J'ai connu Francis (Francis Masson mais on l'appelait Francis). Je lui ai rendu visite de nombreuses fois avec mon grand-père Gaston Bost au pavillon Bellevue dirigé par "Zébu". Mon grand-père avait beaucoup de tendresse pour l'un et l'autre, qui étaient des personnages mettant la "différence" en jeu tous les jours.
A notre époque de "mainstream", de normes, de bureaucratie cancérigène, de conformité et de commission de sécurité pour tout empêcher, ces "outsiders" qui n'en portaient pas du tout le nom faisaient du bien.
Voilà pourquoi en partie j'ai été très heureux de consacrer enfin une exposition à Francis Masson, qui depuis l'après-guerre très jeune a créé une oeuvre en fil de fer, jusqu'à son suicide avec des fils électriques. Jean-François Monnier a apporté un témoignage extrêmement précieux. Nicolas Surlapierre, directeur des musées de Besançon et ancien responsable de la collection d'art brut du musée d'art moderne de Villeneuve d'Ascq, m'a fait l'amitié d'écrire dans le livre un texte brillant.
François Payet a mis en scène ces pièces avec le même brio et le même respect qu'il avait porté à celles d'Alexandre Calder.
Le livre est une trace précieuse pour pérenniser une trajectoire humaine et des sculptures talentueuses et singulières. La partie droite de sa représentation du pavillon La Famille est devenue (sur ma demande) le dessin situé en permanence sur le logo de la Maison John et Eugénie Bost.