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09 : 01 : 15 |
ET MAINTENANT ? REVEIL CULTUREL ! |
ET MAINTENANT ?
PAS DE RECUPERATION SECURITAIRE DU DEFILE DE LA GENEROSITE !
TOUTES RELIGIONS ET VISIONS DU MONDE CONFONDUES, LA VRAIE FRACTURE EST ENTRE TOLERANTS ET INTOLERANTS !
LES SAVOIRS CONTRE L'IGNORANCE, LES CIVILISATIONS CONTRE LA TERREUR : ORGANISONS LA RESISTANCE CULTURELLE !
Pour
celles et ceux –ils sont nombreux—qui ont suivi l’exceptionnelle génération de
dessinateurs des années 1960, à la fois dans la bande dessinée et le dessin de
presse, les crimes qui viennent de se perpétrer horrifient, laissent sans voix
mais pas sans réaction. En effet, ils horrifient humainement bien sûr car
beaucoup –comme moi—ont eu le privilège de connaître personnellement l’équipe
de Charlie Hebdo. Ils horrifient aussi parce que ces actes abjects ne sont pas
seulement la négation de la liberté d’expression, ils démontrent une négation
de la culture et du savoir dans la société d’aujourd’hui.
Des trésors nationaux qui doivent faire
repère
Difficile
de ne pas parler de son expérience en l’occurrence, quand immense tristesse,
colère et esprit de résistance se mêlent. En 1989, j’avais organisé au Musée
d’histoire contemporaine une exposition sur l’histoire du dessin de presse en
France « De de Gaulle à Mitterrand ». Notre pays a eu en effet une
génération exceptionnelle de créateurs dans les années 1960, qui ont d’ailleurs
souvent pratiqué aussi bien le dessin de presse que la bande dessinée. Ils se
sont groupés autour de deux magazines : Pilote, fondé en 1959 par René Goscinny et Hara-Kiri, lancé en 1960 par François Cavanna et Georges Bernier,
ajoutons le rôle –souvent oublié—de Pif
dans la découverte de jeunes talents, tel Gotlib Et des passerelles existent
entre les deux rédactions de Pilote et
d’Hara_Kiri, puisque Fred réalise
toutes les premières couvertures d’Hara-Kiri
et va créer en 1965 la série de Philémon à Pilote et que Cabu fait partie
de l’équipe d’Hara-Kiri à son retour
de la guerre d’Algérie en inventant le personnage du Grand Duduche –sorte de
double de lui-même, même s’il pouvait s’en défendre-- à Pilote en 1962. Ces créateurs sont aujourd’hui relayés par une
nouvelle génération brillante dans la bande dessinée.
Osons
le dire : ce sont des trésors nationaux. Mais faut-il attendre la mort des
Topor ou des Cabu pour les célébrer à leur juste mérite, comme nous aurions pu
célébrer davantage un Alain Resnais ?
Prenons
un exemple : Cabu, qui m’est proche. On vient de l’assassiner. Comment
arriver à imaginer une chose pareille ? Comment associer les mots
« Cabu » et « assassinat » quand on l’a connu. Je fréquente
Cabu depuis les années 1980. Dernièrement, il a bien voulu créer le logo du
Musée du Vivant et y donner la plus importante collection publique de ses
dessins. Et il vient d’offrir il y a quelques semaines son affiche au futur
festival d’Argentat sur Dordogne « Histoires de passages… », qui lui
sera dédié en juillet. Cabu est probablement avec Cabrol et Sennep un des plus
grands caricaturistes du XXe siècle. Qui ne l’a jamais vu réaliser une
caricature après 3 secondes de coup d’œil sur le modèle n’a rien vu. C’est de
plus un « graphomane » (le magistral Willem aussi et d’autres),
reporter dessinateur de tous les instants et sur tous les sujets, de la vie
quotidienne à l’actualité. Bref un dessinateur d’exception, comme Jean Giraud-Moebius,
pouvant tout représenter, dans tous les registres, voyant en 3 dimensions,
n’ayant aucune limite technique, d’une grande culture. Oui, un trésor national.
Cabu
est –impossible de parler de lui au passé— une personne qui exprime sa violence
et ses rejets de la violence dans ses dessins, sa peur, l’horreur, lui qui est
revenu pacifiste de la guerre d’Algérie, lui qui a été un antinucléaire dès les
années 1960 derrière Jean Rostand et un des piliers avec Reiser de La Gueule ouverte créée par Pierre
Fournier en 1972, alors que débutait juste l’écologie politique. Dans la vie,
Cabu est une personnalité exceptionnelle : d’une probité, d’une modestie,
d’une gentillesse avec toutes et tous, d’une tolérance... Empathique, se
souciant des autres, faisant croire à chacun de ses amis qu’il était le seul.
Impossible décidément d’associer « Cabu » et
« assassinat ». Impossible d’imaginer un pareil obscurantisme.
Parlons
un peu de l’aventure collective. Quand les foules brandissent aujourd’hui
« nous sommes Charlie », elles le font sans savoir qu’il s’agit d’une
référence à un grand moment de censure en France : l’interdiction de Hara-Kiri Hebdo à la mort du général de
Gaulle en 1970. Car c’est bien à cause de cette interdiction que Georges
Wolinski a proposé à l’hebdomadaire satirique de reparaître avec un titre
malicieux qui était à la fois la reprise du titre Charlie mensuel créé en 1969, publiant des bandes dessinées
(notamment Charlie Brown), et évidemment une allusion au « grand Charles »
(de Gaulle) : Charlie Hebdo.
Mais,
dans sa longue histoire, interrompue et relancée, disons-le, la bande à Charlie
n’a pas toujours été beaucoup soutenue. Il est donc important qu’elle le soit
aujourd’hui, que le mouvement d’émotion ne soit pas éphémère mais provoque des
mutations indispensables, des prises de conscience. Nous sommes en effet ici
face à des questions qui interrogent la société dans son ensemble : ne pas
assimiler une religion à ses extrémistes d’abord, mais aussi comprendre que la
liberté d’expression est plus que jamais à défendre, à défendre contre la
censure larvée, l’autocensure, mais aussi à défendre face à la nouvelle arme de
la censure. Cette nouvelle arme s’appelle le silence. La multiplication des
informations et leur circulation exponentielle ne favorise en effet pas le
choix mais l’hyperconcentration des « nouvelles » qui tournent en
boucle, permettant d’ailleurs beaucoup d’instrumentalisations. Des Charlie Hebdo sont donc nécessaires. La
démocratie de l’information est une chose à reconstruire : elle est
vraiment en péril, pas seulement à cause de la mauvaise santé des organes de
presse.
Un Réveil culturel indispensable
Nous
venons de vivre des années d’obscurantisme où sur les écrans des nouveaux
riches incultes étalaient à foison leur argent, où des footballeurs ou des
acteurs étaient starisés comme les piètres comédiens de la téléréalité, donnant
leur avis sur tout, tandis que savants et créateurs restaient dans l’ombre. Oui,
quand il faut manipuler des consommateurs passifs et addictifs, dociles, l’acculturation
et la déculturation sont des moyens utiles. La défaite de la culture est
maintenant patente partout. Il existe même désormais une fierté de l’inculture
qui sert les populismes alors qu’elle est un mépris du peuple.
Aujourd’hui,
ce crime contre la liberté d’expression sera-t-il alors l’occasion de réévaluer
la culture, les cultures, les savoirs comme valeurs premières, comme condition
absolue de l’exercice des libertés ?
La
Culture est d’abord mal vue aussi parce qu’elle est mal définie. Souvent, elle
est en effet considérée tel l’apanage
d’un lobby étriqué, un fonctionnariat désuet de professions agrippées au
guichet de l’Etat ou des collectivités locales. Parce que cette vision de la
Culture est une vision élitiste. Si on pense Musée, par exemple, on pense Musée
d’art, or le Musée traite de multiples sujets en prise directe avec les
préoccupations de toutes les strates de la population. Il faut en fait changer
le périmètre et penser désormais « des Cultures ». Ensuite, parce que
le coût est systématiquement mis en avant comme si chaque centime dépensé était
un centime de trop par rapport aux vraies priorités. « La Culture, ce
n’est pas vital », nous dit-on, ce n’est pas un besoin premier.
Faux
évidemment, car la Culture est, disons-le, le ciment du vivre-en-commun et du
lien social. Oui, la gastronomie est un fait culturel fondamental, par exemple,
comme la défense des paysages : « Cultures de tous, Cultures pour
tous ! ». Et puis, parlons argent sans fard. La Culture, ce sont
aussi des industries culturelles exportatrices. Le tourisme est un fait
culturel. Pourquoi les touristes viennent-ils si ce n’est pour le
patrimoine ? Le patrimoine et les savoir-faire ne sont pas juste des
coûts, mais du profit. Quand Barack Obama va à Hollywood pour dire que le
cinéma est le fer de lance de l’American Way of Life, donc des industries
américaines, il a compris les enjeux. La Culture n’est pas l’ennemie des
entreprises, elle est son totem.
Car les Cultures font image. Des
bâtiments ou monuments sont des emblèmes (la Tour Eiffel) comme des œuvres ou
objets (la Joconde ou le Pendule de Foucault). Nul doute que le Musée des
Confluences, ce musée qui parle de façon locale-globale (Lyon parle à
l’ensemble de la planète ainsi), ne puisse devenir une formidable vitrine pour
la ville et ses entreprises. Il s’agit alors d’utiliser le Musée comme un vrai partenaire. De la même manière, le
Président de la République doit défendre nos terroirs et les porter tels des
étendards, faire une vraie mue rétrofuturo : le choix de traditions fortes
mêlées à l’innovation. C’est également un enjeu fondamental dans la guerre
mondiale médiatique actuelle.
Enfin
–troisième et dernier aspect--, cultures et savoirs sont la base de choix
individuels, donc de la liberté des citoyennes et des citoyens. A tout âge, il
faut apprendre à voir comme apprendre à lire. Contre le modèle du consommateur
passif addictif acculturé, « Knowledge is Beautiful ! ». Lançons
des Cultural Prides. Célébrons
ouvertement nos créateurs/trices et nos savant(e)s car ils sont des modèles
indispensables, au moins autant que les footballeurs. La défense de la
diversité constitue la condition de l’exercice possible de la liberté. Il
s’agit du fondement d’un exercice démocratique à reconstruire. Les médias
devraient nous seriner avec cela puisque leur existence même est liée à cette
nécessité (sinon, il faut en revenir à un organe central de propagande ou un
pur espace de vente).
Pour
toutes ces raisons, il est temps –surtout dans notre pays si riche en la
matière—de se ressaisir et que le Président de la République défende ce qui
fait signe sur nos territoires dans une acception large de la notion de
« Culture » (les « Cultures ») réconciliant élitisme et
formes populaires. La défaite culturelle, de toute façon et nous le voyons, c’est
le règne de l’ignorance et donc de la manipulation, mépris des formes
populaires et bunkerisation élitiste, acculturation généralisée en tout cas.
Quand on ne sait plus valoriser ses monuments et ses trésors nationaux vivants,
quand l’ignorance devient une fierté, se développent le déchirement
communautariste et l’asservissement dépressif des masses. Le temps du Réveil culturel
est donc venu. Inaugurons l’ère des confluences, de cette France plurielle, de
cette France-Monde ouverte sur le monde et fière de ses traditions choisies.
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07 : 01 : 15 |
L'horreur |
Je suis anéanti par ce qui s'est passé à Charlie-Hebdo
Cabu venait d'accepter de faire cette image pour nos prochaines Rencontres.
La liberté d'expression est massacrée aujourd'hui par le silence et par le sang
Résistons
au nom de valeurs sur lesquelles nous ne transigerons pas. Plus que
jamais, notre planète est séparée profondément entre les défenseurs de la
tolérance --toutes convictions confondues-- et les commandos de
l'intolérance et de l'obscurantisme.
RESISTONS !
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03 : 01 : 15 |
SE REVEILLER |
PAS DE DEFAITISME ET DE VISIONS PASSEISTES RABOUGRIES !...
REVEILLONS-NOUS LOCALEMENT ET GLOBALEMENT !
LES 17-18-19 JUILLET 2015
PROMENONS-NOUS AU PAYS D’ARGENTAT SUR DORDOGNE !
HERBORISONS DES PLANTES, DES PLAISIRS, DES
RENCONTRES ET DES IDÉES !
ALLEZ VOIR LE PROGRAMME SUR : www.histoiresdepassages.com
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25 : 11 : 14 |
UNIK : 45 years of paintings, sculptures, videos |
This book is the result of a work during one year by a complete team: all pictures in colour, 182 pages. It was very difficult to find everything and some have disapeared, are lost or destroyed.
This book shows all the paintings and sculptures (and videos) made by Laurent Gervereau/Mister Local-Global during 45 years (1969-2014). A crucial work about the world of images.
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Il a été très difficile de répertorier toutes les oeuvres
retrouvées. Certaines ont disparu, sont perdues ou détruites.
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"Depuis
les premiers balbutiements brouillons, tous ces restes posent la
question : comment et pourquoi, à l’ère de la multiplication
industrielle des images, continuer à donner des bribes d’interprétations
visuelles de notre univers ubique ?"
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02 : 11 : 14 |
Hong Kong Stories / moustique |
A new ALTERACTU LOCAL-GLOBAL: umbrella / mosquito.
Video Dailymotion: http://www.dailymotion.com/video/x296d42_alteractu-localglobal-hong-kong-stories-moustique_creation
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09 : 10 : 14 |
La France bipolaire |
Je reviens d'un congrès international au Kosovo. Et j'ai pu constater deux choses frappantes, moi qui ai sillonné tous les continents depuis de nombreuses années. La France est discréditée, moquée, ridiculisée comme un pays ringard et prétentieux. Cela a commencé il y a longtemps du côté des anglo-saxons, mais là le consensus mondial est total. Discrédit des dirigeants et des opposants, discrédit du fonctionnement même du pays. Non seulement elle ne fait plus modèle mais fait rire de façon pitoyable : coq déplumé qui se hausse du col.
Le second phénomène clair réside dans l'aspect linguistique. L'anglais est la langue mondiale, point. La langue des affaires et la langue des idées. Tout ce qui n'est pas en anglais n'existe pas, c'est le plus petit dénominateur commun. Donc, soit nos élèves et nos dirigeants bossent l'anglais dès le plus jeune âge, soit ils sont totalement marginalisés. Il est temps que les ministères de la Culture et de l'Education débloquent massivement des fonds de traduction pour faire connaître nos créations et nos recherches ailleurs, sinon nous mourrons comme une petite province charmante muséographiée dans le mauvais sens du terme : l'Andorre de la planète. Nos amis québécois ont entamé une utile résistance linguistique --celle qui est indispensable partout pour vivifier la diversité des cultures-- mais chez les Inuit du Nunavik ou à Montréal le bilinguisme est un fait, c'est même un fait pour continuer à faire exister sur la scène nord-américaine et mondiale les acteurs francophones.
Arrêtons nos stupidités grandiloquentes, nos académies pour placer (à quelques minimes exceptions...) les plus ringards de nos penseurs et créateurs alors que les populations écrivent n'importe comment et que le décrochage culturel est considérable (même chez les dirigeants). Arrêtons de nous goberger de langue de bois sur notre éducation ou notre système de santé ou nos administrations, qui sont largement inefficaces malgré le courage de beaucoup d'agents (il y en a tant, à la base, qui "tiennent la boutique", font de leur mieux, mal payés et sans possibilité d'évoluer dans un système de castes). Cessons donc la nécrose étatique de ces "corps" générant des têtes au moule et nombre de crétins ineptes mais inamovibles : la haute fonction publique coûte très cher en emplois fictifs. Cessons d'aller voir les autres pays en voulant leur donner des leçons alors que nous avons des réformes profondes à entamer, à commencer par refonder une démocratie exsangue : peu de Français votent, sans choix, sans options, pour des candidats qui leur mentent et qui tournent en boucle jusqu'à la mort dans une petite oligarchie. Ce n'est pas juste que l'ascenseur social est mort, c'est que la France --qui clame partout sa devise et les vertus de la République--, n'est plus démocratique, tout simplement.
Voilà pour la leçon de modestie et les chantiers à lancer : encourager les initiatives des entreprises innovantes (notamment dans tout l'immense chantier de la durabilité) et du tissu associatif considérable de l'économie du lien et de la solidarité ; ne pas faire forcément moins d'Etat mais mieux d'Etat, dégraisser par le haut les superstructures, simplifier les mille-feuilles territoriaux (ce qui commence peut-être), clarifier la constitution --par exemple, un Président pour 7 ans non renouvelable, une assemblée nationale à la proportionnelle intégrale nationale et un Sénat au suffrage direct des territoires, avec des régions fortes, une intercommunalité, des référendums locaux et nationaux sur des questions d'intérêts communs n'impliquant aucune démission des dirigeants en cas d'échec (nous avons bien eu aussi la cohabitation pour des revers électoraux). Cet Etat décentralisé doit aussi assurer des fonctions de base qui le fasse reconnaître par tous. D'abord la justice, l'équité (notamment fiscale), la garantie d'une sécurité santé égale pour tous mais sans gabegies, une éducation à tout âge adaptées à nos changements de civilisation, la défense de nos savants et créateurs dans le monde comme de notre patrimoine qui fait image, faire passer le local à l'Européen et au global dans un esprit de rééquilibrages et de réseaux territoriaux.
A côté de ces chantiers primordiaux devant nous secouer et relancer l'espoir, notamment pour la jeunesse (prête évidemment à se mobiliser pour la justice, l'écologie, la défense de l'innovation et des savoirs locaux), en évitant un décrochage total, il faut raison garder. Pourquoi donc la France est-elle aussi bipolaire ? A cause de sa marginalisation mondiale ?
Autant les gonflages de poitrines avec cocoricos sont idiots, autant la morbidité et la dépression ambiantes sont terrifiantes et vraiment pénalisantes. Lançons un mouvement d'espoir (HOPE !). Ce pays n'est pas foutu : il gaspille ses chances et ne sait pas utiliser ses composantes les plus brillantes. L'intelligence, en France, doit toujours passer par les marges avant de s'imposer au centre.
La cécité est grande en effet alors que l'hexagone reste, par exemple, encore une destination touristique majeure avec une diversité de paysages et de cultures locales unique sur un si petit territoire. Oui, la France est un monde, enrichi par tous ses apports migratoires constituant des liens naturels vers tous les continents à l'heure de la circulation mondiale des images et des produits. Obama va à Hollywood pour affirmer que le cinéma est le fer de lance de l'économie américaine (et depuis longtemps de l'American Way of Life). Et nous, nous ne savons pas assez utiliser notre patrimoine avec ses richesses locales, nos créateurs, nos savants. Nous ne faisons pas totem, signal.
Il faut vite organiser des plate-formes vidéos régionales et sélectionner en anglais ce qui est envoyé dans le monde. Il faut encourager les initiatives. Il faut supprimer la télévision de "service public" qui copie le privé ou lui donner des missions différentes, arrêter le news market, la culture incessant du crime, des faits divers, des catastrophes. Parler de nos mutations et de nos atouts locaux. Tout peut repartir du local.
La dépression généralisée a pourtant gagné les Françaises et les Français, aidée par des dirigeants incapables de parler du futur. Stop. Les enjeux véritables : dire l'aspect crucial et positif pour chacune et chacun des transformations pour un environnement réhabilité, et d'abord pour les plus modestes (air et eaux pollués, malbouffe, pesticides...) ; dire le big bang économique et en terme de communication --comme d'éducation-- du numérique et d'Internet... Droite comme gauche, parlons donc futur au lieu de ratiociner des débats éculés avec des réactionnaires rances et inopérants.
Oui, dans ce cadre rétrofuturo (traditions choisies et innovations), nous pouvons affirmer l'importance du vivre-ensemble local de tous les territoires, ainsi d'ailleurs que le lien linguistique et culturel à développer au sein de la francophonie : la France est un monde, la France est ouverte au monde (voir France-Monde sur facebook). Bref, des atouts et des énergies, il y en a, ne les laissons pas filer ou ne les écoeurons pas, mais encourageons, donnons des perspectives.
Sortir d'une attitude bipolaire, c'est tout remettre à plat, cesser l'hypocondrie d'un côté ou de faire les vieux beaux de l'autre. Un peu de mesure, un peu de langage de vérité et moins de défense égoïste des petits avantages mal acquis de toutes les corporations. Mais pour un allant, une société juste, durable, des savoirs.
Bon, ça me remonte comme une pendule décidément de sortir du territoire... Arrêtons de nous mentir. Une action concrète car jamais je n'arriverai à me résoudre à pareil gâchis, moi qui ai choisi de continuer à vivre en France : je prépare un petit ouvrage théorique en 4 langues (anglais, français, arabe, chinois). Il sera diffusé à la fin de l'année si tout se passe bien.
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01 : 10 : 14 |
Hong Kong Stories |
Comment ne pas penser à nos ami(e)s de Hong Kong ? A cette effervescence sur ce petit territoire à chaleur humide où l'on s'active, pas seulement pour commercer mais aussi pour penser ? Voilà un vrai trésor de cultures hybrides à préserver. Quand la France voit une conjugaison d'égoïsmes se déchaîner à causes de mensonges grandissants, d'absences de perspectives et de refus de clarifications (justice fiscale, renouvellement du personnel politique et de sa constitution sociale, refondation des processus démocratiques quand une minorité des habitants décident de tout sans aucun choix du peuple...), la sage et massive position des jeunes de Hong Kong fait l'admiration de la planète.
En image, voilà une action artistique réalisée sur place avec un des 47 Moving Signs de ce site (cliquez sur le petit dessin qui clignote). Elle consistait à exposer dans un centre commercial du centre-ville de HK le signe "economy is a belief". La chose a du sens, précisément à cet endroit-là.
Mais ne désespérons pas de l'hexagone. Il y aura forcément un réveil. Tant de jeunes comme tant de grands-parents n'attendent que cela ("conjugaison des générations"). Le kidnapping de la pensée française par les néo-réactionnaires est une absurdité. Allons de l'avant. Soutenez France-Monde sur facebook. Continuons à inventer à la base et parlons à la planète. Ne gâchons pas les énergies. Merci Hong Kong !
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04 : 09 : 14 |
VU DE LA MARONNE |
Je rentre d'un été de création dans l'atelier avec vue sur la Maronne. Ca bouge dans le Sud-Corrèze et de façon sympathique. Réservez les 17-18-19 juillet 2015 pour les Rencontres "Histoires de passages..." à Argentat-sur-Dordogne et alentour (magnifique...).
Sinon, nous sommes vraiment sur une planète où la question centrale est devenue celle de la définition du travail et de son organisation. Tout est déséquilibré et ne fait plus sens : la surproduction pour des consommations addictives et l'obsolesence des produits multipliant déchets et pollutions bien sûr. Mais aussi le rapport des salaires et du travail avec des distorsions énormes et la rémunération infiniment supérieure du capital, la nature même de ce qu'on appelle travail par rapport à celle d'utilité sociale, le rapport travail-loisirs vécu comme un enfer et un paradis --ce qui est absurde et nocif--, le couperet de la retraite sans travail à la carte avec modulation des horaires, le big bang nécessaire de l'économie sociale et solidaire comme celui de la proximité et du durable... Les petits boutiquiers qui nous gouvernent à courte vue nous parlent de chiffres au lieu de nous parler des transformations profondes en cours. Il leur faut des tsunamis pour se secouer un peu les méninges. C'est affligeant d'avoir une telle médiocrité de gouvernants et ne peut qu'inciter à s'organiser à la base dans des solidarités primordiales en réseau avec le reste d'une planète liée par des enjeux environnementaux et sociaux communs (voir, par exemple, les initiatives des Colibris ou d'Alternatiba actuellement, correspondant aux idées socioécologistes : www.see-socioecolo.com).
Bon, ça fume et je devrais repartir en Xaintrie peindre et filmer. C'est du travail ? Catalogue raisonné des oeuvres en cours de publication !.... Et bientôt projection du film "Politically InKorect !" au festival Fifigrot à Toulouse (19 septembre, 14h). On vous tient au courant.
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07 : 07 : 14 |
Eté en images et musiques ! |
Michel Gondry sourit ! Voilà la dernière livraison de l'émission [decryptcult] (la 11ème...) sur www.decryptimages.net, consacrée à la musique. Outre Gondry --beau et subtil créateur multiformes--, séquences passionnantes avec la Cité de la musique, le Centre national du costume de scène et rien moins que Catherine Le Forestier et Fanchon Daemers venue de Belgique pour des chansons de Raoul Vaneigem, dont une nouvelle inédite ! La vraie richesse, elle est là ! Faites savoir !
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01 : 06 : 14 |
Cabu : 60 ans de dessins ! |
Cabu est un dessinateur exceptionnel --comme l'était Jean Giraud/Moebius dans la bande dessinée--, capable d'adapter son style à tous les propos, du croquis sur le vif, du reportage à la caricature. Il s'agit d'ailleurs peut-être du plus grand portraitiste contemporain, ayant un talent unique pour saisir les visages et les expressions en pouvant passer de la description fine des caractères à la déformation la plus violente mais souvent aussi la plus vraie. Bref, c'est un artiste complet, majeur, chroniqueur en images de son temps, ayant porté très haut l'art du dessin (et amoureux des grands anciens de Dürer à Gus Bofa ou Dubout).
Il a heureusement été honoré récemment avec son exposition à la Mairie de Paris (très grand succès) ou de magnifiques albums reflétant vraiment son talent comme Cabu swing.
Voici enfin un hommage en 102 pages couleur pour 28 euros qui fête (depuis 1954) les 60 ans de dessins de l'artiste : Cabu à la ville, Cabu aux champs. Il s'agit d'une sélection de l'exceptionnelle donation de plus de 500 originaux offerts aux collections du Musée du Vivant-AgroParisTech. Ce faisant, nous nous promenons dans les grandes mutations de la planète depuis les années 1950 à travers des situations drôles et la jouissance d'un trait unique.
On t'embrasse Cabu !
Pour se procurer cet album exceptionnel sur 60 ans de dessins, achat en ligne (avec album livré à domicile) sur : http://www.lulu.com/shop/laurent-gervereau-ss-dir/cabu-%C3%A0-la-ville-cabu-aux-champs/paperback/product-21629274.html
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