Voilà encore un sujet à hauts risques : 100 ans d'immigration en France. Il a fallu se battre. Pierre Milza trouvait l'image de Savignac "enfantine". J'avais passé du temps à Trouville avec ce grand monsieur. J'ai poussé à montrer sur 100 ans pour faire comprendre que le phénomène est ancien. J'ai refusé le misérabilisme utilisé par la Villette dans une sorte de jeu de rôles pour faire semblant d'être un immigré. J'ai voulu montrer les apports de l'immigration dans tous les domaines, par des gens célèbres ou inconnus, dans le sport, l'économie, la cuisine, la musique ou la littérature. Pour chaque manifestation, il faut ainsi se poser la question d'un message simple, premier. Ici, pas une immigration-problème, mais une immigration-chance. L'ouverture de l'exposition donnait à lire des mots de notre quotidien et leur étymologie étrangère. Des personnalités m'ont confié des objets sensibles et je les ai interviewées : la subtile Marina Vlady, Moustaki, Arias, Arrabal, Cavanna, Annie Cordy, Dibango, Khaled, Jazy, Lemarque, Uderzo, Manoukian, Rego, Velickovic, Bridgewater... Il y eut un comité de parrainage prestigieux avec aussi bien Edgar Morin que Robert Badinter (visiteur fidèle du musée). La France gagna la coupe du monde de football et Jacques Chirac m'envoya une lettre personnelle pour me féliciter. |