents.
Désormais, depuis 2019 où j'ai formalisé les choses avec logo et carte et un livre en 2021 ("Pour une conscience terriste" avec Marc Dufumier précédé d'une ébauche à Nuage Vert), j'affirme avec constance la nécessité de ne pas seulement se sentir Terrien ou Terrienne mais TERRIST, c'est-à-dire défendre notre planète unique. QUOI DE PLUS EVIDENT ? Cela doit se faire dans une vision qui va de soi au global, une pensée "stratifiée". C'est clair, quand nous vivons aujourd'hui des choses absurdes, dangereuses, autodestructrices.
Utilisez le logo TERRIST, revendiquez-vous de ce souci commun environnemental, déclinez en conséquences quotidiennes variées. Il n'y a pas de parti, pas de gourou, juste des vies expérimentales qui se retrouvent, des connivences à la base.
J'ai pris date depuis 50 ans. J'ai beaucoup écrit, créé des images, disséminé des signaux. MANGEZ-MOI ! PRENEZ-Y GOUT !
Et, pour les personnes qui veulent mieux me connaître, je viens de rédiger des mémoires philosophiques. Laurent Gervereau / Mister Local-Global vient en effet --au temps du jetable et de l'obsolescence programmée-- de tenter d'écrire un vrai livre durable : INEXISTER. MES VIES DE TERRISTE, achetable par carte bancaire sur lulu.com en version papier ou électronique
et n'oubliez pas de soutenir Nuage Vert (nuage-vert.com), qui fait le pari d'organiser des événements exigeants dans la ruralité : partout nous avons besoin de repères. ADHEREZ !
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12 : 06 : 22 |
La post-vie |
La post-vie
J’aimerais
décider d’entrer dans la post-vie. Chateaubriand écrivait des mémoires d’outre-tombe
car il souhaitait qu’elles ne soient publiées qu’après sa mort. Ma démarche est
toute autre.
Quand
le corps se délite et qu’on se demande ce que va faire l’esprit, quand on a le
sentiment d’avoir abondamment légué, il faut trouver probablement un temps de
liberté ultime. Le temps où on n’a rien à prouver et tout à éprouver.
J’ai
beaucoup fait dans beaucoup de domaines (artistique, philosophique et
politique, historique, littéraire, cinématographique, musical…). Souvent sans
écho, mais l’œuvre est là : il y a matière transmise aux autres.
Je
n’ai plus guère envie ni de me définir, ni de me justifier. Le tribunal
toujours renouvelé de l’Histoire émettra ses jugements successifs. Voilà
pourquoi je voudrais arriver à un temps de post-vie.
Ce n’est pas la retraite, car la mort seule ou la maladie grave arrêteront mon
appétit de découvrir et d’inventer. Ce n’est pas non plus la recherche de la « sagesse »,
qui m’emmerde. Je ne suis sage en rien et souvent révolté en tout. Le lénifiant
abandon d’un ralenti de la vie contemplative peut légitimement être un baume heureux
pour certaines et certains, en ce qui me concerne il m’irrite autant que les
massages.
Je
ne suis pas serein et ne le serai probablement jamais. Je ne suis pas « heureux »,
cet espèce d’état létal ridicule et aussi inhumain que le paradis. J’ai des
plaisirs et des souffrances, des allégresses et des désespoirs, des fulgurances
et des abrutissements. Je suis vivant.
L’état
de post-vie auquel j’aspire est probablement ce temps du « hors-circuit »
où on peut s’amuser. Un vieux dégagé. J’ai échappé à tous les grands postes
officiels qui m’ont été refusés et ai créé mes structures pour agir avec succès (ma façon de lutter contre la médiocrité).
Je suis hors médailles et honneur quelconque. Les médias traditionnels ont
cessé de tenter de faire de moi le spécialiste de la spécialité, potiche pour
émissions à tourner en rond dans la non-pensée.
Alors…
J’ai, j’espère, gagné la « post-vie » où tu arrives à tenir le coup
avec ta maison et ta retraite, où tu choisis ce que tu veux faire. Où tu t’amuses
et surtout –c’est crucial dans mon cas—tu cesses d’être « gentil » et
de t’emmerder à faire des choses pour rendre service et aider des personnes qui
s’en foutent.
Le
but n’est pas de devenir acariâtre et de tomber dans l’acrimonie systématique,
abrutissement bilieux de fin de vie. Il n’est pas non plus de céder à la
nostalgie, cette puanteur des égarés avec un torticolis rétro où hier est
tellement mieux qu’aujourd’hui juste parce qu’on était plus jeune et qu’on a
gommé toutes les souffrances passées. Non, il faut rester lucide et en éveil.
Mais cesser de faire l’Atlas. Le complexe d’Atlas est fatiguant.
A
chacune et à chacun d’utiliser ou non les analyses et les concepts que j’ai
forgés. A moi de tenter d’apprendre la légèreté et l’amusement, l’absence et l’évitement
quand cela m’emmerde. J’ai toujours cherché à être libre dans mes actions et
mes pensées, indépendant –et je l’ai souvent payé cher. Maintenant, il serait
temps que je progresse vers la « post-vie », un temps de jouissance
de l’instant et de fantaisie en sachant me déresponsabiliser, me désatlasiser. J’ai publié en 2012 « Le
Local-global. Changer soi pour changer la planète ». Et je n’en renie rien. Comme je n’ai pas varié, depuis l’adolescence
des années 1970, dans mes idées libertaires et écologistes. Non seulement, je
ne les renie pas (contrairement à tant de girouettes idéologiques,
opportunistes sans vergogne), mais je les ai développées et affinées avec une
pensée terriste.
Alors il est temps, l’impulsion terriste étant
donnée, que d’autres s’approprient et portent aussi la charge de l’œuvre planétaire
à venir.
Il est temps pour moi d’essayer de respirer.
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